vendredi 28 juin 2013

Peillon…nades : quand la précipitation a des conséquences catastrophiques pour les conditions de vie et de travail des Atsem : un article de l’hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine


Saint-Nazaire : contre le projet de la mairie – les agents des maternelles en lutte

La ville de Saint-Nazaire, de gauche plurielle, a décidé de mettre en place, dès la rentrée de septembre 2013, la réforme des rythmes scolaires. Faute de moyens, il est évident que la nouvelle organisation du temps de travail n'apportera rien de bon, ni pour les enfants, comme veulent le faire croire les élus de la mairie, ni pour les agents qui s'occupent des enfants. Les agents des écoles maternelles, les Atsem, sont en mouvement depuis le 4 juin contre le projet de la mairie qui veut les faire passer de 1 505 heures travaillées à 1 569 heures, soit une augmentation de 64 heures, sans être pour autant payés plus.
     En 2007, les Atsem en lutte avaient obtenu de travailler moins, pour compenser la grande amplitude de leur journée de travail. Passer plus de 9 heures chaque jour auprès des enfants, y compris pendant le repas de midi, chacun comprend que ce n'est pas de tout repos. C'est cet acquis que la mairie remet en question, pour pallier le manque de personnel. Le plan est d'augmenter leur temps de travail, avec l'argument d'égalité entre tous les agents de la mairie.
     Avec la CGT et FO, les Atsem demandent le report de la réforme à la rentrée de 2014 et le maintien des horaires à 1 505 heures, faisant grève totale certains jours, ou deux heures sur le temps de midi pendant la restauration scolaire, avec occupation des locaux de la mairie, et pique-nique. Sur 83, une cinquantaine d'Atsem participent aux actions. Les décisions se prennent en assemblée générale.
     D'emblée, les agents ont vu avec quel mépris les considéraient les élus, l'administration, et aussi certains syndicalistes, tout acquis aux propositions de la mairie. Le PCF, dans la majorité municipale contrairement aux autres années, a soutenu cette fois le conflit des Atsem.
     Face à leur détermination, le CTP (comité technique paritaire) qui devait entériner le projet de la hausse du temps de travail, reporté sans arrêt, n'a pu se tenir. Les Atsem refusant de sortir de la salle du conseil municipal où se tenait le CTP, l'administration n'avait plus qu'à remballer ses dossiers et à quitter la salle.
     Celui du mercredi 12 juin a été particulièrement animé. C'est au son du tambour, des casseroles, d'instruments en tout genre que les membres du CTP ont été accueillis. Une fois de plus, mais cette fois avec une musique endiablée et de nombreux applaudissements, les uns après les autres, les membres ont repris la porte.
     Dernier coup tordu en date : le CTP du lundi 17 juin, annoncé au foyer des travailleurs à 10 h, a eu lieu en fait à l'hôtel de ville. Quand les grévistes se sont aperçues de la supercherie, elles sont parties en manifestation, avec les banderoles, dans les rues de Saint-Nazaire, chantant à tue-tête pour rejoindre la réunion.
     Le vote a fini par avoir lieu au CTP du 20 juin. À part la CGT et le PCF (FO n'a pas de représentant), les autres membres, c'est-à-dire aussi la CFDT et l'Unsa, ont voté pour, sous la colère et l'écoeurement des Atsem présents dans les couloirs de la mairie.
     Cette mobilisation des Atsem, pendant trois semaines, a mis à nu le vrai visage du soi-disant « dialogue social » à la mairie, fait seulement de mépris et d'arrogance à leur encontre.
Samedi 22 juin, à l'appel de la FCPE, de la FSU, de la CGT et de FO, un rassemblement avait lieu devant l'hôtel de Ville... au milieu des mariages ! Les Atsem y étaient encore nombreuses et tout le monde s'est donné rendez-vous, au conseil municipal où le projet devrait être entériné, prévu vendredi 28 juin.

                                                                Correspondant LO



A Saint-Nazaire, on fabrique des bateaux, on mène (comme ailleurs) aussi les travailleurs en bateau

A Argenteuil, si la "refondation" ne s'appliquera qu'en 2014, tout ce qui concerne le personnel des écoles et du secteur "animation" reste en suspens. C'est ce qui nous a conduit à ne pas nous abstenir au conseil municipal de ce lundi, mais à voter contre. (voir notre intervention dans un message plus ancien de ce blog, daté du 25.06.13)



Association Conjugue du Val-Nord : les subventions doivent être versées, une solution doit être trouvée.

