Affichage des articles dont le libellé est RATP. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est RATP. Afficher tous les articles

mardi 18 octobre 2022

Réseau de bus en déshérence sur Argenteuil, IDF Mobilités, Kéolis, la RATP, tous responsables, et le maire d’Argenteuil…

 

Sinon, des vœux pieux finalement sans aucune signification

 

 

Lorsque le maire d’Argenteuil évoque une question cruciale concernant les habitants comme il le fait dans l’éditorial du mensuel Ma Ville d’octobre, cela ne peut pas nous laisser indifférents. En l’occurrence, il y dénonce la situation des habitants d’Argenteuil confrontés à la pagaille de la circulation des bus sur la Ville. Bus retardés, supprimés, arrêts non desservis, telle est la situation qui pèse sur tous, et particulièrement sur les plus modestes qui n’ont pas d’autre moyen de transport.

         Et d’en appeler de la part du maire d’Argenteuil aux responsabilités de Kéolis, la filiale de la SNCF en charge dorénavant du réseau local, et d’Ile de France Mobilité qui a la gestion des transports au niveau régional.

         Seulement, le maire d’Argenteuil oublie une seule chose en évoquant IDF Mobilités, c’est qu’elle a une responsabilité écrasante dans la situation actuelle. La perspective de la mise en concurrence décidée par elle seule a complètement déstabilisé le système de bus. C’est elle qui, en vue de cette mise en concurrence, a engagé le passage de Transdev à Kéolis pour la gestion du réseau local. Quant à la RATP, l’offensive patronale en vue de cette mise en concurrence a entraîné une aggravation majeure de la situation des machinistes et contribué à la désorganisation actuelle. Si Kéolis et la Ratp sont responsables, IDF Mobilités est le premier responsable.

         Si le maire d’Argenteuil voulait aller jusqu’au bout de sa sollicitude affichée vis-à-vis des voyageurs, c’est la première chose qu’il dirait. La seconde, c’est qu’il dénoncerait le rôle de la présidente du Conseil régional d’Ile de France, et d’IDF Mobilités, Valérie Pécresse. Il lui demanderait l’annulation de cette mise en concurrence catastrophique, et soutiendrait la lutte des agents de Kéolis et de la Ratp contre les conséquences de cette dernière. DM

jeudi 29 septembre 2022

Argenteuil, avoir de bonnes jambes pour se déplacer

Pour attendre le bus, il ne faut vraiment pas être pressé

 

Hier, midi, arrêt RATP rue du Château. J’attends le bus pour rejoindre le centre. Les minutes s’écoulent, pas de bus en vue. Heureusement, il y a un petit muret qui permet de s’asseoir et il ne pleut pas. Il y a déjà du monde qui attend. Au bout de plusieurs minutes, un jeune affirme que le bus passera 17 minutes plus tard. Bon d’accord, je n’ai pas encore beaucoup utilisé mon passe Navigo à Argenteuil, mais je décide d’aller à pied, je prendrai le bus lorsqu’il arrivera sur le parcours. J’avance, mais rien. Les arrêts défilent et toujours rien. Devant l’hôtel de ville, un 272 finira enfin par arriver en même temps que je parviens à ma destination. Il est plein. C’est apparemment celui que j’aurais dû attendre rue du Château…

 

Explications de la situation actuelle des suppressions de bus

 

Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière n°2825

 

Cars et bus : quelle pénurie de chauffeurs ?

21 Septembre 2022

Les parents d’élèves se plaignent des annulations de bus scolaires, tandis que les usagers des bus des villes moyennes et grandes sont confrontés à des attentes interminables pour monter dans des bus bondés, voire à des fermetures de lignes.

 


Selon une fédération patronale, la FNTV, il manquerait 8 000 conducteurs de bus scolaires en France sur un total de 30 000. 1,2 million d’enfants sont quotidiennement emmenés à l’école en bus. Pour le transport interurbain de voyageurs, les syndicats estiment qu’il manque 10 000 chauffeurs de bus.

Dans les grands médias, le patronat pleurniche sur la pénurie de personnel dans les métiers « difficiles ». En fait, il faut être en bonne santé et beaucoup de demandeurs d’emploi de longue durée ont des problèmes de santé que la médecine du travail estime incompatibles avec ce travail.

Les régions et les villes veulent réduire l’enveloppe finançant les transports en commun, et se servent pour cela des appels d’offres à la baisse et de la sous-traitance vers les sociétés du secteur comme Transdev, Keolis ou RATP-Dev. Ces dernières dégradent les conditions de travail, réduisent les primes et compensations en vigueur, voire les salaires, au prétexte de la concurrence. Cela entraîne des démissions, un service aux voyageurs encore plus dégradé, et des grèves, comme celle des conducteurs de bus de Vaux-le-Pénil, Vulaines, Lieusaint, en Seine-et-Marne, durant sept semaines en 2021.

