Notre avenir ne se joue pas dans les
urnes, mais dans les luttes !
Avec
près de 66 % d’abstention, et bien plus encore dans les quartiers
populaires, le désintérêt des travailleurs pour les Régionales s’est confirmé
au second tour. Mais cela n’empêche pas le cirque politicien de continuer. Et
moins il y a d’électeurs, plus les politiciens leur font dire n’importe quoi !
Avec
ses présidents de région reconduits, la droite crie victoire, tout comme le
Parti socialiste qui utilise la réélection de ses sortants pour expliquer, avec
34 % de participation, que le clivage gauche-droite est de retour et
pour briguer le leadership à gauche. Heureusement que le ridicule ne tue
pas !
Sans
pouvoir se targuer d’aucune victoire, les prétendants à la présidentielle
d’EELV se poussent du col en expliquant que l’écologie s’est imposée dans tous
les programmes. Et c’est tout juste si La France insoumise ne voit pas dans
l’abstention massive un plébiscite pour sa Sixième République. Ils prennent tous leurs désirs pour des
réalités ! Quant aux grands perdants que sont LREM et le Rassemblement
national de Le Pen, ils préfèrent parler des sondages pour la présidentielle.
Tant
que le monde du travail ne fait pas entendre ses intérêts sans ambiguïté, en
intervenant directement dans les manifestations, les grèves et les occupations
d’usine, la politique se résumera à cet entre-soi politicien, à des années-lumière
des préoccupations quotidiennes. Et on aura droit à ce genre de mascarade
électorale, avec des partis qui nous jouent du pipeau sur la sécurité, quand
tout le monde sait qu’elle ne fait pas partie des compétences régionales, et avec
des candidats qui, comme Bertrand, Pécresse et Wauquiez, jurent leur amour et
leur dévouement pour leur région, quand ils lorgnent sur la présidence de la
République.
Dans
ces Régionales, les serviteurs patronaux ont encore fait la démonstration
qu’ils se moquent éperdument des besoins vitaux de la population.
Pourquoi
les ouvriers de la fonderie MBF qui vient d’être liquidée à Saint-Claude dans
le Jura et qui vont se retrouver sur le carreau auraient-ils choisi entre des
politiciens de la bourgeoisie tous à genoux devant le grand patronat ? Pourquoi
les territoriaux menacés de perdre des jours de congés iraient-ils voter pour
ceux-là même qui les attaquent ? Nous sortons d’une pandémie qui a fait
plus de 110 000 morts et laisse des millions de familles dans l’angoisse
du lendemain, et nous devrions faire comme s’il ne se passait rien ?
Tous
ceux qui ont été encensés par Macron lors des confinements, le personnel
hospitalier, les aides à domicile, les éboueurs, les caissières ou encore les
ouvriers de l’agroalimentaire, continuent d’être sous-payés, surexploités et
méprisés. Pourquoi se seraient-ils déplacés pour élire des politiciens qui
n’ont même pas eu un mot pour eux ?
Tout
ce qu’il y a à souhaiter, c’est que l’indifférence, le rejet et l’écœurement du
monde du travail face aux politiciens bourgeois se transforment en colère. Il y
a à œuvrer pour que le dégoût des exploités se transforme en combativité.
Aucun
sauveur suprême ne surgira des urnes pour assurer les conditions d’existence
des travailleurs, à commencer par avoir un emploi et un salaire dignes. Ces
deux exigences vitales devront être arrachées au grand patronat. Et pour cela,
il faudra une lutte massive et déterminée rassemblant l’ensemble du monde du
travail.
Nous
avons tous besoin de gagner notre vie. Alors, contre le chômage, il faut nous
battre contre les suppressions d’emplois et les fermetures de sites en défendant
la répartition du travail entre tous avec maintien intégral des salaires.
Contre la diminution du pouvoir d’achat, il faut revendiquer l’augmentation des
salaires de base, des pensions et des allocations et leur indexation sur les
prix.
En
plus des attaques patronales, Macron s’en prend aux chômeurs en baissant leurs
allocations et il ne cache pas sa volonté de reculer l’âge de la retraite à 64
ans à brève échéance. Alors, il va falloir que le monde du travail trouve la
force de se défendre. Ce n’est qu’en se faisant craindre par nos mobilisations
que nous forcerons grand patronat et gouvernement à prendre sur les revenus du
grand capital, sur les dividendes des actionnaires, sur l’argent dilapidé en
spéculation financière.
L’explosion
sociale n’entre pas dans les plans des politiciens bourgeois. Elle doit être la
perspective de tous ceux qui ne se résignent pas à la situation et qui ne
supportent plus la démagogie politicienne. Et elle devra être orientée non pas
contre les laquais politiques mais contre ceux qui détiennent le véritable
pouvoir : les détenteurs des capitaux, les propriétaires des usines et des
banques.
C’est
à la classe privilégiée, sans utilité pour la société et pourtant riche, qu’il
faudra demander des comptes !
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