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vendredi 19 novembre 2021

Maroc-Algérie : des tensions entretenues par les deux régimes. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine

 Maroc-Algérie : des tensions entretenues par les deux régimes

17 Novembre 2021

Le 1er novembre, trois routiers algériens qui traversaient le Sahara occidental seraient morts victimes d’un bombardement dû à par l’armée marocaine. Cette annonce exacerbe les tensions entre les deux pays autour de la question du Sahara occidental et pour le rôle dirigeant dans la région.

L’escalade s’est ouverte fin 2020 lorsque Donald Trump, alors président des États-Unis, a décidé de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, en échange de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël. Cette annonce a brisé le statu quo et ranimé le conflit au Sahara occidental, cette ex-colonie espagnole annexée en 1975 à 80 % par le Maroc. Pour contrôler ce territoire très étendu, au littoral poissonneux, riche en phosphates et permettant d’accéder par voie terrestre à ses voisins africains, le Maroc a mené la guerre au mouvement indépendantiste sahraoui du Front Polisario, soutenu militairement par l’Algérie. Après quinze ans de conflit, un cessez-le-feu conclu en 1991 sous l’égide de l’ONU entre le Maroc et le Polisario a débouché sur la promesse de l’organisation d’un référendum du peuple sahraoui sur l’autodétermination, une promesse qui ne fut jamais tenue.

Fin août, ces tensions ont conduit l’Algérie à rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc, accusé de complicité avec le MAK, (mouvement autonomiste kabyle) qualifié de terroriste et rendu responsable des incendies qui ont ravagé une partie du pays. Elle annonçait aussitôt la fermeture, fin octobre, du gazoduc alimentant l’Espagne via le Maroc, ce qui privait celui-ci d’un accès au gaz algérien et des redevances prélevées pour son passage.

Les populations des deux pays paient très cher les tensions entretenues par leurs gouvernements respectifs. Unies par la langue, la culture et de multiples liens familiaux, elles subissent depuis des décennies la fermeture des frontières. Elles le payent économiquement par la course à l’armement à laquelle se livrent les deux pays. Alors qu’elles sont frappées par une crise sociale sans précédent, un chômage de masse, une très forte inflation, des services publics qui se dégradent, une part croissante des richesses est dilapidée dans l’achat d’armes. L’Algérie est le plus gros acheteur d’armement en Afrique, avec 9,7 milliards de dollars en 2020. Quant au Maroc, ses dépenses d’armement ont augmenté de plus de 30 % en 2020 par rapport à 2019. Les deux pays totaliseraient plus de 60 % des achats d’armes en Afrique !

En Algérie, cette escalade et le climat sécuritaire qui l’accompagne permettent au pouvoir de faire taire les contestations. Au nom de l’unité nationale, le régime, qui a subi un mouvement de contestation inédit, en profite pour poursuivre les arrestations d’opposants. Le président Abdelmadjid Tebboune, qui cherche à renforcer sa légitimité, s’en prend aux alliés du Maroc, la France, les États-Unis et Israël, pour se poser comme cible d’une potentielle menace. Il espère ainsi gagner des appuis dans l’opinion populaire en flattant les sentiments anti-impérialistes existants, nourris par le chaos que provoquent les interventions en Libye, en Syrie et au Sahel. Il veut aussi se présenter comme le défenseur du droit des peuples à l’autodétermination pour son soutien verbal aux peuples palestinien et sahraoui.

Pour les peuples de la région, lutter contre l’emprise de l’impérialisme passe au contraire par le combat commun contre leurs propres dirigeants. À une politique nationaliste qui tend à jeter les peuples les uns contre les autres, doit s’opposer l’internationalisme des travailleurs.

                                                              Leïla Wahda (Lutte ouvrière n°2781)

lundi 11 octobre 2021

Macron et l’Algérie : mentalité colonialiste. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière. Et l’annonce d’une soirée de « bilan » de « L’affaire AUDIN »

 Macron et l’Algérie : mentalité colonialiste

06 Octobre 2021

Le 30 septembre, Macron a tenu sur l’Algérie des propos allant de la critique contre son gouvernement et contre les Algériens accusés de haïr la France, à la négation de l’existence d’une nation algérienne au 19e siècle.

