mardi 25 août 2015

Editorial des bulletins Lutte Ouvrière d'entreprise du lundi 24 août 2015


En France comme en Grèce, les fausses promesses ne remplaceront pas les vraies luttes

 
Élu il y a sept mois sur un programme anti-austérité, le premier ministre grec Alexis Tsipras a démissionné pour provoquer de nouvelles élections. Désavoué par une fraction de son parti, Syriza, il veut trouver une nouvelle majorité pour appliquer le programme d’austérité dicté par les dirigeants européens.

Pourtant début juillet, et à la demande même de Tsipras, la population grecque avait rejeté par référendum ce programme d’austérité qui comporte le report de l’âge de la retraite à 67 ans, l’augmentation de la TVA, des privatisations et la mise sous tutelle financière du pays. Mais les dirigeants européens, Hollande et Merkel en tête, n’en ont tenu aucun compte. Ils ont imposé la loi des banques, qui veut que, quoi qu’il arrive, les intérêts de la dette grecque leur soient payés.

Tsipras s’est donc incliné et c’est maintenant lui qui va présenter l’addition à la population pauvre de son pays. Faut-il s’en étonner ? En France en 2012, on a bien vu le candidat du PS François Hollande se présenter en déclarant « mon ennemi c’est la finance ». Et si Tsipras a au moins essayé de résister, Hollande, lui, a fait immédiatement les volontés du capital.

Et c’est ce même Hollande qui aujourd’hui aide le patronat en lui versant des dizaines de milliards d’argent public, au détriment des écoles, des hôpitaux et de tous les services essentiels utiles à la population. C’est même lui qui, face aux exigences des éleveurs de porcs de pouvoir au moins vivre de leur travail, refuse d’imposer quoi que ce soit aux capitalistes de la distribution. Et c’est encore lui qui, en tant que dirigeant européen, impose à ses homologues d’Athènes une politique d’austérité encore pire que la sienne.

De la France à la Grèce, il y a là plus qu’une ressemblance. Si des dirigeants politiques qui se présentent en adversaires de l’austérité s’inclinent dès qu’ils sont au gouvernement, c’est que le véritable pouvoir est ailleurs. Il est entre les mains des capitalistes et des banquiers. Ce sont eux qui tiennent dans leurs mains les rênes de l’économie et qui la dirigent en fonction d’un seul impératif, qui est d’assurer leurs profits.

La seule loi que connaissent ces gens-là, c’est celle qui veut que le capital rapporte, qu’il soit investi dans des banques, dans la production d’armes ou dans la dette des États, qu’il soit utile à quelque chose ou non. Peu leur importe s’il faut pour cela saigner à blanc une population et appauvrir dramatiquement un pays comme c’est le cas de la Grèce.

Même si c’est absurde, même si l’austérité imposée aujourd’hui non seulement à la Grèce mais à tous les pays européens ne fait que les enfoncer un peu plus dans la crise et conduit le monde entier à l’abîme, l’important pour ces gens-là est qu’ils encaissent leurs dividendes. Et ils savent faire comprendre à des Hollande et même à des Tsipras que, quelles que soient leurs promesses électorales, ils devront s’asseoir dessus pour appliquer la seule loi de l’économie capitaliste qui est la loi du profit.

Cela n’empêchera certainement pas que d’autres se présentent en faisant des promesses qu’ils ne pourront pas ou ne voudront pas tenir. En France, on voit même un Montebourg, ex-ministre de Hollande, s’afficher avec Varoufakis, l’ex-ministre des Finances de Tsipras, pour prétendre représenter une alternative, alors qu’au gouvernement Montebourg n’avait fait que s’aligner sur la politique de Hollande en y ajoutant sa pincée d’esbroufe.

Les travailleurs ne peuvent continuer à se laisser ainsi ballotter de promesses en promesses, alors que leur situation s’aggrave et que les attaques du patronat se multiplient. Ils ne peuvent faire confiance à des politiciens qui promettent que tout ira mieux à condition de les porter au pouvoir et ensuite de les laisser faire. Ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes.

