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lundi 2 novembre 2020

Établissements scolaires : hommage à Samuel PATY, partout aujourd’hui, discuter, échanger, approfondir

 

Le meilleur hommage à Samuel PATY

 


La colère monte parmi les personnels de l’Éducation. À la situation liée aux mesures sanitaires totalement improvisées (voir ci-dessus), s’ajoute la volonté des enseignants de rendre hommage à Samuel PATY, assassiné par un fondamentaliste islamique le 17 octobre dernier, le soir du départ en vacances.

         Dans un premier temps, il avait été prévu une rentrée des élèves à 10 heures pour permettre aux enseignants d’avoir un temps d’échanges avant la « minute » de silence d’hommage, aujourd’hui prévue par le gouvernement à 11 heures. C’était bien là le minimum. Comme si la rentrée n’avait pas pu être reculée d’un jour, pour qu’en cette première journée, banalisée, les personnels aient un minimum de temps pour une vraie discussion.

         Il y a les revirements du gouvernement, mais il y a aussi les sentiments, la colère, et la volonté des enseignants de faire ce qui avait été prévu. Au point que la rectrice de l’Académie de Versailles par exemple a dû concéder ces dernières heures que les élèves étant toutefois accueilli dès la première heure, les personnels pourraient tout de même échanger entre eux, avant l’heure de la minute de silence.

         Ce mépris gouvernemental ajoute aujourd’hui un élément de plus au ressentiment de nombreux enseignants. Pour les dominants, un peu d’émotion. Mais pas question de prendre le temps pour réfléchir sérieusement à une société capable de produire de tels drames. Voilà le sort que ces serviteurs de la bourgeoisie réservent aux enseignants : de moins en moins de moyens, année après année, pour pouvoir faire réfléchir et raisonner sérieusement les élèves, et cela dès la maternelle. Le dévoiement de certains jeunes vers des impasses barbares n’est pas étranger à cela.  Il faudra que nous changions cette société. Ces idées, aux enseignants de les comprendre, et de s’en emparer pour agir.  DM

dimanche 1 novembre 2020

État islamique et extrême-droite européenne : deux bouts du même bâton

 

Notre solidarité de classe contre nos exploiteurs communs

 

Un jeune islamiste a tué trois personnes dans une église de Nice. Cet acte barbare, qui vient à la suite de l’assassinat de Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine, illustre le fait que les organisations terroristes, comme Daesh ou d’autres, veulent instaurer la peur et contraindre ainsi tous les hommes et les femmes habitant ou issus des pays dits musulmans à se ranger derrière eux.

Le gouvernement en France a aussitôt multiplié les déclarations de fermeté contre ce courant réactionnaire, durcissant du coup sa campagne anti-immigrée, aggravant encore les réactions racistes qui, de la droite extrême à l’extrême-droite, s’en trouvent confortées. D’ailleurs, le même jour un individu se réclamant visiblement de Génération Identitaire, a été abattu par la police à Avignon après avoir menacé des maghrébins dans la rue avec une arme de poing.

Face à la barbarie islamiste, face aux politiques racistes, qui se développent et menacent ici, en France et dans les pays de l’Europe de l’ouest, la voie à suivre pour les travailleurs, quelle que soit leur origine, leur couleur de peau, c’est la solidarité de classe, pour combattre leurs exploiteurs communs.

Éducation : l’hommage à Samuel PATY et un moment de réflexion, une nécessité évidente

 

Une évidence qui ne l’est pas pour le gouvernement

Le gouvernement et Blanquer sont revenus sur leur appel à un hommage dès les premières heures de la rentrée des classes demain lundi, sous prétexte de plan Vigipirate. La rentrée devait être précédée par deux heures de discussion entre les personnels des écoles, des collèges et lycées.

         Comme si cela n’était pas le moindre des hommages à la mémoire de l’enseignant d’histoire, et une nécessité pour réfléchir et échanger sur un sujet qui concerne directement les enseignants.

Cet assassinat et les nombreuses questions qu’il y a à se poser sur la crise, politique, économique et sociale de la société exigent cette discussion que l’on ne peut remettre à plus tard. On peut penser que de très nombreux enseignants n’accepteront pas le diktat de Blanquer-Macron. DM

 

         Voir ci-dessous l’article que notre dernier numéro de Lutte ouvrière y consacre :

 

Hommage à Samuel Paty : défendre nos idées !

28 Octobre 2020

Après l’assassinat barbare de Samuel Paty devant le collège où il enseignait, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, a concocté un programme d’hommages officiels dans tous les établissements du pays pour la rentrée du lundi 2 novembre.

Un premier temps de « préparation entre professeurs » sera suivi d’un second, avec les élèves, pour « réaffirmer les principes de l’école et de la République ». Blanquer demande ensuite aux directeurs et proviseurs de rassembler tous les élèves, les professeurs et ceux qu’il appelle « les partenaires de l’école » dans la cour des établissements, pour une minute de silence et la lecture de « la Lettre aux institutrices et instituteurs » de Jean Jaurès.

Exprimer son indignation et son horreur, après la décapitation d’un professeur qui a montré des caricatures de Mahomet dans un cours sur la liberté d’expression, est une évidence. Tout comme il est indispensable de dénoncer le danger et l’emprise des islamistes intégristes, qui voudraient contrôler le contenu de l’enseignement et régenter la vie de ceux qu’ils considèrent comme appartenant à leur communauté.

Mais l’émotion et le dégoût légitimes sont instrumentalisés, depuis le 17 octobre, par Macron et ses ministres et par les dirigeants politiques de tout bord, qui multiplient les postures sécuritaires et les amalgames racistes.

Pour ne pas se faire voler leur émotion ou leur colère, les enseignants ne peuvent en rester à la minute de silence ou à l’union apparente derrière les valeurs républicaines : des « valeurs » qui ont inclus au fil du temps les massacres coloniaux, les fusillades contre des grévistes ou des insurgés, la torture en Algérie ou les camps de rétention pour sans-papiers. Les « temps de préparation » doivent être l’occasion de discussions entre collègues et avec les élèves.

Si des centaines de milliers de jeunes ont de quoi être inquiets, voire traumatisés par le passage à l’acte des islamistes et leur emprise dans certains quartiers, que peuvent ressentir les élèves nés de parents étrangers ou appartenant à des familles musulmanes, pratiquantes ou pas, après quinze jours de campagne xénophobe et islamophobe ? Il faut comprendre les ressorts qui permettent aux tendances islamistes de progresser. Si le désespoir, la misère matérielle ou morale ont pu conduire des jeunes nés en France à partir en Syrie pour rejoindre Daech ou à décapiter un professeur, enrayer cette évolution ne se fera pas en traquant les propos hostiles à la laïcité ou en évoquant les prétendues valeurs de la république.

La société capitaliste en crise transforme des quartiers entiers en ghettos de misère et n’offre aucun espoir d’avenir à bien des jeunes. C’est sur ce terreau que se développent les intégrismes religieux, islamistes, évangéliques ou autres, mais aussi l’extrême droite raciste et identitaire. S’il y a une idée à transmettre à la jeunesse, en particulier à celle issue des quartiers populaires, c’est la conviction qu’elle doit prendre sa place dans le combat pour renverser le pouvoir des capitalistes et mettre en place une société débarrassée de l’exploitation.

                                             Xavier LACHAU (Lutte ouvrièren°2726)