 


Que Macron se soit expliqué ensuite sur ses propos ne change rien. Cette envolée aux relents coloniaux s’inscrit dans une opération politique qui vise à reconnaître du bout des lèvres certains crimes commis par la colonisation française, pour tenter de tourner la page, tout en continuant à la justifier, de même que la guerre d’Algérie.

Avant ces propos, Macron avait promis une loi « de reconnaissance et de réparation » en faveur des harkis, ces Algériens qui, durant la guerre menée par la France pour s’opposer à l’indépendance, ont combattu le FLN dans les rangs de l’armée coloniale. En 1962, la majorité d’entre eux ont été abandonnés sur place, par ordre de l’État français, et certains ont été massacrés. Quant à ceux qui ont pu rejoindre la France, ils ont été parqués dans des camps d’internement, dans des conditions scandaleuses. Seule une révolte des enfants de harkis, en 1975, a commencé à mettre fin à cette situation. Le drame des harkis et de leurs familles fait partie intégrante des crimes commis par l’État français.

Mais Macron se moque du sort des harkis et de leurs descendants. Cette « reconnaissance » s’inscrit dans son opération visant à escamoter les responsabilités de l’impérialisme français, en déplaçant la question de la colonisation de l’Algérie par la France vers celle de la mémoire des victimes et de la réconciliation entre les peuples. Comme si les 130 ans de colonisation et la guerre infâme menée durant huit ans étaient le résultat des haines entre les populations, de la violence de celles-ci, et non celui d’une politique d’État pour la défense des intérêts de la puissance coloniale.

Macron a peaufiné sa mise en scène lors d’un repas regroupant 18 jeunes concernés par cette guerre coloniale du fait de leur histoire familiale, allant d’un descendant du général Salan – un des dirigeants de l’armée en Algérie, puis de l’OAS – à l’un des descendants d’un avocat algérien assassiné par l’armée française. C’est lors de ce repas qu’il a tenu les propos qui aujourd’hui font scandale.

Bien entendu, cette colonisation, avec la présence d’une forte communauté d’Européens en Algérie durant des décennies, a laissé des séquelles dans les populations. En Algérie, des centaines de milliers de personnes ont des parents, des grands-parents qui ont subi les violences coloniales, la torture, les assassinats. En France, dix millions de personnes ont aussi un lien avec cette colonisation, parce que leur famille était en Algérie, que leurs parents étaient soldats pendant la guerre, ou bien qu’ils sont enfants de combattants algériens ou de harkis.

Si la colonisation a ainsi marqué l’histoire des deux pays, de part et d’autre de la Méditerranée, c’est qu’elle a été un crime contre les peuples qui s’inscrivait dans le développement du capitalisme européen et de sa domination sur le monde, ses richesses et les marchés. La fin des colonies n’a cependant pas signifié la fin de cette domination économique et politique. Les États impérialistes, comme l’État français, au nom des intérêts de leurs capitalistes, voudraient continuer à dominer les anciennes colonies, qu’ils considèrent comme leur pré carré. L’armée française qui s’est illustrée en Algérie, entre autres par la pratique de la torture est toujours présente en Afrique.

Les propos de Macron, insultants pour les Algériens, ont déclenché avec l’Algérie une crise, qu’il essaie de régler au nom de la réconciliation. Mais reconnaître les crimes commis durant la colonisation, parfois par des dirigeants ou des militaires toujours vivants, reviendrait à reconnaître les crimes de l’État dans son ensemble et à mettre en lumière leurs causes. Macron, en serviteur de la bourgeoisie, s’y refuse. Et au fond, quand il profère des propos pour plaire aux réactionnaires racistes et nostalgiques des colonies, c’est sans doute là qu’il est le plus sincère.

