mardi 31 décembre 2013

Editorial des bulletins d entreprise Lutte Ouvriere du 30.12.13

Pour faire réellement reculer le chômage : interdiction des licenciements
Le gouvernement, l’opposition, tous les commentateurs ont scruté jusqu’au dernier moment les chiffres du chômage, maintenant un vrai-faux suspense autour de l’inversion de la courbe du chômage. Mais tout le monde savait que le chômage n’allait pas réellement reculer. Car il n’y a pas de miracle !
Chaque jour, une entreprise supprime des emplois ou ferme. Même pendant les fêtes, la série noire s’est poursuivie avec l’annonce de la liquidation de LFoundry, une société de 613 salariés près d’Aix-en-Provence, qui n’a plus que trois mois pour trouver un repreneur. Et que fait le gouvernement ? Il laisse faire !
De Peugeot jusqu’à ArcelorMittal en passant par Petroplus, Doux, Alcatel, le gouvernement a laissé les grands groupes ajouter des milliers de chômeurs aux millions existants. Comment le chômage pourrait-il reculer dans ces conditions ?!
Ayrault et Sapin se sont répandus en subtilités statistiques, expliquant que cette hausse est « la baisse d’une augmentation », et qu’il faut encore patienter. Mais ce ne sont pas 100 000 contrats d’avenir qui peuvent répondre au problème de cinq millions de chômeurs puisqu’il faut compter aussi ceux qui ne travaillent que quelques heures par-ci par-là et qui cherchent un emploi.
Patienter, espérer une hypothétique reprise, voilà tout ce qu’offre le gouvernement aux travailleurs. Alors qu’il y a urgence, alors qu’à cause du chômage, des millions de travailleurs sont menacés dans leur existence même.
Il faut des mesures radicales et contraignantes. Sauf à interdire aux grands groupes de licencier, on n’arrêtera pas la montée du chômage. Sauf à se mettre en travers des intérêts du grand patronat, on ne stoppera pas l’hémorragie.
Mais il ne faut pas attendre cela de Hollande. Les vingt derniers mois ont montré qu’il ne fera rien contre le grand patronat. Au contraire, le gouvernement fait tout pour le contenter… en priant pour qu’il finisse par embaucher.
Le patronat a demandé plus de flexibilité ? Il l’a eue. Désormais, 80 % des embauches se font en CDD et la majorité sont des CDD de moins de un mois, la mobilité forcée est en place et les salaires eux-mêmes sont devenus flexibles.
Le patronat a demandé des baisses de cotisations ? Il les a obtenues. Avec le cadeau de 20 milliards de crédit d’impôt compétitivité, Hollande a même fait mieux que ce que Sarkozy promettait. Et à partir du 1er janvier, avec la hausse de la TVA, les classes populaires paieront une partie de ce cadeau.
Le patronat a demandé que l’âge de départ à la retraite soit reculé et que les droits soient réduits ? Cela a été fait.
Mais d’embauches, il n’y en a pas eu ! Gouvernement et grand patronat ont sacrifié les intérêts des travailleurs et de toute la société sur l’autel des profits. Cette situation ne peut pas durer. L’urgence pour les travailleurs est d’imposer l’interdiction des licenciements.
« Il n’y a pas de travail à donner à tous », répondront les patrons ? Eh bien, qu’on impose qu’il soit réparti entre tous, sans diminution de salaire !
Et pour résorber le chômage, il faut des embauches partout où le personnel manque, partout où la cadence de travail et les horaires sont devenus insoutenables, partout où les salariés ne peuvent plus poser leurs congés. Et il faut arrêter avec ces contrats précaires scandaleux où, tous les six mois, un travailleur en remplace un autre, mis au chômage.
Oui, cela coûtera au patronat. Mais les grands groupes ont de quoi payer, et, à défaut, qu’ils puisent dans les fortunes accumulées par les grands actionnaires !
L’année 2013 a vu le cours des actions augmenter de 15 %, cela a été, au dire des investisseurs, « un grand cru ». Cet argent peut sortir des coffres forts et servir à payer des salaires si les travailleurs l’imposent.
Quant aux difficultés des plus petites entreprises, c’est à celles plus riches d’y parer et aux banques. L’État a aidé les banques en prétendant qu’elles étaient indispensables pour financer l’économie. Qu’elles le fassent donc ! Mais les travailleurs n’ont pas à être sacrifiés pour les entreprises éclopées du système capitaliste.
Dans une société normalement constituée, l’évidence imposerait qu’en période de crise, l’argent serve d’abord à sauver les emplois, ce qu’il y a de plus essentiel et de plus vital à la population. Les actionnaires, les banquiers, le grand patronat ont de quoi voir venir, pas les classes populaires. Priorité doit être faite à leur emploi, leur salaire et leur retraite.

jeudi 26 décembre 2013

Crise politique en Turquie

Secoué par un scandale de corruption, le gouvernement du premier ministre turc Erdogan est sur la sellette. Dix ministres ont démissionné ces derniers jours. Compromis par onze ans de pouvoir, Erdogan est contesté jusque dans son parti islamique conservateur.
 
