mardi 23 décembre 2014

Seine Défense-Argenteuil : un couac qui laisse le temps de donner son avis



Un couac dans des grandes manœuvres bien huilées

Jeudi dernier, la majorité UMP de Seine Défense a acté sa volonté de voir les villes de Colombes, Asnières, Levallois et Argenteuil les rejoindre. Le lendemain, Devedjian, le président UMP du conseil général du 92 était nommé président du syndicat mixte de Paris Métropole et en tant que tel chargé de préparer la mise en place de celle-ci à la date du 1er janvier 2016.
         Mais deux jours plus tôt, le maire UMP d’Argenteuil était obligé d’annoncer que la commune ne pouvait pas adhérer à Seine Défense avant le 1er janvier 2016. Cela signifie qu’il ne pourra pas participer d’ici là par des décisions officielles aux grandes manœuvres UMP de contrôle des collectivités locales de l'Ouest parisien.
         En somme, la décision de Seine Défense, deux jours après le conseil municipal d’Argenteuil était complètement hors-sujet. A moins que les gens de Seine Défense n’aient pas été au courant, ce qui donne une belle idée de tout le sérieux de cette usine à gaz.

lundi 22 décembre 2014

Editorial des bulletins Lutte Ouvrière d'entreprise du lundi 22 décembre 2014



Oui, il faut libérer la société... de la dictature patronale !

Les fêtes n’empêchent pas le gouvernement, ses ministres et le patronat de réfléchir à leurs projets. Dernier exemple, le ministre du Travail Rebsamen a déclaré : « S’il faut allonger la durée de cotisation pour accéder à une retraite à taux plein, eh bien nous le ferons ».
Ce ministre se spécialise dans le lancement de ce genre d’idées. Comme il y a quelque temps lorsqu’il a proposé de renforcer les contrôles sur les chômeurs, il dit tout haut ce que le gouvernement pense tout bas. Celui-ci a démenti qu’une nouvelle mesure sur les retraites soit envisagée, mais qui peut se fier à sa parole ?
Dès maintenant, beaucoup ne peuvent plus espérer avoir une retraite à taux plein sans devoir travailler bien au-delà de 62 ans. L’âge de départ effectif va encore augmenter, du fait de l’augmentation de la durée de cotisation exigée. Déjà de plus de 41 ans, elle doit arriver à 43 ans. Ce que le ministre a rappelé, c’est que cette durée pourrait augmenter encore plus, sous prétexte de déséquilibre financier des caisses de retraite. Cela est prévu dans les réformes des retraites de Sarkozy et de Hollande.
Qui se rappelle encore que le candidat Hollande avait parlé de ramener l’âge de la retraite à 60 ans ? Non seulement son gouvernement ne l’a pas fait, mais il pourrait reculer encore cet âge, car c’est ce que demande le patronat, et Valls et Hollande ne lui refusent rien. Toute leur politique le montre.
Ainsi au 1er janvier, le Smic n’augmentera que de huit pauvres centimes sur son taux horaire, soit 12 euros brut par mois et à peine plus de 8 euros net. Rattraper un peu le retard des bas salaires, cela aurait fait protester les patrons, et ce gouvernement ne le veut pas. Au contraire, sa nouvelle loi veut répondre à tous leurs désirs.
Avec la loi du ministre Macron, les travailleurs n’auront pratiquement plus de recours contre les plans de licenciements collectifs. Le patronat aura encore plus de facilités pour modifier les horaires de travail, rendre les salariés « flexibles » et les plier à sa volonté. Dans le commerce, il pourra les faire travailler le dimanche, selon un « volontariat » qu’il leur sera difficile de refuser.
Le prétexte est toujours de relancer l’économie et de faire reculer le chômage. Cela ne le fera pas plus reculer que toutes les autres lois adoptées sous le même prétexte et qui, elles aussi, visaient à satisfaire les demandes du patronat.
Celui-ci a bien compris que pour être exaucé il lui suffit de demander. Les dizaines de milliards qui lui sont promis par le « pacte de responsabilité » ne lui suffisent pas et peu lui importe que pour le financer la population doive subir les mesures d’austérité pesant sur les écoles, les hôpitaux, les transports publics. Le Medef annonce qu’il va passer à l’action avec le mot d’ordre « libérons l’entreprise ».
Eh oui, les patrons veulent se sentir « libres » ! Pour eux, toute obligation envers la société ou envers leurs travailleurs est une contrainte inacceptable. Payer des impôts, des cotisations sociales, respecter la sécurité du travail, assurer la retraite des salariés qu’ils ont exploités toute leur vie, remplir des formulaires sur la pénibilité à laquelle ils les soumettent, tout cela selon eux serait insupportable. Ils proclament que c’est l’entreprise qui crée de la richesse… à condition qu’on les laisse faire ce qu’ils veulent.
C’est vrai, la richesse est créée dans les entreprises. Mais au sein de celles-ci, ce ne sont pas les patrons qui la créent, ce sont les salariés par leur travail. Les patrons en revanche s’arrogent le droit de s’en approprier une grande partie sous forme de profits. Cela s’appelle l’exploitation des travailleurs, et ils voudraient naturellement l’augmenter, se débarrasser de toutes les lois et règlements qui peuvent la limiter. Et plus ils sentent que le gouvernement est prêt à les écouter, plus ils se font exigeants.
L’injustice et la servilité de ce gouvernement à plat ventre devant le patronat sont méprisables. Il serait vain d’attendre de lui qu’il se soucie des intérêts des travailleurs. Au moment où le système capitaliste en crise ramène toute la société en arrière et l’enfonce dans la pauvreté, il faut que les travailleurs utilisent toute la force dont ils disposent et se préparent à mettre fin à ce système.
Cela commence par se mobiliser pour imposer leurs propres exigences. Les travailleurs en ont le droit et le devoir car ce sont eux qui créent les richesses. Et comme le disait le révolutionnaire du 19ème siècle Auguste Blanqui, « qui fait la soupe doit la manger » !

