samedi 30 décembre 2023

Macron et l’extrême droite : faux rempart, vrai marchepied. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine

 Macron et l’extrême droite : faux rempart, vrai marchepied

27 Décembre 2023

Sur France 5 le 20 décembre, une partie des téléspectateurs ont dû s’étrangler d’indignation en entendant Macron affirmer que le vote par une majorité de députés de la loi Immigration était « une défaite pour le RN », au moment même où Le Pen et Bardella pavoisaient.

 

Avec le soutien des députés LR et RN au grand complet, et celui des trois quarts de sa majorité, Macron a fait passer une loi ­anti­ouvrière de plus. Il réaffirme ainsi son positionnement, non seulement du côté du grand patronat, qui attend de son gouvernement aides à profusion, austérité dans les services publics et facilités de toutes sortes pour accroître l’exploitation des travailleurs, mais de plus en plus à droite sur l’échiquier politique.

Face à la caméra, Macron a osé prétendre que « cette loi, c’est le bouclier qui nous manquait », une loi « que nos compatriotes attendaient », « fruit d’un compromis », censé « lutter contre l’immigration clandestine » tout en permettant de « mieux intégrer » les travailleurs, sans doute ceux que Darmanin appelle « les gentils ». Et d’affirmer, contre toute évidence, que « les idées du RN ne sont pas dans le texte », et plus encore que « cette loi va nous permettre d’être plus efficace contre ce qui nourrit le RN » !

Présenter le vote de cette loi comme une façon de couper l’herbe sous le pied de l’extrême droite n’a rien d’original ; le président rejoint ainsi la cohorte des politiciens qui, de gauche ou de droite, ont expliqué benoîtement que la meilleure manière de ne pas laisser le terrain à l’extrême droite est de mettre en application ses idées. En fait, tous n’ont fait que lui ouvrir la voie, prouvant au passage qu’en réalité ces « idées » ne les choquent pas vraiment.

Non seulement ils ne sont pas gênés, ni de rendre encore plus invivables les conditions d’une partie, importante, de la classe ouvrière, ni de s’attaquer ainsi à tous les travailleurs. Et les textes, contrairement aux allégations d’un Macron, sont là, prêts à servir à ses successeurs éventuels aux manettes, aux Le Pen tante ou nièce.

Bien des électeurs qui avaient cru, en 2017, en 2022, que voter Macron était le moyen d’éviter Le Pen, peuvent maintenant voir Macron faire du Le Pen et du Zemmour, sous prétexte de les empêcher ­d’arriver au pouvoir. Macron et ses semblables n’avaient pas précisé, il est vrai, que pour eux le courage politique face aux torrents de boue consiste à se vautrer dedans.

                                               Viviane LAFONT (Lutte ouvrière n°2891)

 

Les prochaines permanences prévues à Argenteuil :

-Vendredi 5 janvier : de 17 h.15 à 18 h.15 : Carrefour Babou ;

-Dimanche 6 janvier, de 11 h. à midi : marché Héloïse…

 

Toutes les semaines, l’hebdomadaire Lutte ouvrière est aussi en vente à la librairie Le Presse-papier et au Tabac-Presse du mail de la Terrasse du quartier du Val-Nord que nous remercions.

 

N’oubliez pas maintenant de réserver votre billet d’entrée pour notre banquet local qui aura lieu en journée le dimanche 24 mars prochain. Parlez-en autour de vous. Le prix du repas est désormais fixé. Comme l’an dernier, 17 euros pour les adultes, 8 pour les enfants jusqu’à 14 ans.

Argenteuil, Val d’Oise, s’opposer à la honteuse Loi immigration dans la plus grande clarté et loin des arrières pensées électorales de la « gauche »

 


Il y a quelques jours, nous avons été contactés dans le département par les organisations de gauche qui mettaient au point un communiqué dénonçant la Loi immigration. Nous avons décliné la participation à la signature d’un tel communiqué dans les termes suivants.

 « Nous avons bien reçu votre projet de communiqué prenant position contre la scandaleuse "Loi immigration" dont Macron, LR, alignés sur le RN, portent la responsabilité. Mais "la Gauche" qui a appelé à voter pour Macron soit disant pour « faire barrage à Le Pen », mais surtout qui porte une énorme responsabilité dans la montée de ces dernières décennies des attaques contre les travailleurs immigrés et la désorientation de nombre de travailleurs, ne saurait offrir la moindre perspective pour lutter contre cette loi de division du monde du travail, une loi indigne, xénophobe et raciste.

Bien évidemment, vous pouvez continuer, si cela vous convient, à nous tenir informer de vos initiatives.

Ci-joint ci-dessous le communiqué du 21 décembre de Nathalie ARTHAUD au nom de Lutte ouvrière. »

« Donc Lutte ouvrière ne signe pas le communiqué.»

