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jeudi 8 décembre 2022

Maroc : la dictature contestée dans la rue

 

« Contre la vie chère et la répression »

 

 

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté le 4 décembre à Rabat « contre la vie chère et la répression » à l'appel de plusieurs syndicats et partis de gauche. Parmi les slogans : « Le peuple veut la baisse des prix. Le peuple veut faire tomber le despotisme et la corruption ».

         Les exploités des villes et des campagnes sont durement frappés par la crise, la flambée des prix et les conséquences des mesures adoptées au nom de la lutte contre le Covid-19. Mais une partie d'entre eux, comme dans bien d'autres pays pauvres soumis au talon de fer du système capitaliste, refusent de subir et de se soumettre.

vendredi 19 novembre 2021

Maroc-Algérie : des tensions entretenues par les deux régimes. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine

 Maroc-Algérie : des tensions entretenues par les deux régimes

17 Novembre 2021

Le 1er novembre, trois routiers algériens qui traversaient le Sahara occidental seraient morts victimes d’un bombardement dû à par l’armée marocaine. Cette annonce exacerbe les tensions entre les deux pays autour de la question du Sahara occidental et pour le rôle dirigeant dans la région.

L’escalade s’est ouverte fin 2020 lorsque Donald Trump, alors président des États-Unis, a décidé de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, en échange de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël. Cette annonce a brisé le statu quo et ranimé le conflit au Sahara occidental, cette ex-colonie espagnole annexée en 1975 à 80 % par le Maroc. Pour contrôler ce territoire très étendu, au littoral poissonneux, riche en phosphates et permettant d’accéder par voie terrestre à ses voisins africains, le Maroc a mené la guerre au mouvement indépendantiste sahraoui du Front Polisario, soutenu militairement par l’Algérie. Après quinze ans de conflit, un cessez-le-feu conclu en 1991 sous l’égide de l’ONU entre le Maroc et le Polisario a débouché sur la promesse de l’organisation d’un référendum du peuple sahraoui sur l’autodétermination, une promesse qui ne fut jamais tenue.

Fin août, ces tensions ont conduit l’Algérie à rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc, accusé de complicité avec le MAK, (mouvement autonomiste kabyle) qualifié de terroriste et rendu responsable des incendies qui ont ravagé une partie du pays. Elle annonçait aussitôt la fermeture, fin octobre, du gazoduc alimentant l’Espagne via le Maroc, ce qui privait celui-ci d’un accès au gaz algérien et des redevances prélevées pour son passage.

Les populations des deux pays paient très cher les tensions entretenues par leurs gouvernements respectifs. Unies par la langue, la culture et de multiples liens familiaux, elles subissent depuis des décennies la fermeture des frontières. Elles le payent économiquement par la course à l’armement à laquelle se livrent les deux pays. Alors qu’elles sont frappées par une crise sociale sans précédent, un chômage de masse, une très forte inflation, des services publics qui se dégradent, une part croissante des richesses est dilapidée dans l’achat d’armes. L’Algérie est le plus gros acheteur d’armement en Afrique, avec 9,7 milliards de dollars en 2020. Quant au Maroc, ses dépenses d’armement ont augmenté de plus de 30 % en 2020 par rapport à 2019. Les deux pays totaliseraient plus de 60 % des achats d’armes en Afrique !

En Algérie, cette escalade et le climat sécuritaire qui l’accompagne permettent au pouvoir de faire taire les contestations. Au nom de l’unité nationale, le régime, qui a subi un mouvement de contestation inédit, en profite pour poursuivre les arrestations d’opposants. Le président Abdelmadjid Tebboune, qui cherche à renforcer sa légitimité, s’en prend aux alliés du Maroc, la France, les États-Unis et Israël, pour se poser comme cible d’une potentielle menace. Il espère ainsi gagner des appuis dans l’opinion populaire en flattant les sentiments anti-impérialistes existants, nourris par le chaos que provoquent les interventions en Libye, en Syrie et au Sahel. Il veut aussi se présenter comme le défenseur du droit des peuples à l’autodétermination pour son soutien verbal aux peuples palestinien et sahraoui.