Mais c’est aussi dans la rue qu’une partie de la jeunesse a exprimé sa contestation au printemps dernier. Et à présent la corruption provoque à nouveau des manifestations.

C’est dans ces manifestations des jeunes et de la population laborieuse, bien plus que dans une éventuelle démission d’Erdogan au profit d’un autre clan de politiciens ou de militaires, que réside l’espoir d’un changement véritable en Turquie.

mercredi 25 décembre 2013

Monarques : encore un effort pour être vraiment modernes !

En 2013, plusieurs souverains ont cédé leur place avant l’heure : la reine Beatrix des Pays-Bas à son fils Willem-Alexander, le roi Albert II de Belgique à son fils Philippe, l’émir Cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani du Qatar à son fils Cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani… et le pape Benoît XVI à François. Un signe évident de modernité, s’enthousiasme le quotidien Le Monde !
 
Ce « monde » là, il tourne vraiment à l’envers.

mardi 24 décembre 2013

Coeur artificiel : le génie des hommes, les entraves du capitalisme

Depuis quelques jours, un homme vit avec un cœur artificiel. S’il est encore tôt pour crier victoire, cette nouvelle a de quoi enthousiasmer. Ce cœur devrait permettre à un homme de 75 ans, insuffisant cardiaque en phase terminale, de vivre. Il bat au rythme d’un cœur normal. Accélère sous le coup de l’émotion puis ralentit son cours, comme n’importe quel cœur humain.
 
Sous réserve que cette première soit un succès, les 100 000 malades en Europe et aux États-Unis en attente d’une transplantation pourraient en bénéficier alors que, faute de greffons, seuls 5 à 7 % peuvent actuellement être greffés. Des années seront nécessaires pour évaluer les bénéfices et les risques d’une telle technologie, mais elle offre l’espoir de prolonger la vie de millions de personnes.

Cette implantation témoigne du génie des hommes. Non pas du génie d’un individu, mais du génie de la société qui, lorsqu’elle met en commun ses idées, ses savoirs et ses compétences, est capable de surmonter les problèmes les plus complexes.

Elle est le fruit de 25 années de travail collectif pour des centaines de chercheurs, d’ingénieurs, de techniciens, de médecins mais elle s’appuie aussi sur l’expérience plus longue encore des greffes cardiaques. Elle a mis à contribution les secteurs industriels de pointe comme la micro-électronique et la simulation numérique.

Il en va de même pour tous les progrès médicaux, des découvertes sur le cerveau jusqu’aux avancées sur les cellules souches. Sans compter tous les petits pas qui permettent de gagner du terrain sur de nombreuses maladies.

Oui, l’humanité est capable de grandes choses. Mais tant que la société sera fondée sur le capitalisme, sur l’exploitation et la course au profit, le progrès ne bénéficiera qu’à une minorité avec, d’un côté, le déploiement de trésors d’intelligence et, de l’autre, les inégalités et un gâchis inouï.

En France, on peut tout à la fois bénéficier des technologies et des équipes les plus performantes pour certaines maladies graves et devoir se passer de soins dentaires, de lunettes ou de médicaments faute d’argent. À l’échelle de la planète, des enfants, des femmes, des hommes meurent encore du paludisme, de la variole, du choléra, de la rougeole que l’on sait traiter. À Madagascar, une épidémie de peste vient même de se déclarer !

Les limites fixées à l’humanité ne sont pas techniques ou scientifiques, elles sont sociales. Pendant que la science et le progrès avancent, la course aux profits et l’exploitation créent le sous-développement dans les pays les plus pauvres, le chômage et la misère dans les pays riches. Que la société permette de vivre avec un cœur artificiel tout en étant incapable de nourrir correctement un milliard d’êtres humains en est la preuve accablante.

L’emprise des profits pèsera sur le devenir de cette innovation, car comme toujours avec le capitalisme, elle n’est pas qu’une affaire de cœur, c’est aussi une affaire de gros sous.

La société qui a conçu cette prothèse cardiaque est en effet cotée en Bourse. Elle appartient en partie à Lagardère qui vient de toucher le jackpot puisque, depuis l’annonce de la transplantation, la spéculation s’est jetée sur la société faisant flamber le cours des actions.

