Caisses
d'allocations familiales : employés et allocataires victimes du manque de
personnel
La
grève du 22 novembre appelée par la
CGT, FO et la
CFDT a été bien suivie dans les CAF, avec des participations
de plus de 50 % dans certaines régions, ce qui se voit rarement dans les
centres. Il faut dire que le mécontentement grandit devant la politique de la
direction nationale, qui non seulement ne veut pas embaucher mais continue à
prévoir des suppressions de postes.
Résultat, les dossiers en retard
s'accumulent. Par exemple, pour la
CAF de Paris il y a actuellement neuf jours de retard. Alors
la direction décide la fermeture des guichets dans quatre centres sur les cinq
de la capitale, sans consulter ni le CE, ni le CHSCT comme elle en a
l'obligation. Quant aux allocataires, eux non plus n'ont pas été avertis et
ceux qui viennent dans les centres trouvent porte close. Mais les guichets ont
beau être fermés et les heures supplémentaires multipliées, cela ne change pas
les choses.
C'est le manque crucial de personnel qui
crée cette situation. En effet, la direction applique le non-remplacement d'un
départ en retraite sur deux. Elle embauche parcimonieusement une dizaine de
techniciens par an. Mais c'est largement insuffisant.
La
CAF de Paris gère plus de 400 000 allocataires. 493
techniciens traitent les dossiers contre 522 en 2011, soit 29 postes de
moins en un an. Pour faire fonctionner l'organisme, la direction fait
régulièrement appel à des CDD pour des travaux ponctuels et non qualifiés (87
au 31 décembre 2011 sur cinq mois et demi) et aux heures supplémentaires.
Mais malgré cela, le retard ne se résorbe pas. Alors la direction fait pression
sur les employés pour augmenter leur productivité.
Le
22 novembre, jour de la grève, le directeur de la CNAF (Caisse nationale d'allocations
familiales) recevait les présidents des CAF pour leur traditionnelle rencontre
annuelle. Au programme, préparation de la nouvelle convention d'objectif et de
gestion (COG) 2013-2016.
La rencontre ne s'est pas déroulée dans la
tranquillité habituelle. Des délégations de salariés de différentes CAF du
Sud-Est, de Rhône-Alpes, du Puy et du Nord sont venues montrer leur colère. Le
directeur est resté sourd à leurs revendications. Il est hors de question, pour
lui, de demander une augmentation des effectifs et des embauches. Les heures
supplémentaires vont donc rester un outil de gestion des directeurs et la CNAF continuera à chercher
des gains de productivité, dit-il.
De nouveaux mauvais coups se préparent
contre les employés des CAF. La
CGT indique qu'un rapport de l'IGAS (Inspection générale des
affaires sociales) vient de paraître, préconisant 2 000 suppressions
d'emplois supplémentaires dans la branche famille !
Tout le monde sait qu'une journée de grève
ne suffira pas et qu'il faut se préparer à se mobiliser pour d'autres luttes.
Correspondant LO