dimanche 18 août 2013

UMP : "droit d'inventaire" pour demain jouer toujours le même air



Dernier épisode de la "guerre des chefs" à l'UMP, son secrétaire général Copé vient dannoncer qu'il accédait à un desidera de  ses opposants à l'intérieur de son parti, celui d'avoir la possibilité, si extraordinaire semble-t-il à l'UMP, d'ouvrir un débat sur le bilan du quinquennat Sarkozy. Quelle avancée !  Cela aidera peut-être à ce que l'on parle d'eux au coeur de l'été, mais pour le reste, la belle affaire.
      Si entre Copé, Fillon, et consort, chacun joue aujourd'hui une partition particulière à l'égard des années Sarkozy et de celui-ci, ils ont tous, quelle que soit la place qu'ils occupaient alors, joué durant cinq ans, sans état d'âme, la petite musique que dirigeait le chef d'orchestre de l'Elysée. Une musique au service de la bourgeoisie, avec à la clé un bilan désastreux pour les classes populaires qu'elles connaissent clairement, elles, puisqu'elles en ont été les victimes.
      Au gouvernement, il n'y a pas pas trente six façons de gouverner. Chaque gouvernement dirige la musique  avec son style propre. Mais la partition, c'est la bourgeoisie qui l'écrit. C'est elle qui donne le la. La gauche le démontre une nouvelle fois aujourd'hui. Les dirigeants de droite l'ont montré précédemment durant la dernière décennie, sous Chirac puis sous Sarkozy. Demain, les mêmes politiciens de droite qui se chamaillent aujourd'hui, de retour au gouvernement, se retrouveront ensemble ou pas, pour, à nouveau, mener la même politique.

Sarkozy : entre nous, une fois c'était déjà trop



De temps en temps sur la ville, dernièrement, quelques affiches tentent de recouvrir celles de la prochaine fête de l’Huma sur les panneaux d’affichage. Ces grandes affiches présentent un long texte élaboré qui tient en deux mots : « mon président » avec en toile de fond l’esquisse d’un visage tout de même reconnaissable, celui de Sarkozy. Ces affiches émanent d’une association « nicolas reviens ».
     Nicolas reviens ! Cela évoque immédiatement des inscriptions qui fleurissaient il y a quelques décennies : « Jésus reviens ».
     Si la religion de ce dernier gourou a sans conteste marqué les deux derniers millénaires, il n’y a aucun miracle à attendre du côté de la jeune pousse de ce Nicolas.

samedi 17 août 2013

PSA et ses comptes : "Comptes de PSA : quand Varin ment cash", un article de l'hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine

Comptes de PSA : quand Varin ment cash

En juillet 2012, PSA annonçait 8 000 suppressions d'emplois, avec en particulier la fermeture en 2014 de l'usine d'Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis. C'étaient, expliquait la direction, complaisamment relayée par les médias et le gouvernement, les conséquences de la crise de l'automobile et la condition nécessaire pour que le groupe PSA y survive car, paraît-il, il perdait tous les mois deux cent millions de cash.
     En bonne logique, les résultats du groupe annoncés fin juillet lors du bilan du premier semestre 2013 auraient dû refléter ces prétendues difficultés, d'autant que les suppressions d'emplois n'étaient pas encore effectives, et que l'usine d'Aulnay ne produisait quasiment plus rien depuis janvier. Eh bien pas du tout ! Les chiffres de PSA sont bien meilleurs qu'il y a un an et Varin s'est félicité d'y voir « les premiers signes du redressement du groupe », liés aux mesures annoncées l'an dernier.
     Varin mentait l'an dernier en prétendant que les suppressions d'emplois étaient nécessaires pour sauver PSA. Il ment cette année en prétendant que le groupe va mieux grâce à des suppressions d'emplois pas encore vraiment entrées en application. Mais il est payé pour ça.
     Dans le maquis des chiffres annoncés par la direction, une chose est claire : il y a de l'argent dans le groupe PSA, et plus encore chez la famille Peugeot. son principal actionnaire. Bien sûr, le résultat opérationnel de PSA est encore dans le rouge (- 65 millions d'euros). Mais les frais financiers se montent à 246 millions. Autrement dit, sans les prélèvements des banques, le groupe serait largement bénéficiaire. Mais pas question pour Varin de demander aux banquiers de faire des efforts pour sauver le groupe.
     Par ailleurs, PSA se flatte de disposer d'une « sécurité financière » de 11,8 milliards d'euros, supérieure de 1,2 milliard à ce qu'elle était fin 2012. Avec un tel matelas, l'avenir s'annonce, si ce n'est rose, au minimum doré !
     Mais, cela ne suffisant pas, Varin a dit vouloir étendre à tout le groupe les accords de compétitivité du type de ceux mis en place dans deux filiales, celle de Sevelnord et celle de la Française de mécanique de Douvrin, c'est-à-dire un blocage des salaires – une baisse en réalité, puisque les prix eux ne sont pas bloqués – et une aggravation des conditions de travail.
     Les mensonges de Varin convainquent peut-être les médias et le gouvernement, mais certainement pas les travailleurs.

