jeudi 4 avril 2013

L’affaire Cahuzac, un symptôme de la pourriture capitaliste

Parce que les preuves accablantes commençaient à s’accumuler, Cahuzac a fini par avouer avoir détenu pendant vingt ans un compte en Suisse non déclaré au fisc. L’ex-ministre PS du Budget, censé diriger la lutte contre la fraude fiscale, fraudait lui-même. Il expliquait les nécessités de la rigueur au bon peuple, mais s’en exonérait ! L’ancien cardiologue reconverti dans la chirurgie esthétique soignait surtout… ses comptes en banque. Et on ne connaît pas le fin mot de l’histoire.
Frauder au fisc est une seconde nature pour tout bourgeois qui se respecte. Fondé sur l’exploitation, dirigé par les plus fortunés, ce système a fait de l’individualisme et de l’enrichissement ses valeurs cardinales. Il est pourri de fond en comble par l’argent, et c’est logiquement qu’il engendre des politiciens à son image, aussi cupides que dénués de scrupules. Affaire Cahuzac, affaire Sarkozy, affaire Guerini, affaire Woerth… : de l’UMP au PS, la bourgeoisie a la classe politique qu’elle mérite.
Si l’attitude de Cahuzac est révoltante, la vertueuse indignation de tous les politiciens, du PS à l’UMP, qui se succèdent aux micros depuis hier, ne l’est pas moins. Ils jouent les vierges effarouchées parce qu’un des leurs a « menti à l’Assemblée », « menti au peuple », et aurait ainsi, disent-ils tous, « décrédibilisé la parole politique »...
Quelle hypocrisie ! Que font-ils d’autre, tous autant qu’ils sont, que de mentir à longueur de journée, de se faire élire sur des mensonges, d’agir sur des mensonges ! La gauche s’est fait élire en promettant de défendre le monde du travail : mensonge ! Elle a fait semblant de s’offusquer des entreprises qui ferment : mensonge ! Elle vote des lois favorables au patronat, en prétendant que c’est pour le bien du peuple : mensonge encore !
Pour les politiciens de gauche comme de droite, mentir est une seconde nature, un mode de vie. Comment pourraient-ils se faire élire s’ils disaient la vérité : que leur seul objectif est de servir fidèlement les intérêts de leurs maîtres, les grands capitalistes ?
Et même s’il y a d’autres ministres moins véreux que Cahuzac, ils n’en sont pas moins au service de la même classe bourgeoise, habitués à faire les poches des travailleurs pour faire des cadeaux au patronat. Tous nourrissent ainsi le fumier sur lequel prospéreront les Cahuzac et leurs maîtres fortunés tant que durera le système capitaliste.
Nathalie Arthaud
mercredi 3 avril 2013


mardi 2 avril 2013

Bezons, le Colombier, pour la paix du quartier, comme au travail, l’action collective !


La drogue est un fléau qui ronge la société. Ce fléau n’a cessé de grandir, s’attaquant en particulier à la jeunesse. S’ils concernent l’ensemble de la société, les trafics de drogue rendent la vie impossible dans bien des quartiers populaires.
     Pour éradiquer ce fléau comme bien d’autres fléaux sociaux, il faudra changer de fond en comble la société, redonner une situation sociale et de l’espoir aux familles qui l’ont perdu, donner de gigantesques moyens à l’Ecole,…
     En attendant, que faire ?
     Des habitants du quartier du Colombier à Bezons viennent de démontrer que face au mur de la drogue et des trafics, ils ne baissent pas les bras.
     En occupant le terrain, en manifestant, ils démontrent que c’est là encore une question de rapport des forces, et qu’il n’y a pas de fatalité !
     Cette force collective, au travail comme dans leurs quartiers, c’est la force essentielle sur laquelle la population peut compter.

Retraites : attaques contre les retraités


Depuis le 1er avril, les retraités assujettis à la CSG doivent payer une nouvelle taxe, la CASA, contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie, soit une ponction de 0,3 % sur l’ensemble de leur pension. Les retraites complémentaires de l’ARRCO (pour les salariés du privé) ne seront augmentées que de 0,5 % soit moins que l’inflation officielle. Quant à la pension de base, elle augmentera de 1,3 %, comme le minimum vieillesse, pour lequel il n’y aura pas de « coup de pouce ».
     C’est tellement plus simple pour le gouvernement Hollande-Ayrault de faire les poches des retraités, plutôt que de risquer un froncement de sourcil du patronat…