                                                               Marion AJAR (Lutte ouvrière n°2775)

 

On nous informe, à Argenteuil prochainement

 

Invitation

Soirée-débat autour de l’ouvrage collectif « « Réparer l’injustice : l’Affaire Maurice Audin », une soirée organisée par Sous les couvertures, avec Michèle AUDIN et Nathalie FUNÈS

 

 

Maurice et Josette AUDIN

 Le jeudi 21 octobre

A 19 heures 30

Cinéma Jean Gabin

Parc de la mairie

13-14 bd Léon Feix à Argenteuil

En présence de Michèle AUDIN et Nathalie FUNÈS

Dominique Mariette, de Sous les couvertures, animera l’entretien

lundi 16 août 2021

Algérie : un dramatique été 2021. Un salut à mes amis

L’humanité dispose de tellement de moyens pour qu’il en aille autrement

 



L’Algérie était déjà touchée gravement ces derniers mois par l’épidémie de Covid. Face à elle, les moyens de santé de l’État sont bien insuffisants, en particulier pour faire face aux cas les plus graves. Ces derniers jours, elle connaît de très graves incendies qui ont fait en Kabylie d’énormes dégâts, matériels et humains, à l’image de plusieurs pays du bassin méditerranéen.

         Dans les deux rives, la solidarité s’organise. Elle permet de combler, mais en partie seulement, les manques de l’État algérien.

         Il faut bien sûr répondre aux appels à la solidarité. Mais cela doit aussi s’accompagner d’une réflexion sur comment en est-on arrivé là.

         Le legs de la colonisation, même près de six décennies plus tard n’a jamais été totalement liquidé. Quant à l’État algérien il est depuis l’Indépendance monopolisé par une clique de militaires et d’affairistes qui forme les sommets d’une bourgeoisie parasitaire. Ce qui explique l’état des services publics qui manquent cruellement face aux problèmes actuels.

 

         Argenteuil est une ville particulièrement marquée par l’immigration algérienne, depuis longtemps. Les liens restent très forts entre les deux rives. Une histoire qui m’a toujours profondément intéressé et dont je me suis toujours senti solidaire. À l’occasion de la situation difficile actuelle, un salut fraternel à toutes et tous, dont un certain nombre en outre n’ont à nouveau pas réussi cet été à réaliser leur voyage habituel en Algérie. DM

 

jeudi 12 août 2021

Algérie : hôpitaux saturés et solidarité populaire

Solidarité aujourd’hui, diriger la société demain

Si les personnels des hôpitaux publics sont débordés et démunis sous la poussée du variant delta, ils sont avant tout victimes d’un pouvoir qui a laissé se dégrader ces établissements au profit des cliniques privées. Tout manque, le personnel, le matériel et le précieux oxygène nécessaire aux malades gravement atteints. La population écœurée et n’attendant rien d’un pouvoir qu’elle rejette, a, dans un élan de solidarité, multiplié les initiatives pour collecter des fonds, du matériel et des médicaments.

Les travailleurs et les classes populaires sont les seuls à déplorer l’état lamentable des hôpitaux, les seuls à chercher vraiment des solutions, car les privilégiés du régime, à commencer par le président Abdelmadjid Tebboune, se font soigner dans les meilleurs hôpitaux d’Europe.

Il ne peut y avoir de système de santé publique de qualité dans une société dominée par une classe bourgeoise qui s'accapare les richesses. Pour pouvoir se soigner et vivre dignement, les travailleurs doivent lui ôter son pouvoir de nuisance et diriger eux-mêmes la société.

 

mercredi 4 août 2021

Maghreb : catastrophe sanitaire

 

Pendant que Pzifer, Moderna et cie font des affaires (Voir ci-dessous)

 

La pandémie de Covid fait des ravages au Maghreb. Tous les hôpitaux y connaissent un afflux dépassant leurs capacités d’accueil et la pénurie d’oxygène est fatale à un grand nombre de patients.

« Nous en sommes réduits à pratiquer une médecine de guerre », a déclaré une infirmière du plus grand hôpital d’Alger devant l’hécatombe. Une guerre qui frappe d’abord les travailleurs et les plus pauvres.