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lundi 19 août 2024

Gaza : des Palestiniens comme boucliers humains

 

Barbarie et racisme

 

 

Une enquête du journal israélien Haaretz, basée sur des témoignages de soldats, dénonce comment l'armée se sert de civils palestiniens pour des missions de reconnaissance dangereuses dans des zones susceptibles d'être minées. Capturés et retenus parfois plusieurs jours, ils y sont ensuite envoyés, vêtus d'uniformes israéliens, certains contraints de crier en hébreu et de risquer encore davantage leur vie. Un soldat raconte qu'un supérieur a justifié la méthode afin « d'épargner la vie des chiens renifleurs » de l'armée. 

L'armée israélienne dément cette information déjà sortie il y a plusieurs mois sur Al-Jazeera. La dénonciation des méthodes utilisées pour mener cette guerre barbare vient cette fois de l'intérieur.

dimanche 18 août 2024

Grande-Bretagne : Manifestations contre l’extrême droite

 Grande-Bretagne : Manifestations contre l’extrême droite

Publié le 13/08/2024

Samedi 10août, des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues dune quarantaine de villes de Grande Bretagne pour protester contre les violences xénophobes de la semaine précédente et affirmer « Bienvenue aux réfugiés ! » ou encore « Non au racisme ! Non au fascisme ! ».

L’étendue de cette mobilisation a été bien supérieure à celle des émeutes des 3 et 4août, avec par exemple des manifestations conséquentes à Glasgow et Edinburgh, alors même que l’Écosse avait été épargnée par les attaques racistes. À Londres, plusieurs rassemblements ont eu lieu, dont le plus important a réuni 5 000 personnes devant le siège de Reform UK, parti violemment anti- migrants qui a attiré 4millions d’électeurs aux législatives. À Belfast, les manifestants étaient 15 000. Ils ont aussi dépassé le millier dans de grandes villes anglaises comme Liverpool, Newcastle et Manchester, et ils étaient des centaines dans de plus petites villes comme Hull, où on craignait une reprise des attaques racistes.

Ce succès a pu réconforter tous ceux qui ne veulent pas laisser sévir les suprémacistes blancs et leurs troupes sans répliquer. Dès leurs premières exactions, des contre-manifestations avaient eu lieu et dès le lendemain des émeutes, des riverains étaient venus aider les habitants des quartiers immigrés touchés par des saccages. Au soir du mercredi 7août, suite à la publication dune liste de cibles potentielles, parmi lesquelles des mosquées et des centres dhébergement de demandeurs dasile, des milliers de personnes s’étaient déjà retrouvées aux abords des lieux menacés. Toute une fraction de la jeunesse et de la classe ouvrière, musulmane ou non, refuse donc visiblement le poison de la division que tente de répandre l’extrême droite.

Si cette réaction est salutaire, seuls les plus naïfs peuvent s’imaginer que l’extrême droite va s’arrêter là. Certes, le gouvernement se vante d’avoir déjà fait arrêter près de 800 individus et d’en avoir fait condamner plus de 350. Mais après une décennie de relative discrétion, les apprentis nazis de Grande- Bretagne – passés ou pas par le BNP (Parti national britannique) et l’EDL (Ligue de défense anglaise) – peuvent déjà se réjouir, malgré leurs effectifs minimes et leur structuration lâche, d’avoir rallié, via les réseaux sociaux, une foule de jeunes n’ayant rien à perdre et prêts à en découdre. Ils pensent que la crise, en s’approfondissant, peut leur offrir un large terrain de recrutement.

Surtout, la classe politique, à droite comme à gauche, a fait sienne depuis longtemps l’idée que l’immigration est un problème. Farage, le chef de Reform UK, et les figures de proue conservatrices passent leur temps à reprocher au gouvernement travailliste son « laxisme » envers les sans-papiers, contre toute évidence puisque Starmer est hostile à la libre circulation. Ils l’accusent aussi d’être plus répressif envers les émeutiers racistes qu’envers ceux qui défendent la population de Gaza ou luttent contre le réchauffement climatique. Comparaison écœurante… et fausse : Starmer s’est récemment félicité de la condamnation de militants d’Extinction Rebellion à de lourdes peines de prison, pour bien rappeler son attachement à « la loi et l’ordre ».