Et nous ajoutions : « Bien évidemment on sera bien sûr présents dans les manifestations dénonçant cette loi, on continuera aussi à militer au quotidien dans les entreprises et les quartiers populaires, pour contrer les idées de division, de racisme et de xénophobie ; pour défendre au contraire les idées de lutte de classe et d'intérêts communs entre tous les travailleurs ; et pour proposer la seule perspective qui vaille face au capitalisme en crise qui nous enfonce dans la barbarie : celle de la révolution socialiste. »

Chacun peut compléter le contenu de cette prise de position par la lecture de l’article de cette semaine de Lutte ouvrière dans la brève suivante. DM

Loi Immigration : les responsabilités de la gauche de gouvernement

 Loi Immigration : les responsabilités de la gauche de gouvernement

27 Décembre 2023

Au lendemain du vote de la loi Asile et immigration, les partis de gauche du Parlement ont dénoncé la collusion de Macron avec l’extrême droite et parlé d’une « trahison » qui « souille la République ».


 

Cette loi est une infamie. Mais comment être surpris si Macron a repris les préjugés de l’extrême droite et est allé chercher les voix de LR et du RN ? C’est laisser entendre, bien à tort, que le président de la République, le Parlement ou le Conseil constitutionnel pourraient être des gardiens des valeurs progressistes ou des intérêts des plus précaires.

En titrant « Monsieur le Président, ne promulguez pas cette loi ! », ­l’Humanité du 21 décembre s’est fait le porte-parole des partis de gauche, du PCF au PS en passant par LFI et EELV, et de multiples associations et syndicats, dont la CGT, la FSU ou la LDH. Ces responsables ont écrit ensemble à Macron pour lui demander « de renoncer à une loi qui porte atteinte aux valeurs fondamentales de notre République » et pour affirmer « qu’une digue a lâché ». Évidemment, la quasi-­totalité des signataires de cette lettre ayant explicitement appelé à voter Macron au deuxième tour de la présidentielle de 2022 « pour faire barrage à Marine Le Pen », ils gémissent quand Macron montre qu’il s’en fiche.

Il faut aussi une sacrée dose d’hypocrisie pour affirmer que la digue vient de lâcher. Les appels réitérés depuis 2002 à voter pour un candidat ouvertement antiouvrier, comme Chirac puis Macron, sous prétexte de faire barrage à Jean-Marie Le Pen n’ont en rien empêché la progression des idées d’extrême droite. ­Depuis vingt ans, les lois relatives à l’immigration et au séjour des étrangers se sont succédé, les nouvelles étant presque toujours pires que les précédentes. À peine Le Pen « battu dans les urnes » en 2002, Sarkozy, ministre de l’Intérieur, aggravait la loi. Élu président de la République en 2007, il durcissait les conditions du regroupement familial puis celles pour être naturalisé en 2011. Mais en décembre 2015, après les attentats et sous pression de la droite, c’est un gouvernement de gauche, sous Hollande et Valls, qui a proposé d’élargir l’application de la déchéance de la nationalité pour les faits de terrorisme.

La gauche porte une responsabilité plus fondamentale encore dans l’évolution réactionnaire de la société. En menant pendant des décennies, à la tête de l’État, les politiques exigées par le patronat, accompagnant les suppressions d’emplois ou mettant en musique la précarité, elle a désarmé et écœuré les travailleurs. En remplaçant méthodiquement les références à la lutte de classe et l’internationalisme ouvrier par les prétendues valeurs de la république et le nationalisme français, elle a préparé le terrain aux idées xénophobes. C’est tout cela qui a fait le lit de l’extrême droite et des démagogues à la ­Ciotti, Le Pen ou Zemmour.

Pour enrayer cette évolution mortelle, il ne faut surtout rien attendre du cirque parlementaire mais s’atteler à faire revivre dans le monde ouvrier la conscience de classe et la conviction qu’il peut en finir avec cette société.

                                               Xavier LACHAU (Lutte ouvrière n°2881)

OTAN : les guerres se préparent contre les peuples

 

Marchandages et rabibochages…

 

 

Après des mois de tergiversation, la Turquie officialise son accord à l'entrée de la Suède dans l'OTAN, en échange d'avions de combat américains F16. Cet armement servira tôt ou tard dans la région, au Moyen-Orient, dans le Caucase ou contre les kurdes.

Erdogan reprochait à la Suède l'accueil de kurdes hostiles à l’État turc. En procédant à l'extradition de militants vers la Turquie, la Suède l'a rassuré.

L'OTAN est bien une alliance contre les populations.

Jacques Delors : homme de la bourgeoisie, pleuré par les siens

 

Le « bien commun »… de la bourgeoisie

 

Jacques Delors en compagnie de Margaret Thatcher

L’ancien ministre socialiste Jacques Delors, décédé, a reçu les honneurs de la gauche et de la droite.

Avant de devenir président de la Commission européenne, Delors a été conseiller dans un gouvernement de droite, puis ministre des Finances de Mitterrand dans le gouvernement Mauroy avec la participation de ministres communistes. À ce titre il est un des initiateurs des plans de rigueur de la gauche dont les travailleurs ont fait les frais, en mettant fin à l’échelle mobile des salaires, tout en déversant des sommes pharaoniques dans les caisses du patronat au nom de la rénovation de l’industrie.