La force des travailleurs est dans leur nombre, mais aussi et surtout dans le fait qu’ils produisent toutes les richesses de cette société. Ils doivent se servir de cette force pour imposer quoi qu’il arrive leur droit à une vie décente. Mais ils doivent aussi se donner les moyens d’imposer que la société soit organisée en fonction non pas du profit, mais des besoins de tous.

Une telle société ne sera possible qu’à condition de mettre fin à la dictature que les capitalistes et les banquiers parasites font peser sur la majorité de la population. Et cela ne pourra résulter que de l’action de la classe ouvrière, de sa capacité à s’organiser et à se servir de sa force en ne faisant confiance qu’à elle-même pour changer cette société.

lundi 24 août 2015

Rentrée scolaire : une situation en vue désastreuse à Argenteuil



A Argenteuil, vous avez dit « rentrée » scolaire ? Mission très difficile

 
La rentrée scolaire est pour dans une semaine. Mais on peut déjà se demander quelle allure elle aura à Argenteuil, au vu d’une situation locale désastreuse.

         19 nouvelles classes doivent être ouvertes. La municipalité veut engager la liquidation du principe « une atsem par classe » dans les maternelles. Elle bouscule les affectations et les horaires au 1er septembre des personnels des Ecoles. Elle met en place de nouveaux horaires dans les écoles. Elle a remplacé en juin un adjoint-au-maire aux affaires scolaires qui ne faisait pas l’affaire, par une élue que le maire vient de suspendre de sa délégation (et on attend qu’il supprime celle-ci dès aujourd’hui) pour racisme caractérisé et mépris anti-pauvres ! Cela fait beaucoup.

         Tous les éléments sont réunis pour amener une rentrée explosive aux dépens des enfants mardi 1er septembre.

         Ceux-ci, leurs parents, les personnels des écoles, agents municipaux et enseignants, ne peuvent pas renouveler ce qui s’est produit l’an passé, une’ année désastreuse.

         On peut mettre le holà à une telle situation, en s’organisant. Dès la première semaine, une permanence d’information et de préparation au refus aura lieu. Nous y reviendrons.

Racisme + mépris social, un mélange infâme


L’exemple nauséabond vient de loin

 
A propos de la « prime de rentrée scolaire », le journal Le Monde évoque la prise de position d’un député de l’Oise, un dénommé Edouard Courtial, collègue de parti de G . Mothron et M Rousseau, de la manière suivante : « Elle serait bien mal distribuée. Selon l’élu, il est nécessaire que l’aide « profite réellement aux enfants » et ne serve pas à l’achat de « télévision 3D ». Pour ce faire, il demande notamment la mise en place d’un système de bons d’achat. « Le gouvernement fait preuve d’un manque cruel de bon sens », ajoute le parlementaire
         Les éléments essentiels du message anti-pauvre circulant sur les réseaux sociaux y sont. Ils témoignent du mépris de tout un milieu à l’encontre des pauvres, à l’image de ce député  qui, du haut de ses milliers et milliers d’euros de revenus mensuels avec l’argent public crache sur les petites gens. C’est ce que l’on appelle le « racisme » anti-pauvre, même si le terme prête à confusion.
         A ce mépris anti-pauvre déjà nauséabond, l’élue d’Argenteuil y a ajouté le racisme infâme tout court.

Santé publique : temps de travail : l'allonger, ce n'est vraiment pas la santé


Le travail, ce n’est pas la santé

 
Une étude d’une revue médicale réputée vient de conclure que des horaires de travail à rallonge augmentent considérablement les risques d’infarctus et d’accident vasculaire cérébral. Ainsi, au-delà de 35 et 40 heures par semaine, le risque d’AVC augmente de 10% si l’on travaille jusqu’à 48 heures, et même de 33% au-delà de 55 heures. Une démonstration supplémentaire de ce que bien des travailleurs vivent et savent en raison de l’exploitation qu’ils subissent et qui s’est aggravée ces dernières années.

Une raison de plus pour exiger la diminution du temps de travail et la répartition du travail entre tous.

