PPG –
Bezons : les salariés n’ont pas dit leur dernier mot
23 Juin 2021
La direction de PPG, leader
mondial de peintures et mastics, avait annoncé la fermeture de l’usine de
Bezons, qui emploie 208 salariés dans le Val-d’Oise, pour la fin du mois de
juin. Elle a dû revoir ses plans et reculer les échéances à décembre.
Les travailleurs n’acceptent
toujours pas de se faire mettre à la porte par une multinationale qui roule sur
l’or et multiplie les rachats d’entreprises dans le monde entier.
Depuis l’intervention d’une
compagnie de CRS, au petit matin du 25 mai, pour faire évacuer le piquet de
grève, la grève a cessé, mais de là à dire que le travail a repris, il y a de
la marge. Personne n’a le cœur à l’ouvrage. La direction a bien sûr essayé de
faire partir des productions, mais avec bien des difficultés et surtout
beaucoup d’erreurs.
La grève a créé ou renforcé des
liens entre les travailleurs, qui se manifestent à de multiples occasions. Un
matin, le débrayage de quelques ouvrières du secteur conditionnement a entraîné
un rassemblement de plusieurs dizaines de travailleurs de différents secteurs
devant les bureaux du directeur du personnel, pour l’obliger à entendre le
mécontentement des ateliers. Les actions se sont depuis diversifiées, par
exemple devant la sous-préfecture d’Argenteuil, pour mettre en cause l’État qui
a multiplié les cadeaux sous la forme de crédit d’impôt pour la recherche ou
l’emploi, ou dernièrement par le financement du chômage partiel. Les
travailleurs se sont aussi rassemblés devant le tribunal de Pontoise pour
demander aux juges de constater que les prétendues mesures d’accompagnement de
la direction ne sont pas sérieuses. Ils sont bien décidés à utiliser tous les
moyens pour s’opposer à cette procédure ou la ralentir.
Samedi 19 juin, veille des
élections régionales, une cinquantaine de travailleurs de PPG se sont associés
à la manifestation contre les licenciements organisée à l’appel des salariés de
TUI qui se battent depuis des mois, au côté de délégations de plusieurs autres
entreprises. Mardi 22 juin, devant le ministère de l’Industrie, une délégation
de travailleurs de PPG est venue une nouvelle fois demander des comptes au
gouvernement. Décidément, la fermeture ne passe pas et les travailleurs n’ont
pas dit leur dernier mot.
Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2760)