Médecine du travail : le gouvernement cède au Medef. Un article de notre hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine.



Médecine du travail : le gouvernement cède au Medef

Un projet gouvernemental réduisant la médecine du travail à peau de chagrin a été présenté dans la loi dite « de simplification ». Sous prétexte que la médecine du travail ne remplit plus son rôle, le gouvernement va dans le sens du Medef : les règles en matière de visite médicale et d'inaptitude au travail vont être revues à la baisse, pour offrir, comme le précise le commentaire ministériel « plus de simplicité et de sécurité juridique pour l'employeur ».
D'ailleurs, tout l'argumentaire gouvernemental vaut son pesant de cacahuètes. Vu la pénurie de médecins du travail, la solution miracle sera de confier la visite médicale d'embauche aux médecins généralistes. Quant aux visites médicales périodiques, prescrites à tous les salariés, qui ont lieu normalement tous les deux ans, la simplification proposée est... de les espacer encore plus : une visite tous les quatre ans fera l'affaire. Avant 2011, elles étaient annuelles.
         Les patrons ont encore obtenu plus du gouvernement : les notions d'aptitude et d'inaptitude professionnelles délivrées par les médecins du travail seront rectifiées, afin d'être moins contraignantes pour les employeurs. Le patronat s'est toujours plaint que les avis d'aptitude « avec réserve » les empêchaient de faire ce qu'ils voulaient. Les voilà sur le point d'obtenir satisfaction. Enfin, concernant les jeunes apprentis, la procédure actuelle sur les travaux dangereux, que le gouvernement juge « lourde et complexe », sera remplacée par un simple régime déclaratif.
À juste titre, les syndicats de médecins du travail ont jugé ce projet inacceptable et parlent de régression sociale. C'en est une. Il ne s'agit pas d'embellir l'actuelle médecine du travail avec tous ses défauts, avec des médecins à la fois soumis aux impératifs de l'entreprise et à la défense de la santé des salariés, des visites routinières qui peuvent sembler superflues, des centres qui repoussent les visites, faute de médecins disponibles.
Il n'empêche que la nécessité d'avoir une véritable médecine de prévention dans le domaine du travail est une évidence. Il faudrait davantage de médecins, davantage de visites, davantage de moyens et d'examens. Il faudrait dépister les maladies professionnelles et tirer les conséquences pour chaque pathologie détectée.
Le gouvernement s'est engagé dans la voie opposée, celle proposée par le patronat.
                                                                                B. G.

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