Loin de là, la municipalité d’Argenteuil, par exemple, augmente le temps de travail des agents municipaux et créent des semaines à rallonges pour les agents des écoles dès la semaine prochaine.

dimanche 23 août 2015

Argenteuil : l'adjointe suspendue. A Argenteuil comme ailleurs : combattre un racisme banalisé, véritable fléau social


Des messages ignominieux et le rappel du « malodore »

 
En 2007, la municipalité de droite d’Argenteuil faisait parler d’elle à propos du « maladore », un produit « anti-SDF ». La volonté d’utiliser ce produit indiquait, en l’occurrence, que la valeur humaine avait ses limites pour celle-ci, en tout cas pour ses chefs, à l’encontre d’une fraction complètement abandonnée de notre humanité.

         Dans l’affaire Martine Rousseau, huit ans plus tard, c’est de cela dont il s’agit également, en l’occurrence de ce racisme qui rejette, qui exclut.

         Martine Rousseau est une vieille militante RPR. Elle était la suppléante de Xavier Péricat durant sa mandature précédente au conseil général, de 2011 à 2015.

         Ses « compagnons »-censeurs d’aujourd’hui (et c’est la moindre des choses) connaissaient bien cette dame dont le message incriminé n’était pas un coup d’essai. Ils l’ont acceptée, mise en avant, au point, ces derniers mois, de la nommer responsable des affaires scolaires et de la culture, un comble.

Si les soins publics reculent, c’est bon le privé ! Pas d’accord !

 
Selon nos informations, au centre de santé Fernand Goulène, la situation qui entraîne le fait que de nouveaux patients ne peuvent plus être acceptés jusqu’à nouvel ordre est la suivante. Un dentiste est parti et la municipalité a décidé de ne pas le remplacer !
         M. Métézeau peut contester cette information. Nous en rendrions compte alors à nos lecteurs.
         Mais si cela était confirmé, comme  nous en sommes convaincus, cela ferait désordre. Non seulement cela serait un recul de la situation des soins dentaires publics sur la Ville, mais par voie de conséquence, cela représenterait un appel d’air incontestable en faveur des dentistes libéraux sur la Ville, et pour ce futur centre médical dentaire privé sur le Val-Sud dont nous annoncions la création !
           Vu la situation des soins dentaires dans les villes populaires, il y a certes de la place pour tout monde, mais pas question pour autant d'accepter le recul des soins dans les centres de santé qui, pour les plus pauvres, sont bien plus susceptibles de répondre à leurs besoins et à leurs moyens.
 

Bouses, actions, cac 40 : le spectre de l'effondrement ressurgit


Un système qui fait peur même à ses propres maîtres

 
Malgré l’annonce de profits records par les grandes entreprises ces derniers mois, la plupart des places boursières ont reculé depuis une semaine au point de faire resurgir en leur sein le spectre d’un nouvel effondrement de l’économie. Raisons invoquées : le ralentissement de l’économie chinoise, la faiblesse des monnaies des pays dits « émergents », l’effondrement des prix des matières premières voire l’incertitude politique en Grèce ou encore la crainte des spéculateurs de voir le robinet des banques centrales qui les a inondés de liquidités ces dernières années se tarir un peu.

Quoiqu’il en soit l’anarchie du système capitaliste est si générale et si profonde qu’il est hors de tout contrôle.

samedi 22 août 2015

Argenteuil : racisme et bêtise, quand une adjointe-au-maire donne l'exemple du racisme et de la bêtise



Des préjugés lamentables à combattre

L’ « affaire » Martine Rousseau (voir notre article d’hier dans « article plus anciens ») a été relayée largement par les médias et c’est une bonne chose. Au-delà de son cas particulier, cette affaire  est révélatrice de tous ces gens qui pensent que parce que l’on vit modestement on ne peut être que des assistés, que si l’on a des ancêtres venus d’un autre continent on ne peut être que des parasites, que si l'on est chômeur c'est qu'on le veut bien, que si l’on a de nombreux enfants c’est pour les allocations familiales, etc. Drôles de lunettes racistes et de mépris anti-pauvres pour considérer de cette façon une fraction du monde du travail sans lesquels ces gens diffusant ces préjugés infâmes ne pourraient pas vivre.
         Les moyens modernes de communication permettent de faire circuler ces insanités qui naguère restaient l’apanage des Dupont-la-joie des comptoirs de bistrot.
         C’est ce racisme banalisé, crasse et imbécile, qu’il faut dénoncer et combattre sans relâche.

Nous reviendrons demain sur cette affaire.