mardi 18 septembre 2012

I-phone d’Apple : derrière l’engouement, une pomme pourrie d’exploitation


Apple fait fabriquer ses i-phones par Foxconn, un sous-traitant taïwanais. La dernière version devant être commercialisée le 21 septembre, les usines Foxconn tournent à plein régime. Mais pour cela, il faut des travailleurs. Des journaux chinois affirment que des étudiants ont été embauchés de force. Ils sont exploités 6 jours par semaine, 12 heures par jour, pour un salaire de 192 €. Leurs cours ont été suspendus jusqu’après octobre.
     Derrière les bijoux technologiques d’Apple, il y a les bagnes dignes du 19ème siècle.

Santé : Où est la santé de la population dans des initiatives qui tombent à pic ?


Deux médecins réputés viennent de publier un livre affirmant que 50 % des médicaments seraient inutiles, voire nuisibles pour certains. Ce n’est sûrement pas faux, tant la production de médicaments dans notre société obéit à une seule logique : la santé des bénéfices des actionnaires des trusts pharmaceutiques.
     Mais ce livre tombe aussi à pic en plein débat sur le trou de la Sécu, où il est encore question d’étendre le déremboursement des médicaments sous prétexte d’économies.
La logique voudrait que les profits des groupes pharmaceutiques soient rognés tandis que les soins, les médicaments, toutes les dépenses de santé pour la population soient assurés au mieux.

lundi 17 septembre 2012

Editorial des bulletins d'entreprise Lutte Ouvrière du 17.09.12.


LE PARTI COMMUNISTE ET LE GOUVERNEMENT : UN JEU DE DUPES POUR LES TRAVAILLEURS

Malgré tous ceux qui rêvent d’enterrer le Parti communiste français, la fête de l’Humanité reste une grande fête populaire, le plus grand rassemblement politique et militant du pays qui mobilise, bénévolement, des milliers de militants et de sympathisants du PCF.
     Au fil des ans, la fête de l’Humanité est aussi devenue le passage obligé pour les ténors du Parti socialiste à la recherche des voix des classes populaires. L’année dernière, Royal, Aubry et Montebourg, candidats à la primaire du PS, s’y étaient bousculés. Cette année, rien de tel. Le PS s’est fait discret et aucun « poids lourd » du gouvernement n’a fait le déplacement. Montebourg, qui avait été chaleureusement accueilli l’année dernière, s’est bien gardé d’y mettre un pied. De peur sans doute qu’on ne lui demande des comptes sur les licenciements et les fermetures d’entreprises qu’il cautionne.
     Que le PS au gouvernement n’ait envoyé que trois seconds rôles à la fête de l’Humanité, alors que onze ministres de premier plan s’étaient déplacés à l’université d’été du Medef, est révélateur. Si Hollande doit aussi son élection aux quatre millions d’électeurs du Front de Gauche, venus s’ajouter au deuxième tour à ceux du PS, ce n’est pas à eux qu’il se sent lié et ce n’est pas vis-à-vis d’eux qu’il se sent engagé, mais vis-à-vis du patronat.
     Mélenchon qui se pose en « ayant-droit de la victoire » en est d’autant plus ridicule. Le seul « ayant-droit » de la victoire est Hollande et il ne gouvernera pas sous la pression de l’électorat de Mélenchon mais sous les recommandations, voire sous les ordres du grand patronat et des financiers. Avec l’annonce du plan d’austérité sans précédent de la semaine dernière, le message du gouvernement est clair, mais il n’y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Et la direction du Parti communiste joue au sourd quand elle choisit de faire partie de la majorité présidentielle.
     Les dirigeants du PCF « veulent croire » à la réussite de la gauche et ils affirment qu’ils auront une attitude constructive. Si le gouvernement socialiste venait à prendre des mesures un tant soit peu favorables aux travailleurs, rien n’empêcherait de les soutenir. Mais où sont donc ces mesures ?
     Il n’y a aucune raison de faire crédit à un gouvernement alors qu’il n’annonce que des sacrifices aux classes populaires ! Ce n’est pas parce que le gouvernement est estampillé de « gauche » qu’il faut se laisser faire sans réagir !
     La pire des choses serait que les militants du Parti communiste, en particulier les militants ouvriers croient et fassent croire autour d’eux que nous avons des alliés au gouvernement. Ce serait une façon de démobiliser, de désarmer les travailleurs, et ce fut le cas sous les gouvernements Mitterrand et Jospin avec des militants qui sont restés l’arme au pied. Les travailleurs doivent savoir qu’il n’y a qu’eux qui peuvent changer le rapport de forces avec le grand patronat, par leur lutte. Au lieu de cela, la direction du PCF continue de les bercer d’illusions.
     La direction du PCF a choisi de faire du combat contre le traité budgétaire européen, le combat de la rentrée. Mais si elle a choisi ce terrain, c’est justement parce que c’est celui qui gêne le moins le gouvernement : les premiers visés sont l’Europe et Merkel, et l’attention des travailleurs est ainsi détournée vers un faux combat.
    Au lieu de proposer aux travailleurs des objectifs pour défendre leur emploi et leur salaire, la direction du PCF leur demande de se mobiliser pour un referendum… contre ce traité budgétaire européen ! Se battre pour demander un référendum est ridicule ! En 2005, un référendum a eu lieu, le « Non » a gagné, et le pouvoir s’est assis dessus.
     Quant au traité, c’est un chiffon de papier car aucun gouvernement n’a attendu ce traité pour imposer l’austérité aux travailleurs et ce n’est pas ce traité qui oblige les patrons à licencier, à bloquer les salaires et à aggraver l’exploitation.
     Une mobilisation, même victorieuse, contre ce traité ne ferait pas avancer d’un pouce les revendications vitales du monde du travail.
     Alors, les travailleurs ont mieux à faire. Ils doivent se défendre contre les licenciements, en imposant leur interdiction et la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire. Et ils doivent se battre avec leurs propres armes que sont les grèves et les manifestations. C’est de cette lutte que leur vie dépend. Le reste est de la diversion.