                                                                 Étienne HOURDIN


Aviation : les requins du ciel

Dans une émission de télé britannique, un pilote de la compagnie Ryanair a critiqué sa direction. Il a notamment remis en cause le fait que, par économie, les avions embarquent une quantité de carburant calculée tellement juste qu’il est déjà arrivé qu’ils soient obligés d’atterrir sur un autre aéroport que celui prévu. Il s’appuyait aussi sur un sondage effectué auprès de plus d’un millier de pilotes de Ryanair, dont 88,8 % considèrent que leur compagnie n’a pas « une culture de sécurité ouverte et transparente ».
     La réaction de Raynair n’a pas tardé. Plutôt que de revoir la sécurité des vols, elle a licencié le pilote interviewé, et elle a engagé des poursuites judiciaires contre lui.

     La sécurité des profits de Ryanair, elle, continue à bien fonctionner.

Catastrophe du Bangladesh : les barbares sont à l’Ouest

Le syndicat des travailleurs du Bangladesh chiffre à 54 millions d’euros le montant des indemnités dues aux travailleurs de l’usine de Dacca qui s’est effondré il y a quelques mois. Cet accident avait mis en cause les grandes marques de textile situées dans les pays riches faisant travailler les usines textiles du Bengladesh.
     Il y a bien eu des rencontres avec ces entreprises occidentales pour qu’elles s’engagent à respecter et à faire respecter quelques contraintes aux employeurs locaux. Or non seulement ces accords signés n’ont aucune chance d’être appliqués mais les travailleurs de cette usine n’ont rien reçu et vivent dans le dénuement le plus complet.
     Les marques sollicitées n’ont même pas fait un geste à ce jour. Elles s’en lavent les mains ! Pas surprenant de la part de gens qui ont un coffre-fort à la place du cœur.

Après la catastrophe, de grandes déclarations. L'émotion retombée, plus rien.


vendredi 16 août 2013

Égypte : le pouvoir militaire s’impose dans le sang

L’armée égyptienne a fait plus de 500 victimes, et des milliers de blessés, parmi les partisans de l’ex-président Morsi. Si la répression extrêmement brutale est dénoncée par les différents chefs d’États occidentaux, c’est une hypocrisie car ces puissances, et en particulier les États-Unis, financent l’armée égyptienne depuis des dizaines d’années, y compris du temps où régnait le dictateur Moubarak. Les généraux égyptiens qui ordonnent la répression ont été formés dans les écoles militaires occidentales.
      Cette solidarité entre l’armée égyptienne et les États les plus puissants de la planète est une solidarité de classe. La population, elle, ne peut pas être défendue par l’armée, ni contre les islamistes, ni contre l’exploitation et la misère qu’elle subit.

Valls et Sarkozy : comme Dupont et Dupont

Tout à ses ambitions personnelles, le ministre de l’Intérieur Valls occupe le terrain médiatique en multipliant les déclarations musclées pour flatter les préjugés réactionnaires.
      Pourfendre la délinquance devant les caméras, tout comme Guéant ou Hortefeux, est une chose ; la réalité est tout autre. Bien que les peines planchers soient appliquées, que les prisons soient pleines et que les prisonniers y survivent entassés dans des conditions déplorables, cela ne freine ni l’insécurité ni la récidive.
      Il faut croire que les vraies causes de la délinquance résident essentiellement dans une société basée sur les inégalités et les injustices profondes.

Ticket-restaurant : un plus qui ne compense pas vraiment le moins des salaires

Un travailleur de la Communauté d’agglomération d’Argenteuil-Bezons qui travaille au nettoyage des rues était heureux de me montrer hier les tickets restaurants dont il dispose depuis juillet, au même titre que ses camarades de son service. Ces tickets qui permettent d’aller au restaurant, acheter un sandwich ou d’aller faire des courses pour se restaurer le midi, sont le résultat de l’action du personnel de ce secteur qui ne peut pas se rendre le midi aux restaurants municipaux.
     C’est que les salaires sont insuffisants pour ne pas ne pas se poser de question quand il s’agit d’aller au restaurant le plus proche.
     Voilà les tickets sont là.

     Il reste à se battre pour une vraie hausse des salaires.