samedi 10 novembre 2012

Sénat : groupe se réclamant du "Front de gauche" : distance minimum


Le groupe se réclamant du Front de gauche au Senat (dont la majorité est du PCF) a voté contre la loi de programmation budgétaire après avoir voté contre une autre, concernant elle, la politique énergétique. Le parti socialiste n’ayant pas la majorité absolue au Sénat, le texte a donc été repoussé. Ces votes restent donc symboliques, puisque c’est le parlement qui aura le dernier mot et que le PS y a la majorité.
     Mais comme ce Front refuse de se dire dans l’opposition on ne peut comprendre ce geste que comme une manœuvre, ou un calcul politique. Disons plutôt politicien.


jeudi 8 novembre 2012

Argenteuil : à la rencontre des militants de Lutte Ouvrière

Ce samedi 10 novembre
de 10 à 12 heures :
Carrefour Péri-Paul Vaillant Couturier
Devant Simply au Val-Sud
Centre commercial Joliot-Curie

de 15 à 17 heures
au carrefour Péri-PV Couturier dans le centre

Venez discuter avec les militants de Lutte Ouvrière

Parti socialiste et cendres de Bigeard : un article de Lutte Ouvrière du 9.11.12.

Les cendres de Bigeard à Fréjus : hommage du Parti socialiste au colonialisme

Les cendres du général Bigeard, qui fut un cadre de l'armée française pendant les guerres coloniales d'Indochine et d'Algérie, pourraient se retrouver le 20 novembre prochain à Fréjus au Mémorial des guerres d'Indochine. C'est une décision du ministre socialiste de la Défense Jean-Yves Le Drian, qui donnerait ainsi une fin heureuse à un caprice du général que son prédécesseur de droite, Gérard Longuet, n'avait pu exaucer.
     Le général est mort en 2010. Il souhaitait que ses cendres soient dispersées sur le champ de bataille de Dien-Bien-Phu, bataille perdue par l'armée française face à la volonté du peuple vietnamien de chasser le colonialisme. Bigeard était célèbre pour ses déclarations à l'emporte-pièce. Il avait jadis rêvé à voix haute sur une radio de faire épouser notre camarade Arlette Laguiller par un de ses paras pour la faire taire. Alors, pour ses cendres, il s'agissait d'« emmerder la France et le Vietnam ». Mais, le gouvernement vietnamien ayant refusé cette demande, le ministre français de la Défense Gérard Longuet proposa qu'elles soient déposées aux Invalides, sans aboutir.
      Qu'un Longuet, aujourd'hui politicien de droite, mais qui a fait ses classes dans l'extrême droite, ait eu envie de rendre hommage à un vétéran des guerres coloniales, tortionnaire à ses heures, on peut s'y attendre. Même aujourd'hui, Longuet ne renie pas sa jeunesse procolonialiste et anticommuniste.
     Mais qu'un ministre socialiste puisse décider de rendre hommage à ce général tortionnaire, cela ne devrait surprendre que ceux qui ont oublié que Mitterrand avait reconstitué les retraites des anciens de l'OAS après son élection en 1981, ou le rôle joué par le socialiste Guy Mollet et son allié François Mitterrand qui, après s'être fait élire en 1956 pour faire la paix en Algérie, avaient au contraire intensifié la guerre en y engageant le contingent.
    Cela donna alors l'occasion aux cadres de l'armée, les Massu, les Bigeard, les Aussaresses, de s'illustrer en 1957 au cours de la bataille d'Alger : cherchant à anéantir l'organisation nationaliste algérienne du FLN, ils eurent recours aux arrestations en masse, à la torture et aux exécutions sommaires, sans pouvoir empêcher finalement l'indépendance du peuple algérien.
    Rendre hommage à Bigeard, c'est rendre hommage à cette guerre coloniale menée par l'armée française. La gauche gouvernementale française mena cette politique sans états d'âme, incitant les paras à agir à leur guise. En proposant un hommage aussi scandaleux, l'année même où l'on fête le cinquantenaire de l'indépendance algérienne, le gouvernement socialiste veut-il montrer que, là où même le peu fréquentable Longuet avait reculé, lui ne recule devant rien ?
Jacques FONTENOY

Rapport Gallois et ses suites gouvernementales : un article de Lutte Ouvrière du 9.11.12.