Réunion Lutte Ouvrière à Argenteuil le 21 septembre


Vendredi 21 septembre
Réunion publique de Lutte Ouvrière-groupe d’étude ouvrière
Quatre mois après l’arrivée de la gauche au gouvernement :
Quelle situation politique et sociale ?
Quelles perspectives pour le monde du travail ?
Quels objectifs pour ses militants ?
20 heures 15
Espace Nelson Mandéla, bd Leclerc

Montebourg à plat ventre devant les actionnaires de Sanofi


Après avoir brassé du vent en juillet pour dénoncer les projets de Sanofi qui s’apprête à supprimer 1500 à 2500 emplois dans la recherche, Arnaud Montebourg vient de se dédire. Il acceptera ce plan « si les syndicats sont d’accord ». Une façon de se plier aux exigences des actionnaires en renvoyant la responsabilité vers les syndicats sommés d’être « compréhensifs ».
     Mais les salariés de Sanofi n’ont aucune raison d’accepter le moindre sacrifice pour maintenir les dividendes des actionnaires qui se sont partagés 8 milliards d’euros en 2011. Ils ont désormais confirmation qu’ils ne pourront pas compter sur le ministre du « Redressement productif ».

dimanche 16 septembre 2012

Fête de l'Huma, une belle fête, mais pour quelle politique du PCF

Beaucoup de monde dans l'ambiance populaire et sympathique que l'on connaît. L'occasion d'échanger avec des militants, et de mesurer les orientations du moment  du PCF qui organise cette immense fête.
     Mais le moins que l'on puisse dire c'est qu'il y en avait pour l'essentiel que pour la  campagne de ce parti pour un referendum et contre le pacte budgétaire. A contrario, les questions urgentes sur lesquelles il faudrait mobiliser le monde du travail -contre les licenciements, pour les revenus, contre la régression des services publics- ne représentaient qu'une portion congrue dans la fête.  
    C'est de cela dont nous avons envie de discuter avec les militants du PCF et du Front de gauche, lors, entre autres, de la réunion publique que nous organisons vendredi prochain 21 septembre à Argenteuil, à l'espace Mandéla, à 20 heures 15.

