vendredi 18 août 2017

Argenteuil "projet Héloïse" : "décider aujourd'hui, réfléchir demain"


Ah tu verras, tu verras,… (sur l’air de Nougaro)

 
Un dixième « thème » abordait dans le bilan de la commissaire enquêtrice des éléments avancés par des habitants mettant en avant le caractère « incomplet » du dossier. Une nouvelle fois, l’enquêtrice n’avait pas de commentaire à effectuer sur ces éléments, revenant à trois xxx là où elle était passée à quatre à propos du thème précédent (Commentaire du commissaire-enquêteur xxx)

Revenons aux remarques des habitants. Ainsi, la 57 :« Un dossier incomplet Le dossier de modification du PLU est nettement incomplet : il manque des éléments indispensables à la prise de décisions. En effet, on n'y trouve pas d'étude d'impact sur l'environnement : destruction d'un biotope, augmentation de la circulation automobile (véhicules légers et poids lourds) et aggravation de la pollution de l'air. On n'y trouve pas non plus de plan ni de plan-masse qui permettrait de se rendre compte de l'emprise du projet de centre commercial, ainsi que son aspect global. L'absence de ces documents est susceptible de remettre en cause les conclusions du commissaire enquêteur. »
         Réponse de l’EPT5 : « 

Réponse et commentaires de l’EPT Modalités de définition du projet : L’étude d’impact, le plan masse et tous les documents afférents seront réalisés dans le cadre du futur projet d’aménagement. La règlementation I.G.H sera abordée dans le cadre du futur projet, si nécessaire. » 

         C’est bien là le problème : le futur utilisé par ces gens-là qui décident de notre avenir : « seront réalisé », « sera abordée ». Ils décident aujourd’hui, et étudieront tous les aspects dans le détail… demain. C’est bien cela : après nous le déluge !

Eurolines , Isilines,.. Autobus nationaux et transnationaux : les forçats de la conduite


Des forçats de la route

 




Un de nos amis, de passage à la grande gare routière de la Porte de Bagnolet à Paris en a profité pour discuter avec les chauffeurs d’un de ces bus des compagnies telles Eurolines, Isilines, qui emmènent des voyageurs pour un prix pas très cher dans tout le pays et dans toute l’Europe. Voilà son récit :
         « Le matin, aux alentours de 06h00/06h30 il y a plusieurs bus qui arrivent dans la gare. Une fois les voyageurs descendus du bus, loin que le travail soit terminé pour eux, une course contre la montre débute pour tous les chauffeurs ! Tous se transforment alors en agent de nettoyage et commencent le ménage dans leur bus. On imagine qu’après un long voyage, ce n’est pas une mince affaire. Le rythme est vraiment soutenu. Il faut aller très vite car à 08h30, les voyageurs suivant du matin embarquent dans le bus.
Les entreprises qui gèrent ces bus ont tout prévu, les bus sont équipés d'un aspirateur intégré dans la soute à bagages ! Où que cela soit, à chaque arrivée, les chauffeurs doivent faire le ménage dans leur bus ... Ils font même la sécurité dans la gare routière et en particulier près de leur bus, car il y a des filières qui dérobent  les valises des voyageurs…
         J'ai pu parler avec un des deux chauffeurs de bus de la même compagnie. Ils m'ont demandé si j'étais journaliste. Ils avaient peur de c confier. Après discussion, ils m’ont dit leurs salaires, 1900 euros tout compris !
         Bref, ils doivent tout faire dans leur bus : Agent de sécurité, agent d'entretien, et bien sûr chauffeur…
Comme me l’a dit un des deux chauffeurs : « malheureusement il faut travailler et se taire… sinon c’est la porte assurée… »
         Comme dans bien d’autres secteurs, que de travail d’organisation est nécessaire !

