MA France
– Aulnay-sous-Bois
100 % en
grève
Publié le 24/04/2024
La totalité des
280 travailleurs de cette usine d’emboutissage d’Aulnay-sous-Bois, en
Seine-Saint-Denis, est en grève depuis le 16 avril suite aux annonces de la
direction sur la fermeture programmée du site.
Cet atelier produit des pièces de
ferrage pour l’automobile, 80 % de la production concerne Stellantis, les 20 %
restant étant pour Renault. En quelques jours, les usines de PSA Poissy, PSA
Hordain et Luton, en Angleterre, ont été mises à l’arrêt par manque de pièces.
Les travailleurs ont réagi très fort, à un moment où Tavares, le PDG de
Stellantis, compte encore sur leur travail pour faire tourner plusieurs usines.
Chaque jour, ce sont plus d’un millier de voitures qui ne sortent plus des
chaînes de montage, et c’est un énorme manque à gagner pour Stellantis.
Les grévistes ont bien compris
que la fermeture a été décidée par leur donneur d’ordre principal et ils se
sont engagés de manière massive et déterminée dans le bras de fer. La direction
locale manœuvre pour tenter de faire reprendre le travail. La promesse d’une
prime de 3 000 euros pour une reprise immédiate du travail a été balayée
d’un revers de main par les grévistes. La proposition a même été prise pour ce
qu’elle est : une provocation. Des vigiles habillés tout en noir en mode
Robocop sont apparus tout autour du site. Et tous les matins, l’arrivée des
cadres dirigeants dans un convoi de voitures noires aux fenêtres teintées avec
des gardes du corps déclenche une franche rigolade. Il faut dire que dans cet
ancien atelier des presses de l’usine PSA Aulnay, un certain nombre de
travailleurs ont fait les grèves de 2007 sur les salaires et de 2013 contre la
fermeture de l’usine PSA. C’est une expérience précieuse pour tous.
Les travailleurs exigent des
garanties sur l’avenir et savent que, d’une manière ou d’une autre, c’est à
Stellantis qu’il faut tordre le bras. La politique de Carlos Tavares, le PDG de
Stellantis, est de mettre partout dans le monde la pression sur les
travailleurs du groupe y compris les sous-traitants, de fermer des sites pour
aggraver l’exploitation et augmenter les profits. Les actionnaires se gavent
avec 18,3 millions d’euros par jour de dividendes.
Les 280 travailleurs de MA
France ont mis un gros grain de sable dans la machine à profits. Et ils
comptent bien défendre chèrement leur emploi et leur salaire.
Correspondant
LO (Lutte ouvrière n°2908)