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jeudi 27 mai 2021

Agents territoriaux d’Argenteuil et de partout : pour lutter contre le chômage : réduire le temps de travail, pas l’augmenter

Répartir le travail entre tous, c’est lutter contre le chômage

Depuis des mois, des luttes ont lieu dans nombre de collectivités contre la volonté d’édiles et de l’État d’augmenter le temps de travail des agents territoriaux pour les aligner partout sur un horaire global annuel de 1607 heures. À Argenteuil, cela s’est fait dès 2014 après le retour de Georges Mothron (LR).

            Aujourd’hui, il s’agit d’empêcher la hausse du temps de travail prévu dans de nombreuses collectivités, d’opérer le retour au temps annuel d’antan là où il a été augmenté, voire de réaliser une nouvelle diminution drastique du temps de travail. Cela permettrait, en répartissant le travail entre tous d’embaucher des dizaines de milliers de chômeurs qui ne demandant qu’à rejoindre les collectivités territoriales si importantes comme l’épidémie l’a aussi démontré.

            Le 16 juin prochain, une grande journée de grève est appelée par plusieurs organisations syndicales. Elles appellent à l’action les agents de la fonction publique territoriale. Voilà une journée qui peut être un point de départ pour l’action collective qui permettra d’atteindre les objectifs définis ci-dessus. DM

            Ci-dessous, deux brèves de luttes récentes, celle du personnel de la propreté à Paris toujours sur le thème du temps de travail, la seconde d’agents territoriaux de la Guadeloupe en lutte pour différentes revendications qui concernent en partie indirectement cette question du temps de travail. J’y ajoute un article de cette semaine sur le sujet extrait du bulletin Lutte ouvrière des agents territoriaux d’Argenteuil et de l’ex-Agglo.

 

Éboueurs et égoutiers contre le vol des congés

 


Mardi 25 mai, des centaines d'éboueurs et égoutiers de la Ville de Paris ont manifesté devant et dans l'Hôtel de Ville. Ils n'acceptent pas les conditions de travail que la loi de transformation de la fonction publique prévoit à partir du 1er janvier 2022, notamment 8 jours de congés en moins.

La maire PS Anne Hidalgo, qui se prétend obligée d'appliquer la loi, a fait appel à la police, qui a brutalisé et verbalisé à 135 euros plusieurs manifestants.

« Héros d'hier, déchets d'aujourd'hui ? », s'exclament ces travailleurs, « au front » depuis mars 2020 et qui refusent de se laisser faire.

 

Guadeloupe : les territoriaux ne lâchent rien !

 


Cela fait bientôt trois mois que les agents des 32 communes de Guadeloupe sont en grève, pour obtenir la titularisation des contractuels, la régularisation des carrières et la transformation des nombreux temps partiels en temps pleins.

Prétextant que la satisfaction des revendications ferait exploser les budgets municipaux, l’association des maires a refusé une négociation générale. Elle a cherché à diviser les grévistes en proposant des négociations commune par commune. Certains maires ont tenté d’utiliser la manière forte pour contrer le mouvement.

Mais les travailleurs, sûrs de la légitimité de leur lutte, tiennent bon. Vive la grève !

 

Il faut réduire le temps de travail, non l’augmenter

         À Épinay, à Nanterre, après bien d’autres communes, les municipalités sont parties dernièrement au combat contre les agents territoriaux en voulant augmenter leur temps de travail.

         Alors qu’il faudrait embaucher, réduire ces horaires, afin de répartir le travail entre tous et diminuer le nombre de chômeurs, c’est l’inverse que font un certain nombre d’édiles.

            Ce sont des dizaines de milliers d’agents qui ici et là sont concernés par ces attaques. Si on nous y ajoute, nous qui aimerions voir nos horaires diminuer à nouveau, nous pourrions représenter, tous ensemble, une énorme force.

 

          Achetez notre hebdomadaire Lutte ouvrière (1,2 euro) n°2754, et Lutte de classe (2,5 euros) n°216 :

         Lors de nos permanences de la semaine à venir :

-ce jeudi de 16 à 17h30, entrée de la mairie ;

-vendredi 27 mai, de 10 h30 à  midi devant l’Intermarché du centre, rue du 8 mai ;

Et de 16 heures à 17 h.45 marché du Val-Nord ;

-samedi 29 mai, de 10 heures à 10 h.30 au marché des Coteaux et de 11 heures à midi au marché de la Colonie ;-dimanche 30 mai, de 11 heures à midi marché Héloïse.

-mercredi 2 juin de 11 h. à 11h.30 marché des Champioux.

         Chez les marchands de la presse :

                   -au Val d’Argenteuil-nord, bureau de tabac de la « dalle » ;

                   -librairie « Le presse papier », avenue Gabriel Péri.