Face à la démagogie des politiciens et à la montée de l’extrème-droite, ces manifestations sont un encouragement contre tous les aspects de la crise de la société capitaliste.

                                                    Thierry Hervé (Lutte ouvrière n°2924)

samedi 27 juillet 2024

États-Unis : un nouveau crime raciste

 

Glaçant mais pas inhabituel

 

 

Dans une vidéo devenue virale, on voit deux policiers américains blancs intervenir suite à l’appel d’une femme afro-américaine, pour finir par lui tirer une balle dans la tête, car elle ne reposait pas assez vite sa casserole d’eau bouillante après leur sommation. La gratuité du crime est glaçante, mais pas inhabituelle tant les forces de « l’ordre » tuent des Noirs américains, le plus souvent en toute impunité.

Des manifestations spontanées ont déjà éclaté. Elles devront se poursuivre, s’amplifier, et s’attaquer aux racines du mal : le capitalisme et son cortège de barbarie et d’oppressions.

dimanche 14 juillet 2024

Montée du racisme : un poison à combattre

Montée du racisme : un poison à combattre

Publié le 10/07/2024

La simple perspective de la victoire électorale du RN a suffi à encourager les paroles, les comportements, voire les agressions racistes. Le sentiment d’être majoritaires dans le pays, la certitude d’être bientôt au pouvoir ont donné des ailes aux plus réactionnaires.

Il y a bien sûr les faits relevés par les médias, comme cet automobiliste qui fin juin à Thiais a renversé un chauffeur de bus scolaire après lui avoir déclaré : « J’en ai marre des gens comme vous, bougnoules et renois, moi je vote RN, je vais te tuer, je vais te massacrer, je vais vous éradiquer. » À cela s’ajoutent toutes les sales plaisanteries, les réflexions, les insultes qui se sont multipliées, que ce soit au travail ou dans la rue.

La gauche peut bien claironner avoir fait barrage au RN, ses idées risquent de s’exprimer de plus en plus, même s’il n’a pas une majorité d’élus au Parlement. Avant même les élections, de petits groupes d’apprentis fascistes se faisaient la main en agressant des immigrés réels ou supposés, des homosexuels, en attaquant des locaux associatifs voire des rassemblements politiques. L’aggravation de la crise peut leur apporter des troupes pour faire pire encore.

Face à ce danger la gauche ne sait qu’en appeler à « l’état de droit », au respect des « valeurs républicaines », et en dernier ressort à la police. Mais celle-ci est gangrénée par les mêmes idées racistes, comme en attestent les contrôles au faciès et les assassinats de jeunes de banlieue pour délit de fuite. Attendre de la loi une protection contre le racisme et les idées réactionnaires est une illusion dangereuse. Alors, plutôt que de subir individuellement et passivement cette montée du racisme, il est possible dès aujourd’hui de parler entre travailleurs, entre collègues, entre voisins des moyens de s’en défendre collectivement. Chercher ensemble à ne pas se laisser faire, à ne pas laisser proférer d’insultes sans réagir, à ne pas laisser des voyous s’en prendre aux nôtres sous prétexte qu’ils n’ont pas la bonne couleur de peau ou la bonne religion, serait la meilleure manière de développer la solidarité entre travailleurs qui est le seul rempart, le seul vrai moyen de se défendre.

Il n’y a que l’organisation des travailleurs eux-mêmes, pour protéger leurs grèves, leurs manifestations, leurs quartiers, qui puisse faire reculer les nervis de l’extrême droite avec ou sans uniforme. La perspective peut sembler lointaine, mais elle risque pourtant de venir brutalement à l’ordre du jour. S’y préparer est dès aujourd’hui une question vitale.

                                                               Lucas Fara (Lutte ouvrière)