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lundi 25 novembre 2019

La Colombie se soulève à son tour


Après le Chili, la Bolivie…



Faisant suite aux manifestations au Chili, en Bolivie et ailleurs, des centaines de milliers de Colombiens sont descendus à leur tour dans la rue. Ils rejettent la politique du président Duque, proche de l’extrême droite, des généraux et homme de paille de l’impérialisme américain. Le pouvoir avait d’ailleurs placé l’armée en état d’alerte, fermé les frontières et mené de nombreuses perquisitions et arrestations avant même cette journée de mobilisation. La colère s’exprime aussi contre les coupes budgétaires dans les budgets sociaux, la remise en cause du système des retraites et les exactions perpétuées par les militaires et les paramilitaires. Face aux inégalités, aux injustices, à l’exploitation et à la barbarie de cet ordre social qui craque de toutes parts, les travailleurs représentent la seule force collective ouvrant un avenir à la société.

vendredi 22 novembre 2019

Bolivie : la droite s’approprie la présidence


Bolivie : la droite s’approprie la présidence

20 Novembre 2019

La démission d’Evo Morales et son départ vers le Mexique ont entraîné une cascade de renoncements de ses alliés aux postes politiques qui auraient pu assurer l’intérim. Une sénatrice très conservatrice s’est empressée de remplir ce vide.
Jeanine Añez s’est proclamée présidente devant un Parlement croupion, puisque les députés majoritaires du parti de Morales, le MAS, l’avaient boycotté, ce à quoi le Tribunal constitutionnel n’a rien trouvé à redire. Et, bien sûr, elle a été saluée par l’armée, la droite et Washington.
La sénatrice est entrée dans le palais présidentiel, la Bible à la main, en déclarant : « Dieu a permis que la Bible entre à nouveau au palais. Notre force est Dieu, notre pouvoir est Dieu », de quoi ravir la droite réactionnaire de toute l’Amérique latine. C’est aussi une déclaration contre la Constitution laïque mise en place par Morales.
Elle a redit qu’elle est là pour préparer de nouvelles élections, mais elle n’est peut-être pas pressée que ces élections aient lieu. Elle a d’ores et déjà insisté sur le fait que, si le MAS peut présenter un candidat, ce ne peut être en aucun cas Morales.
Jeanine Añez prétend également pacifier le pays. Mais son arrivée a plutôt attisé les feux. En effet elle est connue pour des déclarations racistes dans le passé contre les Boliviens d’origine indigène, y compris Morales. Cela n’a pas manqué de raviver la colère des partisans du président sortant, qui refusent d’être présidés par une raciste.
La droite et la bourgeoisie de la région de Santa Cruz, dirigées par Fernando Camacho, a mis fin à ses manifestations, mais la population favorable à Morales continue de manifester. Les pancartes « Non au coup d’État » et les drapeaux indigènes y sont nombreux. Le jour de l’autoproclamation, La Paz était bloquée, les magasins et les écoles fermés, et la vie quotidienne tournait au ralenti. À Cochabamba, il y a eu des affrontements violents avec la police et des appels à la guerre civile. Les tensions sont donc bien loin d’être apaisées.
Le lendemain, des manifestants venus de l’Altiplano ont commencé leur marche vers La Paz. Si les responsables politiques du MAS font des déclarations dans le sens de l’apaisement, la base du parti est consciente que la droite va tenter de détricoter les programmes sociaux qui ont sensiblement amélioré les conditions d’existence des plus démunis. Elle entend bien s’y opposer.
                                        Jacques FONTENOY (Lutte ouvrière n°2677)


vendredi 11 octobre 2019

Équateur : révolte contre les attaques du gouvernement. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière à paraître