-Communiqué-
Argenteuil, le 27.06.13

Un différent important oppose depuis des mois la Municipalité d’Argenteuil et une association importante du Val-Nord, l’Association « Conjugue » qui a l’habilitation de « Centre social » et qui a fait depuis plus de deux décennies un travail important sur le quartier dit des Musiciens, au bénéfice non seulement de ses habitants mais aussi de tous ceux de la commune. Cela est dû en particulier à l’action et à l’engagement de très nombreux bénévoles
    Nous ne reviendrons pas sur l’aspect de ce différent concernant l’affectation de la nouvelle maison de quartier de la Bérionne, sauf pour répéter qu’un compromis satisfaisant les deux parties pourrait être obtenue permettant l’utilisation par tous de cet équipement.
     Le présent communiqué vise plus précisément le subventionnement municipal de cette Association.
     Je suis intervenu sur ce sujet lors du Conseil municipal du 8 avril dernier lors de  la délibération qui y était présentée sur laquelle les élus Lutte Ouvrière se sont abstenus. Le procès-verbal de ce Conseil termine mon intervention de la manière suivante : « Aussi, s’il (moi-même D.M) comprend les objectifs de la municipalité, souhaite-t-il affirmer que Conjugue ne doit pas disparaître, que les subventions prévues doivent jusqu’à nouvel ordre être versées à l’Association, et que des discussions sérieuses doivent être engagées entre cette dernière et la Municipalité. »
      Dans la réponse donnée par M. le maire d’Argenteuil aux différents intervenants, celui-ci, toujours selon le procès-verbal déclarait :
- «… Concernant Conjugue, M. le Marie rappelle que la Municipalité d’Argenteuil a pris l’engagement de financer 50 % du désengagement du Conseil général suite à sa décision de supprimer ses financements pour Maison pour tous et Conjugue… » ;
- « Néanmoins, elle (la Municipalité) ne souhaite pas la disparition des Centres sociaux Maison pour tous et Conjugue… » ;
- « M. le Maire répète enfin qu’il ne s’agit pas de choisir entre un Centre social municipal et Conjugue ou d’autres associations du même type… » ;
- « M. le Maire rappelle l’ampleur des financements prévus dans la convention, et alloués par la Ville à Conjugue : plus de 115 000 euros d’aides directes et indirectes, dont 14 000 euros suite au désengagement financiers du Conseil général du Val d’Oise en 2012… » ;
- «… toutes les structures y (au Val-Nord) ont leur place selon le Maire. Il recevra par ailleurs le président de Conjugue ».
     Si le rendez-vous prévu n’a pas eu lieu, après avoir été pris, mais au vu de circonstances exceptionnelles indépendantes des deux parties, il n’a, à ce jour, pas été repris. Quand au subventionnement il est toujours au point mort.
     Par ce communiqué transmis à la presse locale, au Maire d’Argenteuil et au Directeur de l’Association Conjugue, les élus Lutte Ouvrière d’Argenteuil expriment leur regret d’une situation très dommageable qui ne peut pas durer, et espère qu’il en sera mis un terme le plus rapidement possible.


Dominique MARIETTE, MDommarie@aol.com, 06.99.49.98.64.

Une manifestation en défense de l'Association en mai dernier

Snowden : wanted on the world

Le gouvernement américain intensifie les pressions pour qu’ Edward Snowden, cet informaticien qui a révélé comment l’Agence nationale de sécurité (la NSA) espionne la quasi-totalité de la population, lui soit livré. Réfugié successivement à Hong-Kong puis à Moscou, Edward Snowden espère trouver un asile politique en Équateur ou au Vénézuela.
      Les services secrets américains ne lui pardonnent pas d’avoir révélé les dessous peu ragoûtants de leur « démocratie ». Pour avoir dit la vérité, il risque des dizaines d’années de prison. Les vrais espions veulent emprisonner ceux qui les dénoncent. C’est, une fois de plus, la démonstration que ce monde fonctionne à l’envers.

jeudi 27 juin 2013

Gouvernement et chômage : un communiqué de Nathalie Arthaud

Le gouvernement laisse faire les fabricants de chômeurs

Le gouvernement et les médias se sont félicités ces derniers jours des 200 postes supplémentaires créés à l’usine PSA Mulhouse pour la production de la 2008. Ils se sont réjouis aussi de l’installation d’IBM à Lille censée déboucher sur la création de 700 emplois.
      Mais de qui se moquent-ils ?
      Parler de « créations » de postes chez PSA est une escroquerie quand il s’agit d’embaucher des intérimaires et de reclasser quelques dizaines d’ouvriers licenciés de l’usine d’Aulnay ! C’en est une aussi pour IBM, qui a prévu de supprimer entre 1200 et 1400 postes dans le pays.
     Le gouvernement veut peut-être faire oublier qu’IMB et PSA, qui supprime 11 200 emplois, sont de grands groupes qui licencient et fabriquent le chômage. Mais les nouveaux chiffres du chômage, qui sont mauvais, parlent d’eux-mêmes. Ces chiffres tombent le jour même où Michelin confirme la suppression de 730 emplois dans son usine de Joué-lès-Tours alors que le groupe réalise plus d’un milliard et demi de bénéfices. Il ne faut pas chercher plus loin les responsables, et le gouvernement est leur complice.
     Pour stopper l’hémorragie des emplois, il faut commencer par interdire à tous ces grands groupes de licencier.