C’est peut-être ce que Mélenchon décrit dans son hommage comme agir « en pensant au « bien commun »… de la grande bourgeoisie. Pour les travailleurs, Delors reste un des symboles de la gauche de gouvernement mentant à ses électeurs ouvriers pour servir la bourgeoise.

vendredi 29 décembre 2023

Gaza : à bas la guerre de Netanyahou et Biden !

                  Gaza : à bas la guerre de Netanyahou et Biden !

27 Décembre 2023

Le Conseil de sécurité de l’ONU a demandé, vendredi 22 décembre, l’acheminement « à grande échelle » de l’aide humanitaire à Gaza. Pour éviter que les États-Unis opposent leur veto, il n’est fait aucune mention d’un appel à un cessez-le-feu rendant possible la distribution des aides.

La résolution n’a donc pu être adoptée qu’en s’alignant sur la position des États-Unis, qui est en fait un soutien indéfectible à l’État d’Israël, quels que soient les exactions et les massacres perpétrés.

Déjà durement frappés par la pauvreté du fait du blocus israélien depuis 2007, la situation des habitants de la bande de Gaza devient de plus en plus catastrophique. La guerre a déjà fait plus de 20 000 morts et au moins 50 000 blessés. 1,9 million de personnes ont dû quitter leur domicile et errent d’un endroit à l’autre, dormant sous des tentes alors que la place manque dans les rares édifices publics encore debout.

Les bombardements ayant dévasté le port de pêche et les élevages, les ­Gazaouis ont commencé par manger les animaux qu’ils ne pouvaient plus nourrir, puis tous les étals se sont vidés. L’eau potable s’est faite rare, deux des trois accès ayant été coupés et les pompes ou les stations de désalinisation ne pouvant fonctionner faute de carburant et d’électricité. Selon le Programme alimentaire mondial, 93 % des habitants sont « en situation d’insécurité alimentaire aiguë » et les premières morts dues à la faim risquent de survenir dans les premiers jours de février.

La circulation des marchandises suspendue, les Gazaouis se retrouvent entièrement dépendants de l’aide humanitaire. Or le rythme de celle-ci a été divisé par trois depuis début octobre, en raison de la fermeture des points de passage et de l’attitude de l’armée israélienne, dont un député européen a témoigné qu’elle ne laissait parfois passer qu’un seul camion en une journée. Les convois sont ensuite confrontés à l’absence de trajet sécurisé pour distribuer les vivres.

« Nous intensifierons les combats dans les jours à venir et ça sera une longue guerre qui n’est pas près de finir » a déclaré le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, le 25 décembre. Il est lui-même directement intéressé à la prolongation de la guerre, qui lui permet de se maintenir au pouvoir en faisant taire les critiques au sein de la population israélienne. Les manifestations exigeant que la libération des otages soit davantage la priorité du gouvernement montrent que sa politique de guerre à outrance ne bénéficie pas d’un soutien unanime.

Dans une tribune publiée par un journal américain, Netanyahou a détaillé ses buts de guerre : « Le Hamas doit être détruit, Gaza doit être démilitarisé et la société palestinienne déradicalisée. » Mais les destructions et les massacres actuels visent d’abord à écraser la population palestinienne. Et au lieu de détruire le Hamas, ils ne peuvent qu’alimenter les sentiments de haine et le désir de vengeance parmi les Gazaouis et l’ensemble des Palestiniens.

Depuis soixante-quinze ans, tous les gouvernements israéliens ont mené une politique de terreur vis-à-vis des Palestiniens pour leur imposer l’oppression et la négation de leurs droits. Elle a abouti à l’impasse actuelle, que payent chèrement les deux peuples, les Palestiniens en premier lieu, mais aussi les Israéliens auxquels un dirigeant comme Netanyahou promet une guerre sans fin, avec le soutien des puissances impérialistes.

                                                        Sacha Kami (Lutte ouvrière n°2891)

Les prochaines permanences prévues à Argenteuil :

-Aujourd’hui vendredi 29 décembre, de 11 h. à midi : marché Héloïse

-et de 17 h.15 à 18 h.15 : Carrefour Babou ;

-Vendredi 5 janvier : de 17 h.15 à 18 h.15 : Carrefour Babou ;

-Dimanche 6 janvier, de 11 h. à midi : marché Héloïse…

 

Toutes les semaines, l’hebdomadaire Lutte ouvrière est aussi en vente à la librairie Le Presse-papier et au Tabac-Presse du mail de la Terrasse du quartier du Val-Nord que nous remercions.

 

N’oubliez pas maintenant de réserver votre billet d’entrée pour notre banquet local qui aura lieu en journée le dimanche 24 mars prochain. Parlez-en autour de vous. Le prix du repas est désormais fixé. Comme l’an dernier, 17 euros pour les adultes, 8 pour les enfants jusqu’à 14 ans.