Équateur : révolte contre les attaques du gouvernement

09 Octobre 2019

En Équateur, l’état d’urgence décrété jeudi 3 octobre par le président Lenin Moreno, après des affrontements violents dans les principales villes du pays sur fond de grève générale des transports, n’a pas arrêté la mobilisation de la population. Actions massives et blocages se multiplient dans tout le pays.
L’annonce par le président de mesures aux conséquences dramatiques pour les classes populaires a mis le feu aux poudres. Il y a d’abord l’arrêt des subventions publiques au prix de l’essence qui duraient depuis quarante ans, qui double les prix à la pompe. En l’absence de réseau ferré, bus et taxis sont utilisés par la population. Confrontés à la hausse de l’essence, les transporteurs devraient augmenter leurs tarifs. Par ailleurs, les travailleurs du secteur public perdent un jour de salaire par mois et voient leurs congés réduits de 30 à 15 jours, tandis que les salaires des contractuels baissent de 20 %.
Lenin Moreno avait été élu en 2017 comme successeur de Rafael Correa. Ce dernier, allié de Hugo Chavez et Evo Morales, avait financé des programmes sociaux et des infrastructures dans toutes les régions, en particulier les Andes et l’Amazonie, sans toutefois s’en prendre aux intérêts de la bourgeoisie.
Comme au Venezuela, la chute des cours du pétrole a eu des conséquences catastrophiques. La dette a explosé. Sous la pression des banquiers internationaux, Lenin Moreno mène désormais une politique de plus en plus antiouvrière qui le rend très impopulaire : mesures accentuant la précarité et la flexibilité des contrats de travail ; licenciements massifs de contractuels du secteur public ; privatisation des entreprises d’État les plus rentables ; et innombrables concessions territoriales accordées aux géants mondiaux de l’industrie minière. Ces attaques, aujourd’hui contestées, ont été négociées avec le FMI en contrepartie d’un nouveau prêt de 4 milliards de dollars.
Le 3 octobre, les syndicats de transporteurs appelaient à la grève contre ce plan, rejoints par les syndicats ouvriers, les organisations étudiantes et la Confédération des nations indigènes. Tout le pays se retrouvait bloqué et les rues de Quito, Guayaquil ou Cuenca se remplissaient de manifestants. Dans les trois plus grosses villes du pays, il y a eu des heurts violents avec la police. Le soir, Lenin Moreno décrétait soixante jours d’état d’urgence. Le lendemain, le président de la Fédération nationale des coopératives de transport appelait à la fin de la grève, tandis que le gouvernement faisait circuler des chars dans les rues de la capitale Quito.
Loin de s’arrêter, le mouvement a pris alors dans tout le pays une nouvelle dimension. Dans toutes les provinces, les routes sont bloquées par des paysans ou des communautés indigènes. En Amazonie, des puits de pétrole sont occupés. Dans la province de Bolivar, le siège du gouvernement a été pris d’assaut par les manifestants.
En réponse à l’état d’urgence, la Confédération des nations indigènes a décrété son propre état d’exception, en annonçant que les policiers et les militaires se rendant sur les « territoires ancestraux » seraient arrêtés et jugés par la population. Cela s’est effectivement produit les jours suivant dans plusieurs provinces. La même confédération a lancé une marche sur Quito, pour se joindre à la grève nationale appelée par les syndicats ouvriers, le 9 octobre. Dès le 7, face à l’afflux de manifestants dans le centre historique de la capitale, le palais présidentiel a été évacué et le gouvernement transféré à Guayaquil.
Lenin Moreno a beau accuser les grévistes et manifestants d’être des putschistes manipulés par l’ancien président Correa ou le président vénézuélien Maduro, la protestation populaire contre lui et ses attaques ne cesse de grandir.

                                              Antoine FERRER (Lutte ouvrière n°2671)



dimanche 25 août 2019

Incendies en Amazonie : responsabilités et exploitation politicienne


Les hypocrites à la manœuvre

 
Incendies en Amazonie

Les incendies qui ravagent l’Amazonie suscitent une émotion et une colère légitime chez tous ceux qui se préoccupent sincèrement de l’environnement. Ils provoquent dans le même temps un déferlement de cynisme et d’hypocrisie chez les dirigeants politiques.
Cynisme de la part du président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro, lui qui a réduit les budgets des organismes destinés à protéger l’Amazonie contre la déforestation, et dont la préoccupation première est de défendre les intérêts des grands propriétaires fonciers et les compagnies minières qui exploitent les ressources de l’Amazonie.
Mais aussi hypocrisie de la part de Macron qui a cru nécessaire de dénoncer la « destruction du poumon de la planète » et agite même la menace de bloquer l’accord commercial Europe-Mercosur. Pour faire des discours sur l’écologie, Macron est très fort, les yeux fixés sur l’horizon des prochaines élections… Mais l’actualité concernant le glyphosate ou les boues rouges de Gardanne a montré que, pas plus en France qu’au Brésil, les industriels de la chimie ou de l’agroalimentaire ne se voient imposer des mesures susceptibles de polluer leurs profits !

mercredi 21 août 2019

Pérou, Arequipa, eau convoitée par un grand groupe minier du cuivre aux dépens des agriculteurs


Population et paysans ne se laissent pas faire



                                       Photo People Dispatch

Les touristes venant pour l’essentiel des grands pays riches ont été confronté ces dernières semaines lors de leurs périples au Pérou par la situation qui oppose depuis des années dans la région d’Arequipa, la population, et des paysans en particulier, aux projets d’un puissant groupe minier mexicain.
         Pour l’extraction du cuivre sur une concession de 18 ans de 33 000 hectares, ce dernier prévoit d’utiliser à son profit l’eau d’une rivière qui bénéficie à une agriculture locale, particulièrement florissante dans cette vallée, malgré l’aridité ambiante.
         Population et paysans s’opposent depuis des années à ce projet. Leur protestation a déjà fait, à l’occasion de manifestations passées, plusieurs victimes dans leurs rangs.
         Le Pérou est confronté à de grandes affaires de corruption dans lesquels les derniers présidents sont tous mêlés. Ce projet d’Arequipa n’échappe pas à ce sujet.
         Les manifestations ont repris de plus belle en juillet dernier, au moment de la grande saison touristique, avec blocage complet de la principale route conduisant à la ville.
         Le gouvernement péruvien a été contraint il y a peu de décider un moratoire de 120 jours sur le projet. Une nouvelle victoire pour les opposants.