Le gouvernement exauce les vœux du patronat
Comme on pouvait s'y attendre, le gouvernement a accédé aux désirs du patronat inscrits dans le rapport Gallois. Au lendemain de sa publication, et selon les propres dires du Premier ministre, ledit rapport a été repris dans sa quasi-totalité.
     Le 6 novembre, Ayrault a donc annoncé ses décisions. Vingt milliards d'euros seront offerts aux patrons. Le cadeau prendra la forme d'une réduction de l'impôt sur les sociétés et sera réparti sur trois ans, dont dix milliards sur l'activité des entreprises en 2013, c'est-à-dire sur l'impôt payé en 2014. Mais, comme le gouvernement sait répondre aux aspirations de ses amis et même les précéder, les PME qui le demanderont pourront obtenir une avance dès l'année prochaine, afin d'améliorer leur trésorerie.
     Le cadeau est baptisé « crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi ». Il s'agit de laisser entendre que les vingt milliards sont destinés à l'investissement dans la production et à la création d'emplois. Mais, comme tous les milliards précédemment prodigués aux industriels, ils iront régaler les actionnaires et se multiplier dans la spéculation.
     Pour compenser ces vingt milliards, qui vont manquer au budget de l'État, le gouvernement a prévu d'augmenter des impôts et de diminuer des dépenses.
Côté impôts, il va faire ce qu'il avait juré ne jamais faire : augmenter la TVA. En 2014, la TVA à 19,6 %, qui taxe une grande partie de ce qu'on achète et tous les services, passera à 20 %. Le taux réduit à 7 %, qui concerne la restauration et les travaux à domicile, sera porté à 10 %. Pour tenter de faire passer la pilule, le taux de TVA sur les produits dits de première nécessité (alimentation, abonnement au gaz et à électricité, etc.) sera ramené de 5,5... à 5 % !      Là, il faudra regarder après la virgule pour voir l'effet sur la note du supermarché.
Le gouvernement compte ainsi récupérer dix milliards d'euros par l'augmentation de la TVA. Et pour le reste, il a le cynisme d'annoncer dix milliards d'économies supplémentaires sur... les dépenses publiques ! Des économies drastiques ont déjà été prévues et en partie réalisées sur les budgets des collectivités locales, des écoles, des hôpitaux, de tous les services publics, les services indispensables à la population. Le gouvernement a décidé de continuer, d'amplifier les attaques. Entre l'intérêt de la population et les profits patronaux, il a choisi.
                                                          Sophie GARGAN

14 novembre : un article de l'hebdomadaire Lutte Ouvrière du 9.11.12.

Le 14 novembre, contre les politiques d'austérité : manifestations dans toute l'Europe

La Confédération européenne des syndicats (CES), qui regroupe la plupart des grandes confédérations syndicales de l'Union européenne, a lancé un appel à manifester contre les politiques d'austérité mercredi 14 novembre.
     En Grèce, en Espagne et au Portugal, pays où les coups portés aux travailleurs sont parmi les plus sévères, des journées de grève nationale interprofessionnelle sont prévues. En Italie, la CGIL appelle à quatre heures de grève. En France et en Allemagne, des manifestations sont organisées dans de nombreuses villes, avec ou sans appel à la grève, suivant les régions et les fédérations professionnelles. Dans les autres pays, de la Roumanie à la Belgique, les travailleurs sont également appelés à se faire entendre.
     Quelles que soient les limites du programme revendicatif de la CES, quelle que soit la plus ou moins bonne volonté des confédérations à relayer cet appel, la journée du 14 novembre a au moins le mérite d'affirmer que tous les travailleurs européens ont les mêmes problèmes, les mêmes adversaires et les mêmes intérêts. En ces temps où nombre de politiciens proposent la fermeture des frontières, voire la création de nouvelles séparations, et l'union nationale derrière les patrons comme seule perspective, il est de l'intérêt des travailleurs d'affirmer qu'ils constituent une seule et même classe sociale à travers tout le continent.
     Partout les licenciements font rage, les salaires sont bloqués et parfois diminués, l'âge de la retraite repoussé, les pensions diminuées, les services publics dévastés. Car partout les États dépouillent les classes populaires pour garantir les profits des magnats de l'industrie et de la finance. Partout également les gouvernements se succèdent, de la droite à la gauche ou de la gauche à la droite, pour finalement appliquer encore et toujours cette même politique.
Les travailleurs de toute l'Europe ont un intérêt commun à lutter pour des objectifs comme l'interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous, l'indexation des salaires sur les prix, l'embauche dans les services publics, le contrôle des travailleurs sur les comptes des entreprises.
   Ce n'est évidemment pas le programme proposé par la CES, ni même par les confédérations syndicales qui se disent plus radicales. Mais plus il y aura de travailleurs pour le mettre en avant dans les cortèges du 14 novembre, mieux cela vaudra.
Paul Galois
     En France, CGT, CFDT, FSU, Solidaires et UNSA appellent à diverses manifestations. À Paris la manifestation unitaire partira de la gare Montparnasse à 14 heures.