lundi 18 février 2013

Editorial des bulletins d'entreprises Lutte Ouvrière daté du 18.02.13.


La viande de cheval ne tue pas, mais le capitalisme, si !

Tests ADN, Interpol, brigades policières : l’Union Européenne a sonné le branle-bas de combat. Que cherche-t-elle ? Les fortunes cachées qui échappent au fisc ? Les spéculateurs qui jouent l’économie au casino ? Non, il s’agit de débusquer de la viande de cheval dans les plats cuisinés.
     La fraude est choquante. Qu’une entreprise remplace secrètement le bœuf par du cheval, moins cher, pour augmenter ses bénéfices, est inacceptable. Cette tromperie démontre que, même dans un secteur théoriquement très surveillé, les fraudes sont banales. Et on ne peut plus dire, comme le laissaient entendre certains, pétris de préjugés, que cela vient de Roumanie. La fraude est bien de chez nous puisque c’est une entreprise française qui a fait valser les étiquettes.
     Nous apprenons aussi, au passage, que la viande hachée est du « minerai », composé de « déchets de muscles, d’os, de collagène ». L’appât du gain est décidément peu ragoûtant… Que sont-ils prêts à nous faire avaler, pour leurs profits ?
     Pour comprendre ne serait-ce que le circuit de la viande, il a fallu une enquête policière car l’affaire met en scène cinq pays, deux courtiers en viande, quatre entreprises et des produits vendus dans toute l’Europe via quelques grandes marques de plats cuisinés et plusieurs grands noms de la distribution. Et tout ce beau monde vit en prélevant sa part sur les travailleurs de la filière et sur les consommateurs, dans l’opacité la plus totale, couverts par le sacro-saint secret commercial.
     Oui, le contrôle est nécessaire, et pas seulement sur l’étiquetage alimentaire ! Le capitalisme et la recherche du profit font bien d’autres victimes, à une tout autre échelle et dans de tout autres domaines. Alors, il faut imposer un contrôle bien plus général, un contrôle à l’échelle de l’ensemble de la vie économique.
     Ce contrôle doit être exercé par les travailleurs eux-mêmes et, pour qu’il puisse être effectif, il faut lever le secret des affaires. L’État peut déployer tous les appareils bureaucratiques qu’il veut, seuls les travailleurs peuvent au jour le jour assurer un contrôle efficace et tirer la sonnette d’alarme avant que le mal soit fait.
     Mais pour cela, il faut que les travailleurs puissent rendre publiques les décisions dont ils sont témoins. Aujourd’hui, un salarié qui dénonce ce qui se passe dans son entreprise est certain de se retrouver à la porte ou en justice. C’est pourquoi il faut supprimer le secret commercial et reconnaître aux travailleurs le droit de dire ce qu’ils savent de leur entreprise.
     Plus qu’un droit au contrôle, il faudrait parler de devoir civique, car c’est la seule façon de dénoncer et d’empêcher les crimes patronaux. Et tous les crimes patronaux ! Car si les scandales sanitaires, celui de la vache folle, du Mediator, sont unanimement dénoncés, il n’en va pas de même pour les crimes sociaux.
     Les victimes sont pourtant bien réelles. Faut-il rappeler que, chaque jour, deux salariés meurent au travail dans le pays ? On estime que 3 000 à 5 000 décès par an sont imputables à l’amiante : aucun responsable n’a été identifié et jugé à ce jour.
     Licencier et condamner au chômage de plus en plus de travailleurs est aussi un crime social. Combien de travailleurs sont broyés par une vie de chômage et de galère faite de petits boulots payés une misère ? Combien sont brisés par l’exploitation ?
     Pour justifier leurs crimes, les dirigeants des grands groupes mentent de façon éhontée. Le PDG de PSA, celui d’Arcelor Mittal, ont menti pendant des années. Aujourd’hui encore, ils cachent les vrais comptes de leur trust. Ils annoncent des pertes pour justifier des fermetures d’usines mais la cote de leur groupe a monté à la Bourse, et on peut faire confiance aux actionnaires pour ne pas s’y tromper.
     Les dirigeants de l’économie peuvent impunément maquiller leurs comptes et cacher les fortunes personnelles qu’ils retirent de l’exploitation.
     Eh bien là aussi, il faut imposer un contrôle. Il y a bien des secrétaires, des techniciens, des comptables, des ingénieurs, révoltés par les agissements de leur direction qui sont contraires aux intérêts des salariés, de la population ou de l’environnement.
     Supprimer le secret des affaires permettrait d’en finir avec le chantage patronal. Les travailleurs pourraient rendre publiques leurs informations, et ils sauraient à quoi s’en tenir. Ils pourraient anticiper et s’organiser face aux attaques patronales.
     La question du contrôle doit concerner l’ensemble de l’économie car il ne s’agit pas seulement de maîtriser ce que l’on met dans nos assiettes, mais de prendre la maîtrise de notre vie.

