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samedi 6 mai 2023

Commune de Paris, Église catholique, Réaction bourgeoise : la mémoire du camp des Versaillais. Une brève de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine

150 ans après la Commune : la haine de classe

03 Mai 2023

Le 22 avril, l’Église a béatifié cinq prêtres exécutés pendant la Commune de Paris le 26 mai 1871. L’église Saint-Sulpice de Paris était pleine pour cette cérémonie, à laquelle ont participé l’archevêque de Paris, des évêques et des membres de congrégations, pour rendre hommage aux victimes de ce qu’ils présentent comme le plus grand bain de sang de la Commune.

L’exécution de ces otages a été une réaction aux massacres que l’armée du gouvernement bourgeois de Thiers perpétrait à grande échelle depuis le 21 mai. Ils firent au total 20 000 tués. La justice bourgeoise décida ensuite l’emprisonnement de 40 000 hommes et femmes dont la très grande majorité était des travailleurs. La bourgeoisie leur faisait payer ainsi l’instauration du premier pouvoir ouvrier.

Une haine de classe que, plus de 150 ans après, cette brochette de réactionnaires continue de propager contre les ouvriers révolutionnaires, ceux d’hier… et ceux d’aujourd’hui.

                                                    A. R. (Lutte ouvrière n°2857)

  



vendredi 15 octobre 2021

Secret de la confession : le séparatisme de l’Église. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière

 Secret de la confession : le séparatisme de l’Église

13 Octobre 2021

Après la publication de l’accablant rapport sur les abus sexuels massifs commis pendant des décennies au sein de l’Église catholique, le chef des évêques de France a justifié le long silence de son institution en déclarant que « le secret de la confession est plus fort que les lois de la république ».

Devant le tollé provoqué, il a précisé que les curés ou leurs supérieurs bénéficient du secret professionnel, tout comme les médecins ou les avocats. À ses yeux, cela justifierait qu’ils ne dénoncent pas les crimes avoués par leurs ouailles dans le secret du confessionnal. Le fait est que les lois républicaines, invoquées du matin au soir par des politiques pour fustiger le séparatisme supposé des musulmans ou d’une fraction d’entre eux, reconnaissent explicitement un tel secret professionnel au clergé catholique. Sous cette forme volontairement provocatrice, le patron des évêques a voulu rappeler que l’Église catholique était au-dessus des lois communes.

Au lendemain de la publication d’un rapport qui accuse cette Église d’avoir couvert 3 000 prêtres ayant commis quelque 300 000 agressions sexuelles de mineurs en soixante-dix ans, il y a de quoi choquer. Du coup, le ministre de l’Intérieur et des cultes s’est senti obligé de convoquer ce monsieur « pour un entretien ». Gérald Darmanin y a mis les formes. Il n’a pas envoyé la police arrêter spectaculairement ce personnage « radicalisé », ni envisagé de fermer administrativement les locaux ecclésiastiques dans lesquels ces crimes pédophiles ont été commis. On imagine la campagne qui se serait déchaînée dans le pays si un porte-parole des musulmans de France avait déclaré les lois de Dieu « au-dessus de celles de la république » !

Au sein même de cette république dont les représentants ne cessent d’invoquer la laïcité, l’Église catholique a du poids et veut qu’on le sache. Malgré la loi de 1905, dite de séparation de l’Église et de l’État, les communes sont tenues de financer l’entretien des églises et l’État finance l’enseignement privé, essentiellement catholique, à plus de 80 %. Par l’influence de ses dignitaires, par les multiples associations qu’elle contrôle, par ses réseaux occultes ou pas, l’Église ­catholique pèse, au sommet, dans toutes les institutions de l’État, l’armée, la justice, l’Éducation nationale, et les dirigeants politiques l’acceptent. Ce n’est pas la révélation de « quelques » crimes qui empêchera le chef des évêques de le rappeler.

                                        Xavier LACHAU (Lutte ouvrière n°2776)

samedi 9 octobre 2021

Prêtres pédophiles : une omerta longue comme l'éternité

 

La fin de l'omerta n'est pas venue de l'Église

 

Le rapport Sauvé sur les violences sexuelles commises par des prêtres estime à 330 000 le nombre total de victimes depuis 1950. Les autorités religieuses ont exprimé publiquement leur effroi mais la fin de l'omerta n'est pas venue de l'Église. Il a fallu le long et difficile combat des victimes et de leurs associations pour faire exploser le scandale et imposer la mise en place de commissions comme celle-ci.

Pendant longtemps, les institutions de l'Église sont restées complaisantes et souvent complices, considérant qu'elles n'avaient pas à rendre de compte à la justice. Aujourd'hui, sous la pression de l'opinion publique, le Pape et des archevêques demandent pardon, mais c'est bien tardif et ça ne leur coûte pas grand-chose. Le combat des victimes est loin d'être fini.

samedi 24 octobre 2020

Sacré-Cœur de Paris : la république bourgeoise reconnaît les siens

 

La « fraternité » du Capital

 

Le monument « expiatoire »

 

Sacré-Cœur : la république bourgeoise reconnaît les siens

21 Octobre 2020

Mardi 13 octobre, la préfecture d’Île-de-France, soutenue par la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, a lancé une procédure pour classer la basilique du Sacré-Cœur monument historique.

L’enjeu n’est pas seulement culturel car l’archevêque de Paris pourrait ainsi bénéficier de subventions d’État accrues lors des travaux de restauration.

Plusieurs associations, dont celle des Amis de la Commune, ont dénoncé à juste titre une insulte à la mémoire des dizaines de milliers de communards massacrés en mai 1871. En effet, le Sacré-Cœur a été érigé en 1875 par l’Église catholique, en symbole d’expiation d’un siècle de révolutions sociales dont la plus récente, la Commune de Paris, avait fait trembler les possédants.

Pendant les deux mois qu’a duré la Commune, les travailleurs ont exercé le pouvoir dans une des plus grandes villes d’Europe, faisant dire à Marx qu’avait été enfin trouvée « la forme politique qui permettait de réaliser l’émancipation économique du travail ». Le mouvement ouvrier a longtemps commémoré cette révolution ouvrière en organisant d’importantes manifestations alors qu’à l’inverse, la bourgeoisie et ses représentants ont cherché à effacer jusqu’au souvenir de cet événement. Les réactions suscitées par l’annonce de ce classement montrent qu’ils n’y sont pas parvenus. La ministre de la Culture l’a reconnu, déclarant : « Ces querelles sont derrière nous mais ont retardé le processus de protection. »

Le gouvernement a trouvé une occasion de faire un geste politique en direction des milieux de la droite catholique la plus réactionnaire et, accessoirement, de l’accompagner de quelques subventions supplémentaires à l’Église. Oubliés les discours sur la prétendue défense de la laïcité de Macron, Castex et leurs semblables !

                                                Julie LEMÉE (Lutte ouvrière n°2725)