 

Attention : mes 5 articles du jour apparaissent parfois sur deux pages voire sur trois pages. Pour lire les 5 articles, cliquez en bas de la première page sur « articles plus anciens). DM

 

dimanche 4 octobre 2020

Guadeloupe : une épidémie révélatrice d’un système pourri. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine

 


Guadeloupe : une épidémie révélatrice d’un système pourri

30 Septembre 2020

La Guadeloupe a été placée en alerte maximale renforcée, avec la perspective d’état d’urgence sanitaire si la progression de l’épidémie de Covid-19 continue. Sur 377 000 habitants, 1 059 nouveaux cas ont été répertoriés sur une semaine, et il y a eu 16 décès.

Les mesures imposées par le gouvernement via le préfet sont identiques à celles en vigueur dans certains départements de l’Hexagone : fermeture des bars et restaurants, mais aussi interdiction de se rendre à la plage entre 11 h 30 et 14 h et de 20 h à 6 h du matin. Par contre, le dispositif concernant les écoles est allégé et il n’y a aucune disposition particulière dans les entreprises, où les précautions restent aléatoires et où l’activité doit se poursuivre à tout prix.

L’épidémie de Covid a frappé de plein fouet une population qui souffre en forte proportion de comorbidités : obésité, diabète, hypertension, cancers, dont beaucoup liés à l’empoisonnement au chlordécone. En Guadeloupe, 30 % environ de la population active est au chômage. 34 % des 400 000 habitants vivent sous le seuil de pauvreté.

Les autorités incriminent la population, les regroupements festifs et familiaux. Par contre, sur les lieux de travail, c’est aux travailleurs de se mobiliser pour que les règles élémentaires soient respectées. C’est le cas à Pôle emploi où, après la découverte d’un cas, des agents ont dû cesser le travail pour que les locaux soient désinfectés ; de même au rectorat. Ailleurs, les patrons utilisent l’épidémie pour frauder sur le chômage partiel, comme l’ont dévoilé les grévistes d’ASG (Antilles sécurité Guadeloupe). D’autres en profitent pour licencier ou pour baisser les salaires, comme Air Caraïbes qui impose une baisse de 10 %. Une campagne insidieuse est menée pour que le Covid soit synonyme de maladie honteuse. Des cas sont passés sous silence de telle sorte que l’activité ne soit pas perturbée par les cas contacts, comme l’ont dénoncé les agents du rectorat. C’est aussi le cas au CHU, où de nombreux soignants sont contaminés.

La situation du CHU est catastrophique. Elle l’était déjà avant l’épidémie. Une grève aux Urgences en juin 2019 avait révélé la pénurie. Après la première vague, rien de concret n’a été entrepris. Le personnel manque de tout, de lits, de brancards, de locaux. Le directeur, après des fanfaronnades ridicules, a fini par admettre l’étendue du désastre. Des volontaires ont été appelés en renfort, même pour une semaine. Mais il n’y a pas d’argent pour les payer. Des diplômés au chômage qui se sont présentés ont été refoulés, car le CHU n’embauche pas. Trente-six soignants de la réserve sanitaire sont arrivés de France pour deux semaines, dont vingt au CHU. Mais après ? Il est aussi fait appel au personnel soignant des armées, qui est en poste depuis lundi 28 septembre. Mais cela reste insuffisant et même les nouveaux arrivés sont au bord de la crise. Aux Urgences, 50 à 60 soignants supplémentaires sont nécessaires.

Lundi 28 les personnels de la radiologie se sont mis en grève et ont manifesté pour réclamer plus de moyens. Ils suivent ainsi ceux de l’oncologie et de chirurgie digestive. Ils n’en peuvent plus.

Régulièrement, pour mettre du baume au cœur, le chantier du nouvel hôpital est montré à la télévision ou dans le quotidien local. Il sera très beau à l’extérieur, mais avec moins de lits à l’intérieur que le vieux CHU. Or le problème est surtout le manque de personnel et de matériel dans les hôpitaux.

Dans l’éducation, les syndicats dénoncent aussi une situation tendue. Avec des classes de trente élèves et plus dans des locaux inadaptés, la contamination a le champ libre. Les établissements ne fournissent pas de masques. Du 17 au 24 septembre, 60 cas ont été répertoriés chez les élèves et 33 chez les enseignants. Quelques semaines après la rentrée, il manque du savon pour se laver les mains, et parfois simplement de l’eau, du fait des coupures. Dans ce domaine, la responsabilité des grosses sociétés comme Veolia est immense, ainsi que l’incurie de l’État et des assemblées locales.

La situation est ainsi marquée par un cynisme criminel et inébranlable du patronat, des pouvoirs publics prêts à tout pour l’aider à maintenir ses profits, un manque énorme d’anticipation, et une politique d’économies réalisées sur la santé publique depuis des années. L’épidémie révèle encore plus crûment les séquelles coloniales et ce qu’est le capitalisme : un système qu’il est urgent de renverser.

                                 Marie-Céline Deshauteurs (Lutte ouvrière n°2722)