mercredi 26 octobre 2016

Argenteuil et ascenseurs dans les cités populaires : un problème récurrent, mais avant tout un problème social



La question des « ascenseurs », à l’image de la société de classes


Les médias se sont intéressés ces derniers jours à la situation des ascenseurs dans les cités de banlieue. C’est certes un problème récurrent mais qui empoisonne la vie des locataires. L’arrêt d’un ascenseur devient dramatique pour les personnes âgées habitant en hauteur pour qui l’ascenseur est vital. Régulièrement, nous évoquons ce problème sur le présent blog.
         Les responsables mettent souvent en avant la question de la petite délinquance et des incivilités pour dégager leur responsabilité sur la question. Mais s’il n’y avait que cela, le problème ne serait pas aussi grave.
         A propos d’ascenseurs rénovés en 2012, à la cité des Musiciens au Val-Nord, propriété en l’occurrence de Val d’Oise-Habitat, le responsable de l’Amicale des locataires de quartier, Georges Fresneau raconte selon le Parisien-95 : « Ils sont tous tombés régulièrement en panne. Le système est défaillant depuis la rénovation et aujourd’hui, on nous justifie l’arrêt des ascenseurs par l’impossibilité de leur entretien, la société fournissant les pièces détachées ayant fait faillite » !
         De telles situations sont le résultat de multiples facteurs.
         La vétusté y est souvent pour quelque chose. Les délais du programme de rénovation de l’ensemble des ascenseurs du pays ont été repoussés à différentes reprises. Il y a la qualité des matériels installés. Il y a ascenseur et ascenseur !
         Les propriétaires, en l’occurrence les « bailleurs dits sociaux » dans les quartiers populaires ne suivent souvent pas de près le suivi des contrats et leur renouvellement qui les lient avec les ascensoristes.
         Les rénovations complètes d’ascenseurs peuvent prendre des mois, car ces derniers ne mettent pas en œuvre, tout du moins dans ces cités, les moyens qui permettraient d’effectuer rapidement les travaux. Un seul travailleur peut se retrouver à effectuer les montages électriques pour toute une cage d’escalier, quitte à y travailler durant des jours. Dans ces entreprises, la chute des effectifs et la sous-traitance ont des incidences profondément négatives (cf. « la société fournissant les pièces détachées ayant fait faillite »).
         Et il y a les choix sociaux. La priorité sera toujours dans les faits pour les beaux quartiers et les immeubles d’affaires qui n’auront pas beaucoup à menacer pour bénéficier de l’entretien idoine de leurs installations et de la priorité en cas de panne.
         Mais la banlieue, leurs cités, leurs locataires, ils peuvent attendre. « Il pleut toujours où c’est mouillé » dit-on, et dans cette société de l’inégalité, ils passeront en dernier.

Commerce, "franchisés" de grandes enseignes : les travailleurs n'ont pas à payer



« Franchisés » peut-être, mais pas « matons de l’Ile du diable »

Le tract distribué par les militants de la CGT hier devant le magasin Babou d’Argenteuil en solidarité avec les grévistes de l’enseigne de Bagnolet évoquait la condition des « franchisés » dans les termes suivant : « Les contraintes abyssales imposées aux gérants (par les actionnaires des enseignes commerciales, réduisent tellement leur marge de manœuvre, que dans les faits ils sont en réalité directeur de magasin. A ceci près qu’ils sont privés des avantages de la convention collective correspondante ».
         Cela pousse certes certains, comme la grève de Bagnolet l’illustre, à devenir de véritables clones des célèbres Thénardier de Victor Hugo. Mais ils n’y sont pas obligés. Et s’ils ne l’entendent pas de cette oreille, les Causette et les Gavroches révoltés seront là pour les remettre dans le droit chemin.

Chamonix, migrants : la montagne n'a pas de frontières pour les habitants du monde



Chamonix (Haute-Savoie)

Saussure, le « vainqueur » du Mont-Blanc, il n’était lui aussi pas un peu « migrant » par hasard ?

A Chamonix comme dans d'autres villes, le FN tente d'exploiter le filon anti-migrants, mais il est tombé sur un os. Venu protester samedi 22 octobre contre la décision de la mairie, pourtant de droite, qui met deux appartements à disposition d'éventuels migrants, une quinzaine de militants frontistes s'est trouvée face à 300 chamoniards favorables à leur  accueil et a rapidement dû déguerpir.
     Au-delà de l'agitation démagogique du FN, la Haute-Savoie a bien de quoi loger 150 personnes arrivant de Calais et davantage si besoin. Ce ne sont pas les lits froids (comme on appelle ces résidences secondaires ou tertiaires inoccupées 10 mois sur 12) qui manquent dans les stations.



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