Journée d'action du 9 octobre : face à l'austérité et au chômage la nécessaire mobilisation du monde du travail (un article du dernier numéro de Lutte Ouvrière)

Journée d'action du 9 octobre : face à l'austérité et au chômage la nécessaire mobilisation du monde du travail
La CGT, seule parmi les centrales syndicales pour l'instant, appelle à une journée de mobilisation le 9 octobre prochain. S'appuyant sur un appel syndical européen, la confédération envisagerait plusieurs manifestations pour, selon la CGT de la métallurgie, « la défense de l'emploi industriel et de l'industrie », considérée comme un levier permettant de combattre le chômage.
     La défense de l'emploi industriel, la plupart des travailleurs y sont bien entendu favorables, mais encore faut-il préciser ce qu'on entend par là. Pour les patrons qui dirigent l'industrie, cette défense a un sens, celui de la sauvegarde et même de l'augmentation de leurs profits. Et pour les travailleurs qui voient leur emploi menacé, elle en a un autre.
Eux en ont assez de supporter l'accroissement continu du nombre des chômeurs, les annonces de plans de suppressions d'emplois, la précarisation croissante du travail, qui pèsent en fait sur le niveau de vie de tous.
      Et cette situation n'est pas, comme on tente de le faire croire, une triste fatalité dont tous, patrons et travailleurs, seraient victimes : elle est le résultat d'une politique patronale dirigée exclusivement par le souci de préserver les profits, quel qu'en soit le prix pour les salariés, même s'il faut pour cela jeter à la rue des milliers de travailleurs, même si ceux qui restent doivent subir des conditions de travail d'un autre âge.
     Si le patronat entend par « défense de l'industrie » un motif pour exiger aides et subventions, prélevées sur l'argent public économisé sur les services nécessaires à la population, les travailleurs y mettent autre chose : la défense de leur emploi.
Les travailleurs ont donc intérêt à participer nombreux aux manifestations du 9 octobre, à montrer qu'ils représentent une force à l'échelle du pays. Mais ils devront justement affirmer leurs exigences. Il s'agit de la défense de leur poste de travail, de la défense de leur salaire, de la défense de leurs conditions de vie, car il n'y a aucune raison pour que leur vie et celle de leur famille passe après les profits patronaux, qui ne serviront qu'à gonfler la spéculation.
Et s'il y a une production industrielle à défendre, cela doit être une production qui serve à la population, débouchant sur la construction de logements, d'hôpitaux, d'infrastructures, de transports, qui pourrait être assumée directement par l'État sans passer par des « incitations » aux patrons ne nourrissant que leurs profits.
     C'est autour de ces exigences, l'interdiction des licenciements, la répartition du travail entre tous, la garantie du salaire contre l'inflation, la défense et le développement des services publics, que les travailleurs devront être présents dans les manifestations du 9 octobre le plus nombreux possible.
     Et cela ne devra être qu'une première étape dans la mobilisation sociale, d'une véritable ampleur, qui redonnera confiance au monde du travail et permettra que la peur de l'avenir change de camp.
                                                                       Viviane LAFONT

samedi 15 septembre 2012

Mayotte : drames de l'immigration et responsabilité de l'État français (article du n°2302 de Lutte Ouvrière daté du 14.09.12., en vente à la librairie des écoles, bd Léon Feix à Argenteuil)


