Chaque jour jusque fin août, je vous propose une référence de mes bonnes lectures d’un an, depuis les grands vacances 2020, et celles que je découvrirai lors de mes lectures du présent été. Bonnes lectures donc, et à demain.
L’itinéraire d’un militant communiste
Livre apparemment indisponible, mais que j’ai eu la chance de trouver à la librairie de notre rassemblement festif le 13 juin dernier. Je peux toujours prêter mon exemplaire et voir s’il n’y en a pas en réserve.
C’est le récit autobiographique du parcours militant d’un jeune autrichien qui milita durant quinze ans, mais dans une époque tellement dense. Il était né en 1915 et cessa pour l’essentiel son activité politique à la Libération, à l’âge de trente ans. Mais quels années, et quel parcours politique d’un militant jeune confronté à l’histoire folle des années 1930 à 1945 et aux horreurs de la barbarie du monde capitaliste.
Georg Scheuer était autrichien de nationalité mais fut un militant internationaliste, un de ces « sans patrie ni frontière ».
Il fait connaissance très jeune de la social-démocratie autrichienne qui avait certes une nature réformiste mais avait su organiser les larges couches de la classe ouvrière. Le coup d’État de février 1934 installa l’extrême-droite catholique au pouvoir, mais cela n’avait pas été sans résistance de la part du prolétariat. Georg devint un militant politique alors que grandit le nazisme. Hitler s’empara du pouvoir en Allemagne en janvier 1933. C’est une défaite sans combat pour la classe ouvrière allemande dont la social-démocratie et le Parti communiste allemand partagent l’entière responsabilité.
Georg qui était passé des jeunesses socialistes aux jeunesses communistes finira par rejoindre les militants trotskystes. Il fait de la prison à Vienne mais finit par être libéré, à temps…C’est l’Anschluss de mars 1938, Georg quitta l’Autriche pour la Tchécoslovaquie, puis pour d’autres cieux tout aussi peu cléments. Il connaîtra le sort de l’émigration allemande et autrichienne, et se retrouvera prisonnier au camp des Mille près d’Aix-en-Provence. Il s’échappera. Jusqu’à la Libération, il continuera son activité d’internationaliste (il a rompu avec les trotskystes), en particulier, en tentant de s’adresser aux soldats allemands dans les conditions difficiles que l’on imagine.
Un livre très intéressant pour des militants, mais aussi pour tout lecteur ayant la volonté de comprendre. D’autant plus passionnant que Georg Scheuer est une belle plume et expose les problèmes avec finesse.