mardi 17 janvier 2017

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise de ce lundi 16 janvir 2016


Face à tous les politiciens, faire entendre les exigences des travailleurs 

Les débats de la primaire de la gauche ne sont guère tournés vers les préoccupations des travailleurs, et les sept prétendants incarnent la même politique.
Cinq ont été ministres de Hollande. On pourrait l’ignorer, tant ils essaient de se démarquent du bilan gouvernemental. Comme si c’était un autre parti que le PS qui gouverne depuis 2012 ! Même Valls, qui défend le bilan de Hollande, a le culot d’expliquer qu’il veut abroger l’article 49.3, dont il usa pour faire passer les dispositions antiouvrières des lois Macron et El Khomri.
Pour faire oublier leur bilan désastreux au pouvoir, les candidats essaient de se refaire une virginité auprès de l’électorat de gauche : Hamon avec le revenu universel, Valls avec le revenu décent, Montebourg comme « candidat de la feuille de paye ».
Derrière leur cinéma, tous sont comptables, au même titre que la droite, du recul de la condition ouvrière. Six millions de chômeurs, soit un million de plus qu’en 2012 ; neuf millions de pauvres, soit un million de plus : les classes populaires payent un lourd tribut. En cette période de froid, même l’hébergement d’urgence est débordé, à tel point que la moitié des appelants du 115 n’obtiennent pas de lit pour la nuit, faute de places !
Et il n’y a pas que les sans-abri et les chômeurs dont la condition s’est dégradée. Pour les ouvriers et les employés, la précarité augmente. Et l’histoire de Robert Marchand, le cycliste centenaire qui vit avec 900 euros de retraite, après avoir travaillé de 12 à 89 ans, illustre la condition de millions de retraités, vivant avec des petites pensions.
Pendant ce temps, les entreprises du CAC 40 ont distribué, en 2016, 56 milliards d’euros de dividendes – un record. Il y a en France 71 milliardaires en euros, un autre record. Le premier d’entre eux, Bernard Arnault, possède 39 milliards, deux fois plus qu’il y a cinq ans. Et on pourrait multiplier les exemples. Sanofi, qui fait chaque année des milliards de bénéfices et supprime des emplois, tout en étant gavé d’argent public, touche ces jours-ci le jackpot grâce à l’épidémie de grippe et à la vente de vaccins !
Outre les sept candidats à la primaire, le PS compte aussi deux dissidents, Macron et Mélenchon. Le premier était également ministre jusqu’en août dernier, après avoir été banquier chez Rothschild. À son bilan : l’extension du travail du dimanche, avec ses conséquences sur la vie des salariés concernés, ou encore « l’ubérisation », avec ses chauffeurs de VTC qui gagnent à peine le smic en faisant 70 heures par semaine. Aujourd'hui, Macron n’a pas forcément grand-chose à dire, mais il tente de passer pour nouveau et de ratisser large. Chaque génération produit ce genre d’ambitieux.
Quant à Mélenchon, toujours admirateur de Mitterrand, il fut ministre sous Jospin. Au second tour en 2012, il a soutenu Hollande « sans traîner les pieds », mais surtout sans jamais préparer les travailleurs à se défendre face aux attaques pourtant prévisibles. Avec son slogan, « la France insoumise », il dénonce l'Europe ou l'Allemagne mais rarement les capitalistes bien français, pourtant responsables du chômage. Aujourd'hui, il veut incarner la « vraie gauche », se présente comme le candidat des ouvriers à qui il dit : « Votez pour moi » et je ferai ceci et cela. Balivernes !
La candidate de Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud, se présente pour faire entendre les exigences vitales du monde du travail face à la crise.
Pour mettre fin au chômage de masse, il faut répartir le travail entre tous, sans perte de salaire. Pour cela, il faut prendre sur les profits. L’interdiction des licenciements et des plans de suppression d’emplois est indispensable pour arrêter de fabriquer de nouveaux chômeurs.
Pour pouvoir vivre dignement, il faut une augmentation générale des salaires et des pensions d’au moins 300 euros mensuels. Pas un salaire ne devrait être inférieur à 1800 euros nets, et les salaires, les pensions et les allocations devraient être indexés sur le coût de la vie.
Les entreprises mentent sur leurs comptes, leurs projets, leurs produits et leurs bénéfices, aux dépens de leurs salariés et des consommateurs. Alors, il faut lever le secret commercial et bancaire. Il faut que les travailleurs contrôlent les comptes des grandes entreprises qui, comme les banques, exercent une dictature économique sur toute la société et la mènent à la catastrophe.
Les voix qui se porteront sur la candidature de Nathalie Arthaud feront entendre ces exigences et aideront à préparer les luttes de demain.