La laïcité c’est d’abord défendre l’école publique


La semaine passé, le député-maire d’Argenteuil intervenait sur l’espace « le plus » du Nouvel Obs à propos de la « laïcité ». Il dirige le groupe « laïcité et culte » de l’assemblée nationale.
     Il est pour la suppression du délit de blasphème qui subsiste en Alsace-Lorraine. Bien.
     Il est pour la réaffirmation de la laïcité dans le texte de la constitution. Ca ne mange pas de pain.
     On préfèrerait tellement qu’au-delà des mots, il ne favorise pas, dans les faits de ce côté-là, l’emprise de l’Eglise catholique en l’occurrence, comme il l’a fait en octobre dernier en mettant sur les rails un partenariat entre celle-ci et la commune qui conduira à la construction d’un lycée privé catholique à Argenteuil.

SNCF Transilien : Bricolage et flexibilité


La SNCF Transilien appelle les entreprises à étaler les horaires de travail pour éviter la saturation des transports en Île-de-France. Une idée qui a peu de chance d’être reprise par les entreprises, qui ne raisonnent qu’à partir de ce que cela leur coûte, mais qui pourrait par contre avoir de gros inconvénients pour les salariés, si cela chamboule leurs horaires. Mais ces facteurs-là, les grosses têtes qui ont conçu ce plan n’y ont pas songé.
     Et puis, les gouvernements n’ont pas investi, ni entretenu le réseau, ni embauché en nombre suffisant. Ils ont même fait tout le contraire. Du coup, les salariés subissent les pannes, les retards, et des conditions de transports indignes. On en sait quelque chose sur le réseau Saint-Lazare.
       Et il faudrait encore qu’ils soient plus flexibles !

lundi 1 avril 2013

Editorial des bulletins d'entreprises Lutte Ouvrière, de ce lundi 1er avril

Opposer la force des travailleurs à la dictature du grand capital
 
Dix mois de gouvernement socialiste ont suffi pour faire la démonstration que, de Sarkozy à Hollande, c’est du pareil au même. Les mêmes attaques contre les travailleurs, les retraités et les chômeurs, les mêmes cadeaux aux riches, la même incapacité à s’opposer aux licenciements, la même servilité vis-à-vis du grand patronat.
     À une différence près : Sarkozy n’a jamais caché qu’il était dévoué corps et âme aux riches. Hollande, lui, a fait mine de s’en prendre à la finance et s’est fait élire par l’électorat de gauche. Par les électeurs du PS, son parti, mais aussi par toute la gauche réformiste, du PCF au Parti de Gauche de Mélenchon. Ces formations, tout en se vantant de leur rôle dans l’élection de Hollande, se placent aujourd’hui dans une demi-opposition. Elles ont cependant leur responsabilité dans l’escroquerie qui a consisté à présenter l’un des camps de politiciens de la bourgeoisie comme étant plus favorable aux travailleurs, alors qu’on voit bien aujourd’hui que c’était un mensonge grossier. Cela contribue à la démoralisation de leur propre électorat.
     Seuls les plus naïfs ont pu espérer que le numéro de comédien de Hollande, à la télévision, apporterait quoi que ce soit aux salariés, aux retraités et aux chômeurs. « La courbe du chômage sera renversée en fin d’année 2013 », a-t-il affirmé ! Outre qu’il n’en sait rien, c’est une façon de dire que d’ici là le chômage continuera à s’aggraver.
       Hollande a annoncé une nouvelle attaque contre les retraites. Les salariés devront cotiser plus longtemps pour toucher une pension qui se réduit. Ce 1er avril, est entrée en application la décision de détacher le montant des retraites complémentaires des hausses de prix, ce qui se traduit par un recul du pouvoir d’achat des retraités. Et le pouvoir d’achat diminue aussi pour toutes les familles ouvrières, même quand on a un salaire stable : chacun le constate en faisant ses courses.
      Hollande n’a aucune prise sur la vie économique, il n’a aucun poids sur le grand patronat, sur les banquiers, qui dirigent l’économie, et surtout il ne veut pas en avoir. Son rôle est, au contraire, de justifier la politique qui lui est dictée par le grand patronat, de la faire passer pour la seule politique possible. Son rôle est de faire passer pour une vérité absolue que l’économie doit être compétitive, ce qui, dans le langage patronal, signifie qu’il faut que les travailleurs acceptent la flexibilité, les réductions de salaire. Son rôle est de présenter le remboursement de la dette de l’État aux banquiers comme une nécessité, alors que cette dette a été faite pour sortir les banquiers de la faillite qu’ils ont eux-mêmes provoquée par leurs spéculations.
     Avec Hollande, les travailleurs font, une fois de plus, l’expérience qu’ils n’ont rien à attendre des dirigeants de l’État, quelle que soit leur couleur politique. Une équipe politique n’est acceptée à la tête de l’État qu’à condition qu’elle soit dévouée à la bourgeoisie, surtout la grande, et à ses intérêts.
     Il en est toujours ainsi dans le système capitaliste où, si les hommes politiques occupent le devant de la scène, c’est l’argent qui commande, c’est-à-dire ceux qui en disposent. Comprendre cette vérité-là est le début de la conscience de classe.
     Mais la bourgeoisie a bien d’autres pantins dans ses réserves. Les uns brandissent le drapeau réactionnaire du FN. D’autres prétendent critiquer Hollande sur sa gauche mais sans oser s’en prendre au grand patronat, au système capitaliste. L’espoir pour les travailleurs n’est pas de jeter les marionnettes usées de la bourgeoisie pour en prendre de nouvelles. Il n’est pas non plus de se détourner de la politique. Aux nuances politiques qui se placent sur le terrain du capitalisme, il faut opposer une autre politique qui oppose la classe ouvrière à son ennemi social : la classe capitaliste qui vit de l’exploitation. Il faut une autre politique qui ait pour objectif de préserver les intérêts de ceux qui travaillent.
     Et aujourd’hui, cette politique signifie imposer l’interdiction des licenciements et l’indexation des salaires et des retraites sur les hausses de prix.
         Les confédérations syndicales qui prétendent défendre les intérêts des salariés sont loin d’avancer ces objectifs de lutte. Elles privilégient toutes la politique de négociation alors même que le patronat ne veut rien négocier. Certaines proposent cependant une journée de grèves et de manifestations pour le 9 avril. Il faut y participer, ne serait-ce que pour leur dire que leur devoir serait de proposer aux travailleurs une stratégie de luttes.
     Au-delà du jeu des pantins de la politique ou de la couardise des confédérations syndicales, les travailleurs représentent une force sociale, seule capable de s’opposer à la dictature du grand capital. Nous devons apprendre à nous en servir.