                                                               Nathalie Arthaud, le 26.06.13.

Non à la police municipale armée !

On trouve dans le journal Le Parisien de ce jour la brève suivante : « Une femme a perdu un œil après des tirs de flash-ball par la police à Villemonble (Seine Saint Denis) mardi soir. Selon la préfecture, des jeunes qui se livraient à des manoeuvres dangereuses » à moto ont été contrôlés. Les pilotes ont pris la fuite. C’est alors que les policiers « violemment pris à partie » par plusieurs personnes, dont la femme blessée, ont réagi par des tirs de flash-ball. »

     Cela s’est passé dans la banlieue-nord. Tous les ingrédients évoqués ne pourraient-ils pas se produire demain ici ?

Argenteuil (Val-d'Oise) : solidarité contre les agressions racistes ! (un article de l'hebdomadaire Lutte Ouvrière de ce jour)

Argenteuil (Val-d'Oise) : solidarité contre les agressions racistes !

À Argenteuil, le 20 mai dernier, une jeune femme de 17 ans était violemment agressée par des voyous, jetée à terre, injuriée, rouée de coups et traitée de « sale Arabe » sous prétexte qu'elle portait un voile.
     Le 13 juin, une autre jeune femme a été agressée pour la même raison, d'une façon tout aussi violente. Elle était enceinte de quatre mois et a fait une fausse couche.
    Les faits de délinquance et de violence raciste et xénophobe qui se produisent à Argenteuil comme dans bien d'autres communes populaires sont inadmissibles. Dans la ville, l'augmentation du nombre de policiers n'a qu'une efficacité limitée pour assurer la sécurité de tous, sans compter que les policiers peuvent intervenir de façon disproportionnée, affichant parfois eux-mêmes des comportements racistes. Ainsi, le 11 juin, une autre jeune femme voilée, elle intégralement, a été interpellée violemment par les policiers et il s'en est suivi une échauffourée entre habitants et policiers.
     Ceux qui brutalisent ainsi les femmes sous prétexte qu'elles affichent leur religion par leur tenue vestimentaire ne sont rien d'autre que des voyous qui cherchent à faire monter la haine au sein de la population. Ils doivent être non seulement condamnés mais combattus, car ils sont dangereux ; pas seulement pour les femmes agressées, mais pour l'ensemble des classes populaires.


                                                                                             Correspondant LO

 Suite à la parution sur notre blog de cet article, nous avons reçu la demande de précision suivante que nous transmettons :
"Attention sur un aspect de ce qui apparaît sur votre site, à savoir la réaction concernant l’incident survenu le 11 juin suite à un contrôle de police.
Le 11 juin la femme voilée intégralement n’a nullement été « interpellée violemment par les policiers », elle a été contrôlée tout à fait normalement et, d’après nos éléments, avec même précaution de la part de la police.
Les incidents sont survenus suite au fait que plusieurs hommes ont refusé le principe même de ce contrôle et ont pris à parti les policiers. Suite à l’attroupement créé par l’incident, la police a usé de gaz lacrymogène pour disperser l’attroupement qui se faisait autour d’eux et à ce moment là peut-être de façon disproportionnée."
 

Peillon dans ses œuvres à Epinay-sur-Seine

La partie d’Orgemont de la commune d’Epinay-sur-Seine est un quartier populaire où les difficultés ne manquent pas. C’est vrai en particulier au niveau de l’école. Les établissements sont classés en « zones d’éducation prioritaire ».
      Le monsieur qui veut « refonder l’école », le sieur Peillon, vient pourtant de faire un très mauvais coup aux élèves, à leurs parents, à leurs enseignants, de l’école élémentaire Jean-Jacques Rousseau 2. Alors que les effectifs de l’école sont totalement dans les normes de son propre ministère pour maintenir une classe, les personnels et les parents viennent d’apprendre à quelques jours des vacances que Peillon via son recteur de Créteil et via l’inspection académique veut supprimer une classe pour la rentrée prochaine dans cette école ! Tant pis alors pour lui que, si cela se faisait, les effectifs par classe rendent la vie de tous encore plus difficile.
      Le ministre fait beaucoup de vent. Une peillonnade est un effet d’annonce… que contredit la réalité.