C’est aussi ce qui se passe à la RATP, où il y a une hausse des démissions et abandons de poste chez les conducteurs de bus, dont les horaires viennent d’être dégradés et rallongés. Ils ont pour horizon des conditions de travail encore pires, lors du transfert des conducteurs RATP vers diverses filiales en 2025, une remise en cause de la grille des salaires et des droits à la retraite.

La direction de la RATP avait gelé les recrutements en 2021, calculant que la hausse du temps de conduite lui permettait de réduire les effectifs. Aujourd’hui, elle fait tout un cinéma pour recruter, allant jusqu’à proposer aux conducteurs en place une prime de 300 euros par recrutement parrainé. Mais les recrutements actuels ne sont pas une inversion de sa politique. Elle réagit à un problème ponctuel, lié aux démissions. La baisse de l’effectif reste programmée, accompagnant les nouvelles et futures conditions de travail dégradée.

Le problème vient aussi du salaire. La RATP clame qu’elle offre un salaire de 2 220 euros brut à l’embauche. Un chiffre bricolé, car la grille de salaire démarre à 1 975 euros brut, soit 1 600 euros net, pour des horaires décalés, changés au dernier moment, le travail les week-ends, les horaires journaliers en deux fois, ou sans coupure repas, et les difficultés d’organisation que tout cela amène pour la vie familiale.

Concernant les bus scolaires, c’est encore pire. Il reste encore beaucoup de contrats à temps partiel de 800 euros net par mois. Les conducteurs ont alors une journée de travail découpée en deux parties, voire trois, de deux heures chacune, par exemple deux heures le matin, deux heures le midi, deux heures le soir.

Pour ne céder ni sur les salaires ni sur le recrutement, le patronat utilise l’apprentissage, les CDD, l’intérim, ainsi que les financements publics à la formation au permis D « transports en commun ». Des centaines de jeunes sont formés au permis D, et les patrons espèrent que cela leur fournira les conducteurs manquants, sans augmenter les salaires. Ils comptent aussi sur la réforme de l’assurance chômage. Ils espèrent ainsi obtenir des travailleurs obligés d’accepter des emplois mal payés aux contraintes difficiles.

La réalité qu’il y a derrière le manque de conducteurs de bus, c’est que les patrons veulent des travailleurs de plus en plus exploités, mal payés et aux conditions de travail dégradées.

                                                        Correspondant LO

 

samedi 20 août 2022

RATP bus : la direction mène l’offensive contre les conducteurs. Qu’elle se méfie du retour de manivelle

RATP bus : temps de conduite augmenté

17 Août 2022

Depuis le 1er août, la RATP impose de nouveaux horaires aux 16 000 conducteurs de bus. Après un an de pressions pour faire accepter des mesures de productivité, elle n’a pu obtenir l’accord d’aucun syndicat. Elle a donc pris une décision unilatérale, qui consiste en une série d’attaques contre les conducteurs.

Sans accord avec les syndicats, elle n’a pas pu faire passer certaines des mesures prévues : retirer six jours de repos ou mettre en place des services à coupure en deux parties le samedi. Mais elle a trouvé d’autres moyens de s’en prendre aux conditions de travail des conducteurs.

Elle augmente la moyenne du temps journalier de conduite de plus de 50 minutes. Elle supprime la barrière-repas de 14 heures, qui l’obligeait à stopper les horaires du matin. Désormais, des services commencent à 9 heures et finissent vers 16 heures ou 17 heures. Et surtout, il y a beaucoup de services en deux parties pendant la semaine, comme 5 h 30-9 h puis 12 h-16 h, ou commençant vers 11 heures et finissant vers 21 h 30. Elle supprime la prime de 12 euros net qui était versée sur ces services, ainsi que d’autres compensations, par exemple sur les retards en fin de journée. Pour les services Noctilien de nuit, elle veut même faire ressortir les conducteurs à leur fin de service pour un tour sur une autre ligne, afin de leur faire faire le nouveau temps journalier. Enfin, la direction prend prétexte de l’absence d’accord avec les syndicats pour ne pas verser la « compensation financière » qu’elle estimait équivalente à un 14e mois.

Tout cela, alors que les conducteurs reçoivent chez eux un courrier leur indiquant que leur dépôt de bus fait partie du lot mis en appel d’offres en vue de la filialisation, qui se traduira par des attaques supplémentaires sur la retraite, les salaires et à nouveau les repos et horaires de travail.

Deux syndicats ont attaqué cette décision unilatérale en justice. Le jugement doit être rendu le 31 août. En tout cas, toutes ces attaques choquent les conducteurs et les démissions se multiplient. Le sentiment d’être méprisé est général. L’idée de se mettre en grève en septembre se discute facilement.

Pour s’opposer aux attaques du patronat du transport, c’est bien la colère et la mobilisation des conducteurs de bus qui est nécessaire, qui pourrait entraîner les autres secteurs de la RATP et les travailleurs de Transdev ou Keolis, tout aussi attaqués.

                                            Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2820)