Agenda militant



Mardi 2 avril
Assemblée des militants CGT pour préparer la journée du 9 avril
Maison des syndicats à Cergy
16 heures 30

Lundi 8 avril
19 h.30
Conseil municipal d’Argenteuil

Mardi 9 avril
Journée de mobilisation CGT contre l’ « accord Médef »

Vendredi 12 avril 2013 - 20h30
Cercle Léon Trotsky
Il aura pour sujet :
La gestion capitaliste de l’eau, irresponsabilité et racket
Théâtre de la Mutualité
24, rue Saint-Victor Paris 5e
Métro : Maubert-Mutualité - ligne 10
Participation aux frais : 3 euros

Samedi 13 avril
Journée de présence militante à Argenteuil

PSA-aulnay : le soutien aux grévistes toujours nécessaire !

Dans la "lettre d'information" des grévistes de PSA-Aulnay que nous recevons suite à nos initiatives de soutien, lettre datée de ce jour 1er avril, il y avait l'article suivant :
"Vendredi 29 mars : jour de paie !
Ainsi après avoir passé la semaine à agir et à porter des coups contre ceux qui les attaquent, les grévistes ont fini en beauté, en organisant la distribution des 290 000 € de la caisse de grève. Chaque travailleur ayant fait grève quatre semaines, a touché entre 900 euros et 1300, en fonction des aides individuelles des mairies. De quoi partir en week-end regonflés et convaincus qu'il vaut mieux lutter que se laisser faire.
Comme s'y attendaient les grévistes, la réunion avec la direction et le gouvernement, n'a été qu'un tour de chauffe. Néanmoins, la direction s'est engagée à discuter de toutes les sanctions et poursuites pénales lors d'une prochaine réunion prévue mercredi 3 avril. 
En attendant, les grévistes comptent bien maintenir la pression, tant sur PSA que sur le gouvernement, complice de PSA !"
Une grande satisfaction pour nous, à Argenteuil, qui avons collecté ces dernières semaines 1240 euros, somme que nous avons transmise ce mercredi. L'occasion de dire un merci à tous ! Un grand merci provisoire, car, la grève se poursuivant, la collecte continue.