Argenteuil : notre meeting et banquet : album de photos


Nathalie Arthaud entourée de Patrice Crunil et Dominique Mariette lors de la présentation
humoristique de la tribune par notre ami Patrice

Un public nombreux et chaleureux


"Debout les damnés de la terre... L'Internationale sera le genre humain"



"Donné c'est pesé, la remise du jambon"

Un bon repas préparé par les camarades, l'occasion de parler, de faire des rencontres"

"Concentré sur son assiette, cela n'empêche pas de discuter"

"Les travailleurs n'ont pas à payer la crise du capitalisme : une certitude"

Argenteuil : intervention de notre camarade Nathalie Arthaud à l'occasion du banquet des Amis de Lutte Ouvrière du dimanche 17 février 2013

dimanche 17 février 2013

PSA Aulnay CGT : Lettre d'information n°8

Lettre d'information n°8
17/02/2013

A LA UNE

La grève à l'usine d'Aulnay
Lundi 11 février et toute la semaine jusqu'au vendredi 15, la grève a été reconduite. Nous sommes donc entrés dans notre cinquième semaine de grève. Notre détermination est intacte malgré tous les coups portés par la direction et nous constatons qu'elle a échoué dans ses plans pour nous affaiblir.
Le gouvernement essaye de nous berner
Mercredi 6 février nous sommes allés au Stade de France interpeler Hollande sur la fermeture de l'usine et les promesses faites cet été. Nous avons été reçus par le secrétaire général adjoint de l'Elysée qui a promis d'intervenir à propos des vigiles illégalement présents sur le parking de l'usine. Il a aussi promis de nommer un médiateur et la tenue d'une réunion tripartite avec le ministère du travail cette fois. Car plus aucun salarié ne veut entendre parler de Montebourg.
Certes, dès le v endredi suivant, les vigiles disparurent du parking de l'usine. La direction les avait rangés à la niche dans un des bâtiments de l'usine. Mais le gouvernement essaya de reculer sur la nomination d'un médiateur, car la direction de PSA n'en voulait pas. Il a fallu qu'on aille nous-mêmes le chercher à l'Elysée le jeudi 14 février pour que le gouvernement tienne ses promesses. Et encore, il a nommé le directeur départemental du travail, sans lui donner la moindre pouvoir de médiation, que ce soit sur les menaces de licenciements disciplinaires ou sur la réouverture de la négociation du plan social.
Malgré tout, les grévistes ont marqué un point, car ils ont imposé au gouvernement de les entendre.
La direction de nouveau mise en échec.
Si le gouvernement a bien été obligé de nous entendre, c'est uniquement parce que la grève dure. La direction a raté toutes ses tentatives pour nous diviser et briser la grève. Elle n'a p as réussi à faire venir des travailleurs du groupe pour remplacer les grévistes. Les commandos de chefs ne suffisent pas à intimider les grévistes et surtout ils n'ont pas réussi à empêcher ceux-ci de discuter et de renforcer les liens avec les non grévistes. Au contraire même. Bien des non grévistes ont refusé de continuer à supporter les cadres présents autour d'eux.
Vendredi 7 février, au Ferrage, une centaine d'ouvriers grévistes et non grévistes se sont réunis en Assemblée Générale. Les discussions ont été fructueuses et fraternelles. Nous avons convaincu un certain nombre de non grévistes de nous rejoindre le lundi et le mardi suivants dans la lutte.
En effet ces jours là, il y avait ce que la direction espère être la dernière réunion de négociation et en même temps une convocation pour licenciement d'un des 6 camarades. Mardi 12 février, c'est à plus de 400 que nous avons accompagné notre camarade Najib, menacé de licenci ement pour avoir jeté un œuf sur un cadre.
