Contre nos soucis, elles nous indiquent le mode d’emploi
Mardi 19 octobre, les salariées de la mairie travaillant dans les écoles de la ville de Tours étaient en grève. Les problèmes d’effectifs et de charge de travail existent depuis des années. Mais la situation s’est aggravée depuis la rentrée. Beaucoup de salariées, épuisées, ont dû s’arrêter, et ne sont pas remplacées, le travail retombant sur celles qui restent. Dans toutes les écoles, il manque une, deux, trois personnes. C’est seulement quelques jours avant la grève que la municipalité reconnaissait qu’il manquait 36 agents... pour annoncer 10 recrutements, ce chiffre passant à 27 la veille de la grève.
Dès neuf heures, 120 grévistes (sur 400 salariées dans le service) se sont retrouvées dans la cour de la mairie avec klaxons, sifflets, et autres instruments bruyants. La joie de se retrouver si nombreuses et de pouvoir s’exprimer était manifeste. Quand le directeur du service est venu proposer de recevoir une « délégation de 5 ou 6 personnes », la proposition a été rejetée bruyamment. Les manifestantes voulaient des explications des élus, devant tout le monde.
C’est la
municipalité qui a fini par craquer. Elle a proposé un rendez-vous à midi dans
la grande salle de l’hôtel de ville. Comme beaucoup de grévistes avaient prévu
de ne faire qu’une demi-journée de grève et auraient dû retourner au travail,
elles ont demandé que ce moment leur soit payé. Sans tergiverser, la mairie a
accepté de donner deux heures pour que tout le monde puisse assister à cette
réunion.
À midi, il y avait près de 100 personnes qui ont profité de la présence des
élus pour raconter leurs difficiles conditions de travail, les efforts
épuisants qu’il faut déployer tous les jours pour accueillir malgré tout les
élèves dans les meilleures conditions possibles.
La réponse des élus n’a bien sûr pas été très concluante. Ils s’engagent sur 27 recrutements, et encore, avec des contrats de trois mois, bien loin des 40 recrutements demandés par les grévistes. Mais la partie n’est pas finie. Les travailleuses n’ont pas dit leur dernier mot.