      Les enseignants seront en grève demain vendredi. Ils veulent le maintien de la classe.

De vrais moyens pour l'école des quartiers populaires

Brésil : Après des victoires partielles, la population toujours mobilisée, un article dans Lutte Ouvrière de cette semaine

Brésil : Après des victoires partielles, la population toujours mobilisé
 
Jeudi 20 juin, plus d'un million de manifestants protestaient contre les hausses des tarifs des transports dans plus de cent villes du Brésil, dont 300 000 à Rio. Les hausses envisagées ont été annulées dans une soixantaine de villes, dont Rio et Sao Paulo. Mais le mouvement, qui selon les sondages a le soutien de trois Brésiliens sur quatre, ne semble pas près de s'éteindre. Ses revendications se sont en effet étendues à tous les services publics, en particulier la santé et l'éducation, que l'État sacrifie alors qu'il consacre des milliards à la préparation du Mondial de football et des jeux Olympiques.
     Le mouvement est parti de Sao Paulo le 6 juin. D'autres villes importantes avaient déjà manifesté auparavant, comme Porto Alegre début avril, Natal ou Santarem en mai, et cela fait plus de deux ans que le mouvement Passe libre milite pour la gratuité des transports, en particulier pour les étudiants. Le Brésil est un État fédéral, aussi vaste que les États-Unis, largement décentralisé. Mais Sao Paulo en constitue le coeur économique, son agglomération réunit plus de 20 millions d'habitants et de nombreuses grandes entreprises. La manifestation du 6 juin s'est renouvelée le 7, le 11, le 13, puis le 17 où la majorité des grandes villes étaient dans la lutte.
     Le tarif des transports publics n'est que la raison la plus récente et la plus visible du mécontentement populaire. Il y a aussi l'insuffisance de transports publics dans ces agglomérations géantes, leur mauvaise organisation, les conditions indignes dans lesquelles on voyage. Et, au-delà des transports, il y a la santé et l'éducation, qui n'ont jamais été développées de façon satisfaisante et dont les « réformes » successives ont réduit l'accès pour la population la moins riche. Il y a aussi le logement, que les préparatifs du Mondial et des jeux Olympiques remettent en cause directement. Aussi bien pour construire les installations sportives et hôtelières que pour « sécuriser » les villes, des quartiers entiers d'habitations populaires sont vidés et détruits. Certains sont des bidonvilles, mais à Rio, par exemple, un quart de la population y vit, jusqu'en plein centre-ville. Les habitants des bidonvilles sont en majorité ouvriers et employés, à qui leurs revenus interdisent de se loger ailleurs. 170 000 seraient en voie d'être expulsés et, même si certains seront relogés, ce sera à des dizaines de kilomètres.
     Les manifestants protestent en même temps contre la corruption, qui réunit capitalistes et politiciens. Les capitalistes financent les campagnes électorales et reçoivent en retour cadeaux, commandes publiques et facilités de toute sorte. Les équipes gouvernementales de Lula, président de 2003 à 2010, ont été, elles aussi, décimées par des scandales successifs. Dilma Roussef, en deux ans et demi de présidence, a déjà dû se débarrasser en toute hâte de sept ou huit ministres, dont un Premier ministre, impliqués dans des affaires de marchés publics frauduleux. Et la corruption n'est pas moindre au niveau des États et des municipalités.
Vendredi 21 juin, après avoir rencontré certains animateurs du mouvement, la présidente est intervenue à la télévision pour tenter de calmer le mécontentement. Elle a d'abord tempêté contre les « violences » perpétrées selon elle par les manifestants &ndash ; et qui ont généralement résulté de l'intervention musclée de la police. Elle a promis d'améliorer les services publics, en particulier de consacrer à l'éducation tout l'argent qu'elle tirerait de la vente future des concessions pétrolières. Elle a assuré que l'argent consacré aux installations sportives, avec 11 milliards d'euros pour le Mondial de football, serait entièrement remboursé par les entreprises qui en assureraient le fonctionnement (et empocheraient 50 milliards de profits attendus). Elle a réitéré ses engagements de combattre la corruption. Lundi 24 juin, elle réunissait les gouverneurs et les maires des grandes villes. Elle parle maintenant de réformer la Constitution.
     Il semble qu'elle n'ait pas convaincu grand monde. Les manifestations n'en ont pas moins continué un peu partout. Un appel à la grève générale circule sur les réseaux sociaux pour le lundi 1er juillet. Dans un pays où l'essor économique marque le pas et où l'élection présidentielle se tiendra l'an prochain, les dirigeants politiques, qu'ils soient au pouvoir ou dans l'opposition, ont des raisons d'être inquiets.

                                                                            Vincent GELAS