mardi 13 novembre 2012

Montebourg, ministre du redressement des profits


Interrogé par le Journal du Dimanche, Montebourg assure le service après-vente du cadeau à 20 milliards d’euros de Hollande et Ayrault au patronat de ce pays. Il répète le gros mensonge selon lequel « les marges des entreprises se sont effondrées » pour se justifier. Quant à la hausse de la TVA qui prendra 6 à 10 milliards dans les poches des classes populaires, pour le ministre « elle est homéopathique et tolérable » !
     Alors que les 20 milliards de crédit d’impôt seront versés sans condition ni contrepartie, y compris pour verser plus de dividendes aux actionnaires, Montebourg en appelle « à la conscience des chefs d’entreprises » et « à leur patriotisme économique » pour qu’ils créent des emplois. Autant demander du lait à un bouc.

Loyers : dans les logements HLM comme ailleurs : gel des loyers !


Le syndicat CGT d’AB-Habitat dénonce l’augmentation des loyers prévue pour 2013 : +2,5, alors que celle prévue par Val d’Oise Habitat dirigé par la droite est de 1,6 %.
     Est-ce que les salaires, les pensions, les indemnités connaissent ce type d’augmentation ? Non. Les coûts de l’inflation, réels pour les offices HLM, le sont a fortiori pour les milieux populaires.
      Alors que la situation des milieux populaires se dégrade de tous les côtés, ces augmentations sont effectivement insupportables.

lundi 12 novembre 2012

Editorial des bulletins Lutte Ouvrière de ce jour 12.11.12.


À bas le plan d’austérité Hollande-Ayrault !

Hausse de la TVA, restrictions dans les services publics : c’était le programme de Sarkozy, c’est aujourd’hui la politique de Hollande. « Au total, nous faisons deux fois plus pour la compétitivité que Nicolas Sarkozy », s’est vanté Ayrault ! De fait, Sarkozy avait prévu 10 milliards de cadeaux au patronat, le gouvernement leur en offre 20 !
     20 milliards, qui seront pris dans la poche des classes populaires, avec entre autres, la hausse de la TVA. Pendant la campagne, Hollande avait promis de ne pas l’augmenter. Il dénonçait la TVA Sarkozy comme la mesure la plus injuste qui soit. Eh bien, il n’aura fallu que six mois au pouvoir pour qu’il se renie du tout au tout !
     À cela s’ajouteront 10 milliards de baisse des dépenses publiques. Combien de lits seront encore fermés dans les hôpitaux ? Combien de communes manqueront d’argent pour restaurer les écoles ou pour aider les familles à payer la cantine ? Combien de départements réduiront leurs aides sociales ? Combien de millions en moins pour les travaux indispensables dans les transports collectifs ?
     Ce sont des privations inacceptables, et tout cela pourquoi ? Pour que ces messieurs les capitalistes continuent d’être arrosés d’argent public !
     Le gouvernement prétend que le patronat devra investir et créer des emplois. Mais alors, pourquoi n’a-t-il pas mis de conditions ? Le patronat profite de 170 milliards d’exonérations et d’aides par an. Quels emplois cela crée-t-il ? Où sont les investissements ? À quoi ces milliards servent-ils, si ce n’est à grossir la fortune de quelques-uns ?
     Dire que cela va changer par ces temps de crise, alors que le patronat ne pense qu’à licencier et à fermer les entreprises, c’est se moquer du monde. Ces milliards vont passer directement de la poche des pauvres à celle des riches.
     Face à cette attaque, les réactions des principales confédérations syndicales ne sont pas à la hauteur. Si Thibault, pour la CGT, a dénoncé le fait que « le patronat va avoir le beurre et l’argent du beurre », il n’exige pas pour autant que le gouvernement retire son plan anti-ouvrier.
     Pour la CFDT, Chérèque a salué des mesures en faveur de la compétitivité qui allaient « dans le bon sens » et Mailly, de FO, s’est dit plutôt « satisfait », estimant même que la hausse de TVA restait « dans le domaine du raisonnable ». Si l’on voulait livrer les travailleurs pieds et poings liés à la propagande et aux attaques patronales, on ne s’y prendrait pas autrement !
     Le patronat a un plan d’attaque. Après avoir obtenu l’équivalent de 6 % de baisse des cotisations, il veut remettre en cause le temps de travail, baisser les salaires selon les commandes et licencier plus librement. Son plan de bataille est prêt et il avance. Où est celui des directions syndicales ? Comment comptent-elles organiser la pression des travailleurs sur le gouvernement et le patronat ?
     Pour que les travailleurs retrouvent confiance dans leur force et le chemin de la combativité, il faudrait que les chefs syndicaux montrent qu’ils veulent se battre, qu’ils sont prêts à organiser la riposte. Une manifestation ne peut suffire à inverser le rapport de forces avec le gouvernement et le patronat. Seul un plan de mobilisation peut le faire, avec une succession d’actions, de grèves, de manifestations où les travailleurs peuvent en entraîner d’autres à chaque étape et se retrouver plus nombreux. Il n’y a rien de tel aujourd’hui.
     Ce mercredi 14 novembre, une journée « contre l’austérité » est organisée à l’échelle européenne. Que les travailleurs d’Europe confrontés aux mêmes attaques manifestent le même jour est une bonne chose. En ces temps où nombre de politiciens proposent la fermeture des frontières et l’union nationale derrière la bourgeoisie, il est nécessaire d’affirmer que les travailleurs ne sont pas en concurrence mais qu’ils forment une seule et même classe partageant le même sort et le même combat.
    Si en Grèce, en Espagne ou au Portugal, cette journée, qui sera une journée de grève générale, peut s’inscrire dans la montée en puissance de la contestation, ce n’est pas le cas en France. De même que le 9 octobre, cette journée apparaît comme une manifestation sans lendemain, ce qui n’encourage pas à se mobiliser, mais il faut, quoi qu’il en soit, saisir l’occasion.
     Oui, il faut manifester contre l’augmentation de la TVA, contre les licenciements, contre ces « accords de compétitivité » qui visent à baisser les salaires. Il faut montrer qu’il y a parmi les travailleurs une fraction qui ne baisse pas les bras, qui veut se battre, non contre « l’austérité » en général, mais contre celle qui nous est imposée, ici concrètement, par le gouvernement socialiste.

Chirurgiens et cie en grève : grève de nantis


Des chirurgiens, anesthésistes et autres spécialistes exerçant dans les cliniques privées, se sont mis en grève à partir de ce lundi. Ces « médecins pigeons » comme certains ont osé se baptiser, on les entend moins protester contre la dégradation du service public hospitalier. Par contre, ils crient à l’écorché contre l’encadrement, très relatif, de leurs dépassements d’honoraires. Un récent accord entre le ministère de la Santé, la Sécurité sociale et les principaux syndicats de médecins prévoit en effet que les dépassements ne devraient pas excéder 2,5 fois les tarifs de la Sécu, ce qui est beaucoup, d’autant que cet accord ne prévoit aucune sanction.
     Les vrais « pigeons », ce sont les patients, qui ne peuvent plus accéder à des spécialistes ou doivent attendre des mois pour obtenir un rendez-vous à l’hôpital public.

Une affiche de Lutte Ouvrière