Haïti : une victoire des travailleurs


Une mobilisation ouvrière payante

Depuis trois mois, les travailleurs des zones industrielles d’Haïti manifestent pour des augmentations de salaire, exigeant un salaire minimum mensuel de 800 gourdes, au lieu de 300. Le 27 juillet, le gouvernement s’est résolu à l’augmenter de 50 gourdes. L’éditorial du 30 juillet du journal La voix des travailleurs, édité par nos camarades de l’OTR, l’Organisation des travailleurs révolutionnaires (Haïti-UCI) commente ainsi ce résultat :
Suite aux trois dernières manifestations imposantes, respectivement en direction du ministère des Affaires sociales, du Parlement et du Palais national, le président Jovenel Moïse s’est vu obligé de revenir sur sa décision dilatoire de confier l’augmentation du salaire minimum au Conseil supérieur des salaires (CSS) : il a annoncé lui-même officiellement jeudi 27 juillet le relèvement du salaire minimum à 350 gourdes. Il ajoute ainsi 15 gourdes à la proposition de 35 gourdes du CSS, rejetée d’un revers de main par les travailleurs en lutte, d’abord, et par le Sénat ensuite.
C’est certes une victoire pour les travailleurs, due à leur mobilisation, mais le compte est loin d’être bon. Le président doit revoir son cahier, puisqu’il manque encore 450 gourdes pour satisfaire à la revendication principale des 800 gourdes. Pourquoi le chef de l’État, ce véritable moulin à promesses pour berner la population pauvre, ne double ou triple-t-il pas le salaire minimum, comme il le fait pour les taxes dans le nouveau budget à voter et pour les tarifs du transport en commun, après l’augmentation des prix des produits pétroliers ? Qu’est-ce qui l’en empêche ?
À genoux aux pieds des patrons, le chef de l’État ainsi que ces derniers d’ailleurs s’apprêtaient à tourner le dos aux revendications mises en avant par les travailleurs, pariant sur la fin de la mobilisation qui avait démarré dès le 1er mai dernier. Après trois mois, ils espéraient que le mouvement s’essouffle comme d’habitude, mais la conscientisation des travailleurs a déjoué leur calcul. Byen konte, mal kalkile. Des dizaines de milliers de travailleurs relèvent la tête, gardent le moral, tiennent bon malgré la répression du pouvoir et les représailles des patrons. Des travailleurs du Parc Sonapi comme ceux de Sonapi (MBI) et de SISA (à Tabarre) ont été sévèrement bastonnés, la plupart dans l’enceinte même de leur usine.
Gaz lacrymogènes, eau acidulée, coups de crosse de fusil, arrestations, quadrillage de la zone industrielle, etc. : la police nationale a déployé tout son arsenal répressif pour tenter d’écraser le mouvement. En vain. Les patrons, de leur côté, après avoir lâché massivement des tracts pour tenter de démobiliser les ouvriers, ont procédé à des révocations massives. La mobilisation continue de plus belle.
[…] Les manifestants ont arraché 50 gourdes des griffes des patrons et de leurs valets au gouvernement, mais cet ajustement ne sera pas pris en compte par les patrons sans l’intervention des ouvriers. En outre, les travailleurs, dans la grande majorité, restent insatisfaits parce qu’ils se sont battus pour 800 gourdes et non pour 350 gourdes, qui ne représentent même pas la moitié du salaire de base exigé. Mais les travailleurs commencent à bien comprendre la leçon qu’ils n’obtiendront que ce qu’ils auront été capables d’arracher par leurs luttes. C’est bien une question de rapport de force !
[…] Pour les travailleurs qui se sont engagés dans ce combat et pour ceux qui ne le sont pas encore, la mobilisation doit continuer en la portant au sein des usines, là où ça fait mal aux patrons, en mettant en place des comités de lutte à l’intérieur même des usines en vue de faire échec aux révocations, d’exiger la réintégration des ouvriers licenciés, de faire appliquer sans tarder les 50 gourdes d’ajustement, tout en exigeant les 800 gourdes et les accompagnements sociaux.
La voix des travailleurs (OTR)
                                                         (Lutte ouvrière n°2559)

Révolution russe de 1917 (14) : les travailleurs répondent au sabotage des industriels…


Les ouvriers répondent au sabotage des industriels 

Trois mois après la révolution de Février 1917, la poursuite de la guerre et la préparation d’une nouvelle offensive provoquent de graves privations dans les villes et accélèrent le délabrement économique. Espérant briser la combativité des ouvriers, les industriels se livrent au sabotage de la production et à la fermeture de leurs usines au moindre prétexte.
Mais c’est l’inverse qui se produit : dans chaque usine, dans chaque centre industriel, le sabotage des patrons provoque l’intervention des ouvriers. De fait, ils imposent leur contrôle sur la production. Prenant conscience des tergiversations des dirigeants des soviets, ils rejoignent les bolcheviks. Dans l’Histoire de la révolution russe, Trotsky analyse ce bras de fer.

