Après le
deuxième tour : faire renaître la conscience de classe
27 Avril 2022
Pour se faire réélire, Macron a
bénéficié des voix d’une petite fraction de la population, celle qui ne vit pas
trop mal et prie le ciel tous les matins pour que rien ne change. Elle a été
rejointe par ceux qui, à tort, croyaient se protéger ainsi de l’extrême droite.
Mais, au total, il n’a été élu
que par 38 % des inscrits. Une majorité de la population non seulement n’a
pas voté pour lui mais même le vomit littéralement. Faute de consensus, le
pouvoir de Macron, sa faculté à gouverner le pays, c’est-à-dire à faire le
travail nécessaire au grand capital, reposera de plus en plus sur l’appareil de
l’État. Dans ces conditions, non seulement l’extrême droite ne peut que monter
mais, sans même encore accéder au pouvoir, elle fera pression sur le
gouvernement en place. Il suffit de se souvenir de la surenchère anti-migrants
et islamophobe du gouvernement, de la répression féroce des manifestants gilets
jaunes, de la succession d’états urgence dont on ne sort plus, des surenchères
policières, pour avoir une idée de l’avenir immédiat. Les prétentions
politiciennes d’un Mélenchon et de ses alliés sont à évaluer à cette aune et,
plus encore, aux catastrophes économiques et militaires qui se dessinent et qui
accéléreraient le durcissement du pouvoir de la grande bourgeoisie.
En face, le moins que l’on puisse
dire est que le monde du travail n’a pas réagi avec ensemble. Il semble que
tous les cas de figure aient existé. On notera simplement d’anciennes villes
rouges, particulièrement dans les Hauts-de-France, mettant Le Pen en tête au
premier tour et majoritaire au second. D’autres villes ouvrières ont placé
Mélenchon en tête, puis Macron ou, comme aux Antilles, Le Pen au deuxième tour.
Cette disparité, et la disparité plus grande encore des raisonnements et des
illusions qui ont accompagné cet épisode, démontrent bien sûr que les
travailleurs pensent qu’un bulletin de vote peut les protéger, par
l’intermédiaire d’un sauveur, qu’ils le voient en la personne de Macron, de Le
Pen ou de Mélenchon. Des millions de travailleurs se sont rendus aux urnes pour
des millions de raisons, sauf une, la conscience d’appartenir à une classe
sociale particulière, ayant des intérêts particuliers à défendre contre les
exploiteurs, et un monde à gagner.
Il n’en a pas toujours été ainsi.
Sans remonter aux débuts du mouvement ouvrier, le PCF, quoiqu’il défende
l’ordre social depuis les années 1930, se présentait encore dans les années
1970 comme le parti des travailleurs, contre le grand patronat. Le vote pour le
PCF suivait les contours de la classe ouvrière, de son organisation, de
l’implantation militante. On le trouvait aussi bien dans les communes des
banlieues des grandes villes, avec leurs couches superposées d’immigrés
composant la classe ouvrière, que dans les petites villes groupées autour d’une
seule usine. Le PS, regroupant lui aussi dans chaque commune un électorat de
salariés, complétait le tableau, quand bien même ses trahisons étaient
innombrables. La gauche, que cherchent aujourd’hui les commentateurs politiques
et que Mélenchon est tout juste capable de mimer, existait par son lien avec le
mouvement ouvrier, ses militants, ses organisations, son passé, ses luttes.
Au-delà des reniements des dirigeants, il restait des hommes et des femmes
dévoués à leur classe, dans les usines et les quartiers. Il restait, même
déformée, la conscience d’appartenir au monde du travail.
Cette situation est révolue, la
plus grande partie de ces militants ont disparu ou se sont démoralisés. De
reniement en reniement des dirigeants politiques et syndicaux, on en est arrivé
au 24 avril 2022, c’est-à-dire à l’inexistence d’un vote ouvrier, indiquant le
profond recul de la conscience de classe. Pourtant, la vie des travailleurs,
l’exploitation vécue ensemble, la communauté des situations d’un bout à l’autre
du pays et au-delà des frontières, l’arrogance du patronat, poussent jour après
jour à la renaissance de cette conscience. Cela ne pourra se faire sans
militants, c’est donc la tâche des nouvelles générations.
Paul
GALOIS (Lutte ouvrière n°2804)
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mai, de 18 à 19 heures au centre commercial des Raguenets à
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La Fête de Lutte ouvrière à Presles, les 27, 28 et 29 mai 2022
Les habitués de
la fête de Lutte ouvrière à Presles savent que celle-ci se tient d’ordinaire
lors du week-end de la Pentecôte. Or la ligne H de la SNCF, qui dessert la gare
de Presles-Courcelles, sera interrompue pour travaux à la Pentecôte 2022. C’est
pourquoi nous avons décidé d’avancer notre fête annuelle, et de l’organiser
pendant le week-end de l’Ascension, soit les vendredi 27, samedi 28 et dimanche
29 mai 2022. Des dates à retenir !
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dimanche 29 mai, départ unique 9 heures, retour 20 heures.