Pour les peuples de la région, lutter contre l’emprise de l’impérialisme passe au contraire par le combat commun contre leurs propres dirigeants. À une politique nationaliste qui tend à jeter les peuples les uns contre les autres, doit s’opposer l’internationalisme des travailleurs.

                                                              Leïla Wahda (Lutte ouvrière n°2781)

jeudi 4 février 2021

PSA au Maroc : L’usine de Kenitra paralysée par la grève. Une correspondance dans le numéro à paraître de Lutte ouvrière

 L’usine de Kenitra paralysée par la grève

03 Février 2021

Mercredi 27 janvier a démarré une grève qui paralyse l’usine de PSA à Kenitra au Maroc. La grève est massive et continuait dans les premiers jours de février.

Dans cette usine ouverte il y a à peine 18 mois, 2 500 travailleurs fabriquent un des modèles de la gamme Peugeot les plus vendus en Europe, la nouvelle 208. Le roi du Maroc avait fait un pont d’or à PSA, lui offrant des terrains gratuits, la construction d’un port en eau profonde pour exporter les voitures, des exonérations d’impôts, des centres de formation.

Les revendications des grévistes portent sur les salaires, et aussi sur les majorations des heures travaillées des samedis après-midi ou des jours fériés, la couverture médicale, inexistante au point qu’il n’y a même pas d’indemnisation en cas d’accident du travail, le système de compteurs d’heures qui empêche le paiement des heures supplémentaires.

Que cette grève ait démarré sur les salaires n’a rien d’étonnant. À Kenitra, le salaire est de 2 600 dirhams, à peine 240 euros par mois, pour huit heures de travail six jours sur sept, soit quarante-huit heures par semaine.

Ces 2 500 travailleurs payés 240 euros par mois fabriquent des voitures qui sont ensuite vendues 20 000 euros en Europe. Voilà comment le groupe PSA – ou plutôt le nouveau groupe Stellantis, issu de la fusion de PSA et de Fiat-Chrysler – arrive à augmenter encore un peu plus les profits de ses actionnaires.

                                            Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2740)

dimanche 31 janvier 2021

PSA, au Maroc comme partout sur la planète, la force des travailleurs, c'est la grève !

 

Des frontières, une seule classe ouvrière !

 

Les travailleurs de l'usine du groupe PSA à Kenitra au Maroc ont fait grève mercredi 27 janvier. Ils dénoncent, entre autres, les salaires insuffisants et les primes comme les heures supplémentaires non payées. La majorité d'entre eux ont des contrats de douze mois sans couverture médicale ni protection en cas d’accident, et des salaires ne dépassant pas 2400 dirhams, soit moins de 250 euros.

         Le groupe Peugeot a ouvert cette usine en 2019, profitant des avantages fiscaux de la zone franche « Atlantic » ouverte en 2012, pour y produire la Citroën Ami.

         Les travailleurs n'ont pas mis longtemps à donner à Peugeot la réponse que méritent ses méthodes.

jeudi 3 octobre 2019

Maroc : le droit des femmes reste à conquérir


Contre les lois rétrogrades, les femmes ne peuvent compter que sur leurs luttes


Manifestation pour les droits des femmes au Maroc en 2011

Au Maroc, une journaliste Hajar Raissouni et son fiancé ont été condamnés à un an de prison ferme pour « avortement illégal » et « relations sexuelles hors mariage ». Le gynécologue de la jeune femme a été condamné à deux ans de prison ferme.
L’Etat marocain est coutumier de ce genre de condamnation. En 2018, 73 personnes ont été poursuivies pour avortement, 170 pour homosexualité, plus de 3 000 pour adultère et plus de 14 000 pour relations sexuelles hors mariage.

         Comme partout dans le monde, au Maroc, les femmes ne pourront compter que sur leurs luttes pour combattre les lois rétrogrades.

mardi 25 juin 2019

PSA ouvre une usine au Maroc


Prolétaires de tous les pays, unissons-nous !