Dans l’avenir, quelle marge demanderont les actionnaires ? À quel prix se montera le cœur artificiel, estimé autour de 120 000 € ? Quelle sera la prise en charge de la Sécurité sociale ? Y aura-t-il les malades qui pourront se payer un cœur artificiel et ceux qui ne le pourront pas ?

Pour que le progrès ne soit pas confisqué par une minorité et pour qu’il couvre tous les aspects de la vie humaine, il faut une transformation profonde de la société.

Aujourd’hui, des masses colossales d’argent sont dans les mains d’une minorité qui décide seule de leur utilisation et elles finissent aspirées dans la spéculation.

Pour que l’argent aille dans la fabrication de ce qui est nécessaire et utile à tous, pour qu’il ne manque plus dans la recherche médicale, dans le fonctionnement des hôpitaux et des services publics, il faut exproprier la bourgeoisie, réorganiser l’économie sans le profit et la concurrence.

« Utopie ! » diront certains. Mais toutes les utopies le restent jusqu’à ce que l’on se donne les moyens de les réaliser. Voler dans les airs puis dans l’espace, marcher sur la Lune ont été des utopies jusqu’à ce que l’homme les réalise.

Comme le montre ce cœur artificiel, resté un projet fou pendant 25 ans, c’est avec des utopies de la sorte que l’humanité avance.

samedi 21 décembre 2013

Record d’inscriptions aux Restos du cœur

Jeudi 19, les Restos du Cœur ont annoncé dépasser le million d’inscrits pour la première fois de leur histoire. C’est l’explosion du chômage qui est directement responsable de ce triste record : plus de la moitié des bénéficiaires sont des demandeurs d’emplois.
 
Interdire les licenciements serait vraiment une mesure d’urgence.

jeudi 19 décembre 2013

BANQUET – FETE des amis de Lutte Ouvrière A ARGENTEUIL

BANQUET – FETE des amis de Lutte Ouvrière
A ARGENTEUIL
DIMANCHE 26 JANVIER 2014
A partir de 12 heures
Complexe Jean Vilar
Son célèbre apéro
Salle Jean Vilar
Intervention de Nathalie ARTHAUD
porte-parole nationale de Lutte Ouvrière
Son banquet
Quelques poèmes de Prévert par Fanny Cottençon
Après-midi dansante
Espace enfants maquillage
Librairie
Stand de fabrication de badges
Stand gâteaux-champagne
Salle Pierre Dux
A 15 heures 30, conférence scientifique
Animée par Marc Peschanski,
biologiste et neurophysiologiste, spécialiste des maladies neurodégénératives et des cellules-souches
« cellules-souches : la science soumise à la pression réactionnaire »
A 17 heures 30, débat avec militants de Lutte Ouvrière de PSA-Aulnay
"Grève de PSA-Aulnay - récit de quatre mois de lutte"
Billets d’entrée en vente : 13 euros, demi-tarif pour les enfants de 5 à 14 ans ; auprès des militants ou en contactant par courrier ou internet D MARIETTE. Chèques à son ordre.

A quand la prochaine crise financière ?

Une étude récemment publiée par un cabinet d’analyse financière est intitulée « Quelles banques sont des Fukushima en puissance ? ». Tout un programme ! Cette étude, après bien d’autres, dénonce l’ampleur croissante de la spéculation, aggravant les risques d’une nouvelle crise financière. Elle évalue le montant des titres spéculatifs à 693 000 milliards de dollars, soit l’équivalent de dix fois la richesse produite dans le monde !
 
Mais les capitalistes spéculateurs n’en ont rien à faire, eux dont la devise est : « tant que je m’enrichis, après moi le déluge ! »

mercredi 18 décembre 2013

L’argent est toxique pour la santé

Comme de nombreuses collectivités locales, des hôpitaux ont contracté des prêts toxiques dont les taux d’intérêts ont explosé à partir de la crise financière de 2008. Ces prêts représentent maintenant des dettes évaluées entre 1,5 et 1,7 milliard pour le secteur hospitalier. La Fédération hospitalière encourage les hôpitaux à les contester devant la justice.

Même si ces prêts étaient annulés par les tribunaux, les banques, qui ont réalisé des milliards de profits en les plaçant, ne craindraient pas grand-chose. En effet, l’Etat garantit la plupart de ces prêts.

Cela signifie qu’au final, les ravages de la spéculation sont payés par la population, sous forme de dégradation des services de santé tandis que les impôts atterrissent dans les coffres-forts des banques.

Pas besoin d’être docteur pour savoir que le capitalisme est malade !