Publié le 19/06/2024
L’ancien président François
Hollande s’est porté candidat pour le Nouveau Front populaire et a été investi
par le Parti socialiste dans la première circonscription de Corrèze.
On trouve aussi dans la septième
circonscription des Yvelines le candidat du Nouveau Front populaire Aurélien
Rousseau, qui était il n’y a pas longtemps ministre de la Santé de Macron.
Ces candidatures pourraient
sembler desservir une alliance qui prétend en finir avec les régressions
sociales ou promouvoir un plan de recrutement dans la santé. Elles ne peuvent
en effet que renforcer la méfiance de tous ceux qui se demandent : «
Pourquoi ne l’ont-ils pas fait avant, alors qu’ils étaient au pouvoir ? »
Les travailleurs se souviennent
des mois de manifestations qui avaient accompagné en 2016 la présentation de la
loi Travail par la ministre de François Hollande Myriam El Khomri. Cette loi s’était
traduite par la facilitation des licenciements économiques, le plafonnement des
indemnités prud’homales et l’allongement du temps de travail. Les syndicats en
lutte contre ce démantèlement du Code du travail avaient étés sommés de
décommander leurs manifestations, et finalement obligés à Paris de tourner en
rond entre deux cordons de CRS. Quant à Aurélien Rousseau, après avoir été le
directeur de cabinet d’Élisabeth Borne, il a été en tant que ministre de la
Santé le défenseur du doublement des franchises médicales et a apporté sa
pierre au démantèlement de l’hôpital public, comme tous ses prédécesseurs.
Leur passé n’a pourtant pas
disqualifié cet ex-président et cet ex-ministre pour représenter le Nouveau
Front populaire. Ce fait en dit plus long que toutes les promesses des partis
qui composent l’alliance de gauche. Ayant fait leurs preuves contre le monde du
travail, des candidats comme Hollande, Rousseau et d’autres apportent la
garantie que, une fois son programme électoral jeté aux poubelles, le Nouveau
Front populaire saura faire la politique dictée par la bourgeoisie.
Daniel Mescla (Lutte ouvrière
n°2916)