mercredi 30 août 2017

Argenteuil : économie et municpalité, des verres de vue qui ont besoin d'être corrigés


Un rêve loin de la réalité

 Nous qui sommes parmi des lecteurs réguliers et attentifs du site internet de la Ville, nous avons été surpris d’y lire hier un « tweet » de Georges Mothron, affirmant : «Argenteuil, ‘l’une des villes des plus dynamiques de France ».
         Franchement, nous n’avons rien remarqué de cette réalité locale, et nous sommes allés y voir de plus près. Cette affirmation s’appuie sur un article du Figaro éco en date du 24 août :


         D’abord cet article est intitulé « Le classement du Figaro des villes les plus dynamiques de France » et donne donc le point de vue du… Figaro.
         En tout cas, Argenteuil se trouve dans le ventre mou du classement, en 30ème position, et finalement n’est cité nulle part dans les commentaires… donc loin des villes les plus dynamiques, et selon des critères bien discutables.
         Et puis chacun peut vérifier en lisant lui-même cet article et en analysant les différents tableaux.
         Rien d’étonnant à cela portant sur une ville populaire que nous connaissons tous, quelque peu délaissée par les services publics utiles à la population et par le subventionnement d’Etat si nécessaire. Même si la municipalité peut avoir dans la situation une part de responsabilité, certes mineure.
           En tout cas, aucune raison de masquer la réalité, et de prendre justement ses désirs pour une réalité absente.

Argenteuil-Bezons, PCF, Hue prend sa retraite de grand notable


Un non évènement comme une arête de poisson néanmoins

 Dans son style prétentieux qui est le sien, Hue vient d’annoncer qu’il quittait la politique active, ce qui équivaut pour lui ne pas être à nouveau candidat aux prochaines élections sénatoriales de septembre : « Il y a un an, je publiais un livre au titre délibérément prémonitoire: Laissez la place ! »
         Comme si pour les militants ouvriers, l’ancien secrétaire général du PCF aujourd’hui rallié à Macron n’avait pas quitté la place depuis des lustres.
         Toute la vie d’adulte de Hue qui fut, entre autres député d’Argenteuil-Bezons, aura été celle d’un apparatchik et d’un  notable qui comme dirigeant du PCF pendant dix ans aura contribué non seulement à l’affaiblissement de son parti, mais également à une désorientation croissante du monde du travail.
         Dans le Val d’Oise et à Argenteuil, l’histoire de Hue a laissé un goût  très amer, en particulier parmi ceux des militants du PCF qui firent ses campagnes électorales, avec beaucoup d’illusions, et pour une minorité, qui n’avaient accepté de le faire seulement par discipline sans beaucoup d’illusions sur l’homme.DM

C'est Marchais qui avait adoubé Hue pour une histoire du PCF que l'on connaît



Argenteuil "projet Héloïse", l'exemple des Flanades de Sarcelles à méditer


Flanades fladagas, triste réalité à méditer



Très bon article ce matin dans Le Parisien 95 portant sur la situation des Flanades de Sarcelles, naguère un des fleurons des centres commerciaux du département, aujourd’hui en crise accélérée, en particulier depuis la fermeture il y a plus d’un an et demi, de sa « locomotive » commerciale, la grande surface Auchan.
         Cela nous a fait penser au projet de second centre commercial à Argenteuil, celui du « projet Héloïse » qui fera même doublon avec Côté Seine.
         Pour en revenir à Auchan, voilà un nouvel exemple de l’adage : « les trusts arrivent et les trusts s’en vont, selon leur bon plaisir ».
         Mais ce qui encore plus triste si on peut dire c’est ce que rapporte le Parisien de la réaction de François Pupponi, le maire de Sarcelles : « « on est dans l’impasse. On a un problème avec les propriétaires du centre. Je suis très remonté contre eux. Au total nous avons envoyé trois repreneurs et à chaque fois, ça capote. » Pour ajouter : « Nous avons amené des financements publics, on a voté la zone franche, les commerçants ne paient pas d’impôts… mais rien ne bouge. Et les propriétaires refusent de vendre ».
         Oui, la spéculation et la propriété privée est cajolée, bichonnée, chouchoutée… et puis ces gens-là font ensuite ce qu’ils veulent.
         Ediles d’Argenteuil, ce n’est pas clair ?

MEDEF-finance-gouvernement : le trio contre les travailleurs


Leurs seuls amis : le grand patronat

Bruno Le Maire, ministre de Macron, a déclaré à Grenoble : « Nous devons être les amis de la finance ». Hollande avait, lui, prétendu : « Mon ennemi, c'est la finance », pour se faire élire. Et une fois élu, il a chouchouté comme jamais le grand patronat.
         Macron et ses ministres ne s'en cachent même pas. Ils défendent les intérêts du grand patronat en menant une guerre ouverte aux travailleurs.
         Par ailleurs, pas moins de 12 ministres du gouvernèrent Philippe devaient se rendre à l’université d’été du MEDEF. De là, à ce qu’ils aient l’impression que c’est là le siège du gouvernement où se prennent directement les ordres…
         Il faut que la classe ouvrière se prépare à répliquer comme il convient à cette guerre de classe du grand patronat contre le monde du travail.