Samedi 8 septembre, une embarcation a fait naufrage près des côtes de l'île française de Mayotte. Bilan : sept morts et 26 disparus. Trente-six personnes avaient pris place à bord d'une de ces longues barques appelées kwassa-kwassa, partie dans la nuit de l'île comorienne d'Anjouan située à 70 kilomètres de Mayotte. C'est le cinquième drame survenu depuis le début de l'année 2012, au cours de laquelle 27 personnes ont péri noyées et 66 ont été portées disparues, en fait bien plus.
     Le ministre de l'Outre-mer, Victorin Lurel, s'est dit « ému » mais a tenu à rappeler la nécessité que soit menée à bien la mission confiée à l'envoyé du gouvernement Hollande chargé de rendre un rapport sur la question de l'immigration dite clandestine à Mayotte. À en croire cet envoyé, le gouvernement français n'aurait pas l'intention d'assouplir sa politique vis-à-vis de l'immigration à Mayotte. L'envoyé du gouvernement a fermement dit début septembre qu'il ne supprimera pas le visa Balladur, instauré en 1995 et qui avait mis fin à la libre circulation des personnes entre les îles de l'archipel des Comores et Mayotte.
     Les Comoriens, fuyant la misère en espérant trouver une vie meilleure à Mayotte, ou ne serait-ce qu'y retrouver leur famille, sont et resteront donc contraints à devoir faire une traversée au péril de leur vie, comme cela se passe au large des Canaries ou dans le détroit de Sicile où des dizaines de Tunisiens viennent encore de perdre la vie. Les migrants savent qu'ils prennent un risque mortel en s'entassant sur des embarcations de fortune. Ils savent que pour rentabiliser le voyage les passeurs y entassent toujours plus de gens. Ils savent que certains passeurs n'hésitent pas à jeter des personnes par-dessus bord, et même des enfants si leurs cris font courir un risque au pilote de se faire repérer. C'est dire dans quelle situation de désespoir se trouvent ces migrants.
     Certaines associations estiment que depuis 1995, année de l'instauration du visa, le nombre de clandestins morts en mer en tentant la traversée vers Mayotte avoisinerait en fait les 10 000, ce qui correspondrait à 1 % de la population de l'Union des Comores.
     Pour ceux qui survivent aux dangers de la traversée, l'enfer continue une fois sur le sol français. À Mayotte, ceux qui sont considérés comme étant des clandestins vivent la peur au ventre. Certains logent dans les bois pour échapper à la police. Dans des cases d'une seule pièce s'entassent des familles entières, sans accès à l'eau ni à l'électricité. Ces migrants sont exploités dans le bâtiment, l'agriculture et les services comme le ménage pour des salaires de misère. Même aller se faire soigner à l'hôpital, c'est prendre le risque de se faire arrêter.
     La police de Mayotte peut s'enorgueillir d'avoir permis la moitié des reconduites à la frontière effectuées en France, soit plus de 20 000 par an. Plus précisément, en 2011, il y a eu 22 405 expulsions, dont 5 385 enfants. Être mineur, quand bien même on est né à Mayotte mais souvent sans la possibilité de le prouver puisque la mise en place de l'État civil est récente, n'est pas une garantie pour éviter d'être expulsé. Sur l'île, cinq mille enfants sont livrés à eux-mêmes, leurs parents ayant été reconduits à la frontière bien souvent après avoir purgé une peine dans le centre de rétention administrative de la capitale Mamoudzou, où les conditions sont extrêmement difficiles.
     Le 16 août dernier, un nourrisson de deux mois y a perdu la vie après avoir été capturé avec sa mère. L'État français porte une lourde responsabilité dans cette mort. En effet, si Mayotte n'avait pas été exclue de la circulaire gouvernementale du 7 juillet 2012 recommandant l'assignation des familles de sans-papiers avec enfant en résidence plutôt que dans les centres de rétention, cette mort aurait été évitée.
     Après ce drame, le ministre de l'Outre-mer n'a rien trouvé de mieux que de seulement promettre la création d'un deuxième centre de rétention en 2015. Une honte !

                                                                                           Émile GRONDIN