Un projet qui ne passe pas
Mardi 12 février, la direction faisait donc avaliser par des syndicats complaisants son projet de nous jeter dehors sans rien. Elle voudrait qu'on accepte que des vieux travailleurs se retrouvent au chômage et au RSA. Elle voudrait qu'on accepte des congés dits de reclassements payés à 78% du net, sans aucune garantie d'emploi à la fin. Elle voudrait qu'on accepte des mutations à Poissy sans garantie de retrouver son poste, sans garantie de logement et dans des conditions financières misérables. La direction peut obtenir la signature de syndicats complaisants. Ce sont les travailleurs d'Aulnay qui décident et eux seuls. Grévistes comme non grévistes exigent toujours la même chose : un CDI pour tous et une préretraite à 55 ans pour les anciens.
Des licenciements intolérables
Deux de nos camarades ont donc reçu leur lettre de licen ciement vendredi 15 février. La direction veut se débarrasser d'aux car ils font partie des militants de la grève. Elle croit nous casser avec ces attaques. Mais elle ne fait que renforcer la colère de tous. Il est hors de question de les abandonner.
Le combat continue plus que jamais !
Et dans ce combat les marques de soutien se multiplient. Notre caisse de grève a recueilli plus de 200 000 euros qui nous aideront à tenir bon. Des personnalités ont signé la pétition contre les sanctions : Bernard Thibault, Thierry Lepaon, Annick Coupé, M.G. Buffet (PCF), O. Besancenot (NPA), Aline Archimbaud (EELV), N. Arthaud (LO), des artistes, des intellectuels et de nombreux anonymes, des travailleurs de tout le pays qui nous adressent leur soutien qui nous fait si chaud au cœur.
Non aux   poursuites et aux menaces de licenciements contre les salariés en lutte

Nos actions

Assemblée générale des grévistes
CGT PSA Aulnay
14/02/2013
Les actions du 12 février 2013
France 3 Île-de-France
12/02/2013

Déclarations

Argenteuil : la version 2013 du banquet fraternel des amis de Lutte Ouvrière, un beau nouveau beau succès

La version 2013 de notre banquet d'Argenteuil a fait honneur à la réputation de notre banquet fraternel des Amis de Lutte Ouvrière.
     Si nous avons dû cette année, déroger, pour cette année, à notre habitude d'organiser cette manifestation de notre courant politique en soirée, elle a été néanmoins une belle réussite.
     460 personnes ont écouté  notre camarade Nathalie ARTHAUD, porte-parole de Lutte Ouvrière, développer certains axes de nos analyses de la situation.  Pour résumer, le fait que ce n'est pas le gouvernement fut-il celui de Hollande et du PS qui impose sa loi au Capital mais le contraire, le PS continuant la politique anti-ouvrière contre les travailleurs de ses prédécesseurs. Notre refus de l'intervention française au Mali car, en particulier, elle se retournera contre les peuples de la région. Mais aussi notre confiance dans les luttes des travailleurs pour résister et défendre leur emploi comme leur vie
     Quant au banquet, une nouvelle fois, il a fait salle comble, dans une ambiance chaleureuse et fraternelle, unissant des travailleurs de différentes tendances du mouvement ouvrier.
     Nous pouvons aussi noter la satisfaction des grévistes de PSA-Aulnay venus aux portes appeler à la solidarité financière. Leur collecte a donné 2209 euros.

(la vidéo de l'intervention de Nathalie ainsi que de nombreuses photos seront mises en ligne dès que possible)