Révolution russe de 1917 (28) : Moscou, août 1917 : la mascarade de la conférence d’État


Moscou, août 1917 : la mascarade de la conférence d’État

Tandis que la classe ouvrière reprend confiance dans ses forces après les coups que la contre-révolution lui a portés en juillet, Kerenski invite à une conférence d’État les représentants du patronat, des syndicats, de l’état-major, des églises et des partis politiques, à l’exception des seuls bolcheviks. Se présentant en arbitre et en médiateur, Kerenski pose au défenseur de la révolution tout en annonçant qu’il continuera la guerre et mènera les armées russes jusqu’à la victoire. Le menchevik Soukhanov, un des principaux témoins et mémorialiste de l’année 1917, décrit l’ambiance qui règne alors à Moscou et l’impuissance des serviteurs de la bourgeoisie qui s’y trouvent réunis.
« Toute la bourgeoisie et toute la démocratie se préparaient à la sensationnelle conférence d’État depuis les premiers jours d’août. Mais personne ne connaissait l’objectif de cette étrange et complexe entreprise. Les journaux essayaient d’intéresser l’homme de la rue à cet événement et y parvenaient. L’homme de la rue, sentant un malaise dans la révolution, imaginait cette conférence comme un remède.(…)
Le 11 août au soir, je quittai la campagne de Yaroslav pour Moscou. Le train était bondé. Usant de mon titre de membre du Comité exécutif, je pus néanmoins pénétrer dans un wagon de service réservé aux militaires qui était presque vide. Je me sentais comblé ! Mais j’eus une aventure désagréable : assez naïf pour enlever mes bottes dans ce wagon militaire bien gardé, je me réveillai deux heures plus tard sans chaussures. La conscience du ridicule de la situation m’empêcha de me rendormir.
À la gare de Moscou, étonnant la foule par mes chaussettes, je parvins jusqu’au bureau du chef de gare où, pendant deux heures, je téléphonai à des amis, dans l’espoir d’obtenir une paire de souliers. C’était là un petit trait caractéristique des voyages à cette époque !...
Je dus attendre longtemps. Puis, les tramways ne circulaient pas dans Moscou, les fiacres étaient rares. Il y avait, en effet, une grève dans la ville, assez imposante pour manifester la volonté des masses. Elle touchait une série d’usines et toutes les entreprises municipales, à l’exception des services vitaux pour la population. Toute cette armée de travailleurs avait suivi les bolcheviks contre leur soviet. Vers le soir, la démonstration devait se faire plus impressionnante encore : Moscou allait être plongée dans l’obscurité car l’usine à gaz était, elle aussi, en grève.
Ayant chaussé les énormes souliers qu’on m’avait fait parvenir, je partis à pied à la recherche de la délégation soviétique. (…) La magnifique salle du théâtre Bolchoï était généreusement illuminée. Du haut en bas, elle se trouvait bondée d’une foule solennelle et brillante. La fine fleur de la société russe se trouvait là ! Parmi les gens connus de la politique, les grands et les petits, seuls étaient absents quelques malchanceux. (…)
J’avais manqué l’ouverture. Avant même d’apercevoir la tribune, j’entendis la voix de Kerenski qui prononçait, sur un mode pathétique et dans un registre très haut, son premier discours au nom du Gouvernement provisoire. Mais je ne vais pas rendre compte du cours des travaux de la conférence. Elle n’était en aucune façon destinée à la constitution d’un gouvernement qui était déjà constitué. Tout le monde en était content et il n’y avait pas à chercher mieux. Servir de substitut à un parlement n’était pas non plus son rôle. Pour quoi faire ? Kerenski et ses collègues n’étaient responsables que devant leur conscience. Pouvait-elle révéler quelque chose de nouveau quant aux besoins du pays ? Mais nous étions dans une période où fleurissaient des milliers de journaux, il était impossible d’améliorer l’information. Il ne lui restait qu’une possibilité : la conférence devait étouffer l’opinion de “toute la démocratie” à l’aide de l’opinion de “tout le pays”…
Ainsi, on obligerait les soviets à s’effacer devant la volonté du reste de la population, réclamant une politique « d’union nationale ». En même temps, elle muselait les extrémistes de droite dans leur rêve d’une dictature militaire. C’était aussi médiocre et naïf que cela et je ne trouve pas d’autre explication à cette inepte initiative. » Ainsi que l’écrit Trotsky, cette réunion avait été une mascarade, elle « s’acheva par un échec qui était sûr d’avance. Elle ne créa rien, ne résolut rien ». Elle avait révélé en revanche l’étendue de la gangrène affectant le gouvernement politique et ses soutiens ».