Quartiers populaires : on bat les cartes pour le même jeu
Le gouvernement a dévoilé la
semaine passée une nouvelle liste des 1 300 quartiers prioritaires de 700
communes pauvres qui pourront bénéficier d'aides de l'État dans le cadre de la « politique
de la ville ».
Le
montant des aides pour les quartiers prioritaires est souvent dérisoire, 31
euros par habitant et par an en Seine-Saint-Denis, un département aujourd'hui
ravagé par le chômage et la montée de la pauvreté. Dans la nouvelle
délimitation annoncée, les aides seront limitées aux villes où plus de la
moitié de la population vit avec moins de 940 euros par mois.
Ces
aides permettent un certain nombre de dispositifs sociaux et de projet. Mais
quand on y regarde de plus près, même les maigres budgets que l'État consacre à
ces quartiers sont bien plus souvent destinés à aider les patrons qu'aux
milieux populaires pour surmonter leurs difficultés : ce sont en effet des
aides aux investissements, des dégrèvements de charges et des exonérations
d'impôts pour les entreprises qui s'y installeraient.
Saint-Gratien sortie de la liste des quartiers populaires
Saint-Gratien dans le
département vient de sortir de cette nouvelle carte, au grand dam de son
conseil municipal qui vient de voter une motion de protestation.
Quand on connaît les difficultés du quartier très populaire
des Raguenets qui n’a rien à envier à ceux de Joliot-Curie Argenteuil et d’Orgemont
à Epinay, dont les Raguenets sont le simple prolongement, il y a effectivement
de quoi être en colère.
En quoi le fait qu’il y ait à Saint-Gratien des quartiers
cossus peut-il soulager les difficultés des Raguenets ?