Plan de
relance pour la jeunesse : mille et une façons d’aider les patrons
29 Juillet 2020
Le Premier ministre Jean Castex a
présenté jeudi 23 juillet son « plan de relance pour la jeunesse », avec le
slogan « un jeune, une solution ».
Il s’est empressé de mettre en
avant « des moyens inédits », soit une enveloppe de 6,5 milliards
d’euros.
En réalité, dans ce plan pour
aider les jeunes, on trouve essentiellement des aides pour les patrons.
Certaines existaient déjà, comme les aides à l’embauche d’apprentis ou pour des
contrats de professionnalisation. D’autres sont plus récentes, à défaut d’être
nouvelles. Les patrons qui embaucheront un jeune, en CDI, mais même pour un CDD
de plus de trois mois, pourront toucher plusieurs milliers d’euros – jusqu’à
quatre mille si le contrat est signé pour un an. Et cela pour des salaires
allant jusqu’à deux fois le smic. Autrement dit, le patronat empochera cette
confortable enveloppe même s’il n’y a aucun véritable nouvel emploi à la clé.
D’ailleurs, les représentants patronaux se sont empressés de dire qu’ils ne
pouvaient rien promettre concernant les embauches.
Les autres mesures du plan ont un
air de déjà-vu : des emplois aidés (comprenez : des emplois utiles et
même parfois indispensables, mais précaires et avec des salaires très faibles),
des suivis plus « intensifs » par Pôle emploi (mais avec quel
personnel ?), ou encore 200 000 places supplémentaires dans des
formations dites d’avenir.
Mais avec ou sans formation, les
jeunes se trouvent confrontés au même problème que le reste du monde du
travail : les patrons n’embauchent pas, et même licencient à tour de bras.
Ces derniers voudraient tout de même profiter de l’arrivée de 700 000
jeunes sur un marché du travail déjà saturé et paralysé pour leur imposer d’accepter
n’importe quel travail, dans n’importe quelles conditions.
Alors, les poses de Macron et de
son nouveau Premier ministre, ne risquent pas de tromper grand-monde, à
commencer par les jeunes eux-mêmes. Leur avenir, heureusement, ne se décidera
pas dans les cabinets ministériels mais dans les luttes, pour imposer les
mesures nécessaires à l’ensemble du monde du travail.
Camille
PAGLIERI (Lutte ouvrière n°2713)