L'usine d'un sous-traitant de PSA à Kenitra

Le 20 juin, le roi Mohamed VI a inauguré l'usine de Kenitra. Elle produit des moteurs de 208 depuis décembre et devrait à terme employer 2 500 salariés, plus 1 000 autres en sous-traitance. D'après le ministre marocain de l'Industrie, il y aura au total, avec les équipementiers, 19 000 emplois.
Il n'a pas évoqué les avantages offerts sur un plateau à PSA, dont l'usine bénéficie des conditions fiscales et douanières d'une zone franche. Quant aux salaires ouvriers, très loin derrière ceux pratiqués en France, il n'en a bien sûr pas été question.
C'est ainsi que les patrons de PSA, au nom de la compétitivité, mettent en concurrence les travailleurs en France et au Maroc... jusqu'au jour où, d'une rive à l'autre de la Méditerranée, les travailleurs entreront en lutte pour leurs intérêts communs.

samedi 27 avril 2019

Maroc : la colère s’exprime


Contre la pauvreté et le chômage



Lors d'une précédente manifestation en mars 2019

Dimanche 21 avril, des centaines de personnes ont manifesté dans la capitale marocaine pour réclamer la libération des détenus du Hirak, mouvement de protestation contre la misère dans le Rif en 2016-2017. Deux jours plus tard, le 23 avril, des milliers d'enseignants, en grève depuis le mois de mars, défilaient contre la précarité et le manque de moyens dans l'éducation.
Le mécontentement se manifeste de plus en plus fort contre la monarchie, contre la pauvreté et le chômage. Comme dans l'Algérie voisine, seule une mobilisation populaire pourra contraindre le pouvoir à reculer.

samedi 17 novembre 2018

Maroc : TGV et… misère


Le TGV pour les plus fortunés… 


Maroc : le train à grande vitesse n'est pas pour tout le monde

Macron et le roi du Maroc ont inauguré la première ligne TGV d'Afrique, qui mettra Tanger à 2h10 de Casablanca au lieu de 5h actuellement. C'est un progrès, mais avant tout pour Alstom, Cegelec et Vinci, entre autres, qui empochent les bénéfices de l'opération.
La ligne profitera surtout à une clientèle fortunée. Le reste de la population devra se contenter d'un réseau de transport vétuste, avec des retards quotidiens et des écoulements d'eau dans les wagons par temps de pluie. 

La mort pour d’autres 

Maroc : les mines de Jerada continuent de tuer 

Ces jours-ci, au Maroc, cinq habitants sont encore morts en essayant d’extraire du minerai près de Jerada.
Dans cette cité minière dont les mines ont fermé en 2001 et où d’importantes manifestations se sont succédé durant plusieurs mois pour réclamer, entre autres, de vrais emplois, rien n’a bougé en faveur des habitants. La contestation avait débuté après la noyade en décembre 2017 de deux frères, qui cherchaient du charbon dans un des boyaux désaffectés. Ils exploitaient les mines, comme la plupart des habitants, au péril de leur vie, pour quelques dizaines d’euros. L’indignation et la colère avaient soulevé durant des mois tous les habitants des villages proches des mines. Ils s’étaient organisés en comités de quartier pour agir. En février dernier, le roi Mohamed VI avait envoyé ses conseillers et ministres pour, en définitive, demander à la population d’attendre que des fonds soient débloqués pour divers projets à venir.
En mars, des manifestations ont repris pour demander du concret et aussi la libération de dizaines de prisonniers. Car, si le gouvernement refuse de proposer aux habitants de Jerada un vrai travail et des infrastructures publiques correctes, comme un dispensaire pour les malades de la silicose, il n’hésite pas à réprimer. Des procès de dizaines de manifestants des derniers mois sont en cours, et des condamnations pleuvent, y compris de la prison ferme, pour certains.
Le pouvoir voudrait faire taire la contestation par la peur. Mais les familles des détenus ne se laissent pas intimider et font pression lors des procès. Ces cinq derniers décès font encore plus réagir la population.

                                                Malika FARES (Lutte ouvrière n°2624)