France culture : Nathalie Arthaud invitée d'Hervé Gardette dans "Du grain à Moudre" : L'héritage est-il injuste ? 9 minutes 29 de réflexion d'une militante communiste


Logement : le manque de logements, une tare congénitale du capitalisme


Se loger ne devrait pas être un problème au XXIème siècle

Le froid s’est donc intensifié aujourd’hui et il est prévu que cela dure plusieurs jours. C’est de saison, mais pour ceux qui vivent dehors, dans des conditions précaires, dans des taudis, il va falloir surmonter ces conditions climatiques difficiles.
         A Argenteuil, il y aurait près de 2500 « taudis », habités bien évidemment.
         Les édiles dénoncent régulièrement cette situation et les « marchands de sommeil » qui profitent du manque de logements. De temps en temps, l’un de ces derniers est sanctionné par les tribunaux.
         La question du logement, au XXIème, demeure une des questions cruciales de la société, même dans les pays les plus riches de la planète. Sa non-résolution la juge.
         En attendant, sans relâche il faut lutter pour la hausse des salaires qui permettent de pouvoir se loger correctement, et pour exiger la construction des habitations en nombre suffisant pour répondre aux besoins de tous.



Emploi : protectionnisme en action, ou la bêtise en action avec des subventions à la clé


Bientôt le protectionnisme entre les régions ? Les villes ? Une orientation avec un seul vainqueur : les capitalistes !

La députée Marie-Jo Zimmermann et le sénateur Jean-Louis Masson, les preux chevaliers du patriotisme économique « lorrain », montent au créneau après que Xavier Bertrand, le président de la région des Hauts de France a déclaré qu’il était « prêt à mettre de l’argent sur la table pour que PSA produisent en Hauts de France plutôt qu’en Lorraine ».
         Tous ces politiciens ont beau être du même bord politique, ils sont prêts à se faire la guéguerre au nom des régions.
         Dans cette surenchère à coups d’aides publiques, le grand vainqueur serait à coup sûr le groupe PSA et les perdants les contribuables.
 
La seule solution pour l'emploi :
 
                                                                      
Le seul moyen de défendre les emplois - logo des grévistes de PSA-Aulnay

Education nationale : le buldozer ne réglera jamais l'inégalité scolaire


La "mixité sociale" a bon dos

Le Conseil Départemental de la Haute Garonne et le Rectorat de l’Académie de Toulouse ont décidé de fermer les collèges Raymond Badiou et Bellefontaine, dans le quartier populaire du Mirail de Toulouse. Le  prétexte invoqué est qu’il faudrait promouvoir la « mixité sociale » et ne pas laisser les élèves de ces « quartiers ghettos » entre eux. La solution serait de répartir les élèves sur d’autres collèges de la ville en attendant la construction d’un nouvel établissement à la périphérie de ces quartiers. Cette répartition se ferait sans moyen supplémentaire. 
         En réalité cette fermeture illustre le désengagement de l’Etat qui n’a jamais mis les moyens suffisants pour pallier aux difficultés supplémentaires que rencontrent les élèves de ces quartiers. 70 professeurs du quartier ont fait grève le 10 janvier et se sont rassemblés devant le Conseil Départemental pour dénoncer l’hypocrisie des pouvoirs publics. Une nouvelle journée de grève est organisée jeudi 19 janvier, à l’appel du collectif « Touche pas à ma ZEP » contre ceux qui ont laissé pourrir cette situation depuis de nombreuses années et qui nous parlent aujourd'hui de « mixité sociale » !