« La bourgeoisie en son ensemble s’engageait dans la voie du défaitisme économique. Les pertes et dommages temporairement subis, du fait de la paralysie économique, étaient, à ses yeux, les faux frais de la lutte contre la révolution qui menaçait les bases de la “culture”. En même temps la presse bien-pensante, de jour en jour, accusait les ouvriers de saboter insidieusement l’industrie, de dérober les matériaux, de brûler inconsidérément le combustible pour faire obstruction. La fausseté des accusations dépassait toute limite. (…)
Le Conseil de l’industrie unifiée [organisation patronale] invita ses membres à fermer les entreprises isolément, en recherchant des prétextes plausibles. Le plan du lock-out larvé fut appliqué avec une remarquable méthode. (…) Après avoir préparé la situation politique, les industriels passèrent de la parole à l’action. Dans le courant de mars et d’avril, cent vingt-neuf petites entreprises, comptant neuf mille ouvriers, furent fermées ; dans le courant de mai, cent huit entreprises avec le même nombre d’ouvriers ; en juin, l’on ferme déjà cent vingt-cinq entreprises comptant trente-huit mille ouvriers ; en juillet, deux cent six entreprises jettent dans la rue quarante-huit mille ouvriers. Le lock-out s’étend en progression géométrique. »
Devant la catastrophe et la pression des ouvriers, le Comité exécutif des soviets supplie le gouvernement « de prendre sur lui la tâche d’une organisation rationnelle de l’économie publique et du travail ». Ce qui faisait dire à Lénine : « Programme magnifique : et un contrôle, et des trusts étatisés, et la lutte contre la spéculation, et le service obligatoire du travail... On est obligé de reconnaître le programme de l’“ affreux” bolchevisme, car il ne peut y avoir d’autre programme, d’autre issue devant le krach épouvantable qui menace effectivement. » Trotsky poursuit : « Toute la question est, cependant, de savoir qui réalisera ce magnifique programme. Serait-ce la coalition ? La réponse vint immédiatement. Un jour après l’adoption par le Comité exécutif du programme économique, le ministre du Commerce et de l’Industrie donna sa démission et sortit en faisant claquer les portes. (…)
Les grèves se multiplient. Elles prennent un caractère particulièrement violent dans les couches ouvrières les plus arriérées et les plus exploitées. Les blanchisseuses, les ouvriers teinturiers, les tonneliers, les employés du commerce et de l’industrie, les ouvriers du bâtiment, les bronzeurs, les peintres, les manœuvres, les cordonniers, les artisans du cartonnage, les ouvriers charcutiers, les menuisiers font grève, successivement, pendant tout le mois de juin. (…) Pour les ouvriers avancés, il devenait de plus en plus clair que des grèves économiques partielles, dans les conditions de la guerre, du désarroi et de l’inflation, ne pouvaient apporter de sérieuses améliorations, qu’il fallait modifier de quelque façon les bases mêmes. Le lock-out n’ouvrait pas seulement l’esprit des ouvriers à la revendication d’un contrôle sur l’industrie, mais les poussait à l’idée de la nécessité de mettre les usines à la disposition de l’État. Cette déduction paraissait d’autant plus naturelle que la plupart des usines privées travaillaient pour la guerre et qu’à côté d’elles il existait des entreprises d’État du même type.(…)
La croissance des grèves et, en général, de la lutte de classe augmentait presque automatiquement l’influence des bolcheviks. Toutes les fois qu’il s’agissait de leurs intérêts vitaux, les ouvriers comprenaient bien que les bolcheviks n’avaient pas d’arrière-pensée, qu’ils ne cachaient rien et que l’on pouvait compter sur eux. Aux heures de conflit, tous les ouvriers, sans-parti, socialistes-révolutionnaires, mencheviks, se dirigeaient vers les bolcheviks. À la conférence des comités de fabriques et d’usines de Pétrograd et de la banlieue, au début de juin, trois cent trente-cinq voix sur quatre cent vingt et une se prononcèrent pour la résolution bolcheviste. »

jeudi 17 août 2017

Argenteuil "Pôle Héloïse" "des inondations certes, mais on prépare le débarcadère"


Après nous, demain, après-demain,… le déluge !

 
Thème n°9 : Sous-sols instables et zone inondable

Même commentaire du commissaire-enquêteur que sur le thème précédent :xxxx ( !), c’est-à-dire, pas de commentaire, du tout avec seulement un x de plus sur le rapport, on se demande bien pourquoi ! 
         Ce qui est notable à propos de ce thème, c’est la prose de l’EPT 5 : « Comme le prévoit et permet  le Plan de Prévention des Risques d’Inondations (PPRI), la zone bleue du PPRI est constructible. Les futures opérations seront obligatoirement desservies depuis un accès situé au-dessus d’une cote fixée dans le PPRI, correspondant à la hauteur des plus hautes eaux connues. »
         Il y a de quoi rire. Donc, pas de problème s’il y a UN accès desservant l’ensemble des futures opérations, L'accès étant « situé au-dessus d’une cote fixée dans le PPRI, correspondant à la hauteur des plus hautes eaux connues » !
         Si les mots veulent dire quelque chose, qu’importe que l’ensemble des opérations soient sous les eaux, si Un accès y conduisant, lui ne l’est pas !
         Que toute cette affaire prenne l’eau, ce ne serait finalement pas le problème des habitants, si cela ne devait pas se terminer par un fiasco tôt ou tard payé par eux-mêmes, et déjà au prix de la liquidation d’un espace et d’un complexe Jean Vilar qui ne demandent qu’à perdurer et à être rénovés.
 
"Mais, nom d'une pipe, où est L'ACCES ?"