Des Etats au service d’une société indigne
Selon RFI
« En Algérie, des centaines
de migrants subsahariens, hommes femmes et enfants, ont été arrêtés dans la
capitale depuis jeudi 1er décembre, puis emmenés dans un camp. Cette nuit, un
convoi de bus a conduit une partie d'entre eux à l'extrême sud du pays.
Dans la soirée de jeudi, des
véhicules de gendarmerie et de police accompagnés de bus se rendent dans
différents quartiers de la capitale. Ils entrent dans des bâtiments habités par
des migrants subsahariens et leur demandent de monter dans les bus.
Jeudi soir, plusieurs centaines
de personnes sont regroupées dans un camp à la périphérie ouest d'Alger. Le
camp est insalubre, les personnes arrêtées dorment à même le sol. Vendredi
matin, les opérations policières recommencent. En fin de journée, plus de 1 400
personnes se trouvent dans le camp, selon la Ligue de défense des droits de
l'homme.
Le soir même, un premier convoi
de onze bus est organisé à destination de Tamanrasset, dernière grande ville du
sud du pays, à 2 000 kilomètres de la capitale. Ceux qui refusent de
monter dans les bus sont violemment frappés par les forces de l'ordre.
Plusieurs blessés graves sont envoyés à l'hôpital. Un deuxième convoi est ce
samedi en préparation. L'Algérie avait arrêté les refoulements de migrants aux
frontières depuis 2012, sauf pour les Nigériens.
Vers une
expulsion du pays
Alger a décidé d'expulser les
migrants arrêtés. Un premier convoi de bus a donc pris la route de Tamanrasset.
Un deuxième est en préparation. La suite, ce sera un déplacement jusqu'au
Niger. Niamey a en effet donné l'autorisation aux convois de traverser son
territoire. Mais les convois ne s'arrêteront pas au Niger. Une source
diplomatique ouest-africaine affirme qu'ensuite les migrants seront ramenés
dans leurs pays d'origine.
Dans le camp, dans la nuit de
vendredi, l'information de l'expulsion a provoqué la panique des migrants
arrêtés. Certains ont été blessés dans des affrontements avec les gendarmes,
d'autres se sont enfuis. »