Des
États-Unis au monde entier : à bas le racisme et les violences policières !
L’onde de
choc créée par le meurtre de George Floyd, il y a deux semaines à Minneapolis,
continue de se propager au monde entier. Aux États-Unis, ces derniers jours,
des centaines de milliers de personnes ont encore manifesté pour crier leur
colère. Leur colère contre le meurtre raciste, de sang-froid, d’un homme à
terre et menotté, qui dit qu’il ne peut plus respirer et va mourir. Leur colère
contre ce sinistre écho de l’époque des lynchages et de la ségrégation, cette
barbarie avec laquelle le capitalisme américain s’est construit. Comme cela a
été dit lors d’un hommage, ce genou sur le cou de George Floyd, c’est celui qui
écrase depuis longtemps les Noirs américains, aujourd'hui discriminés au
travail, pour le logement, dans l’éducation et la santé, ainsi que l’a montré
le lourd tribut qu’ils ont payé au coronavirus.
Quand
Obama fut élu, certains ont dit que c’était la preuve que le pays avait soldé
l’héritage de l’esclavage et de la ségrégation. On voit aujourd'hui que ce
racisme gangrène toujours l’appareil d’État américain, de la base au sommet. À
la base, avec ces flics racistes, chargés de défendre la loi et la propriété
bourgeoise, et pour laquelle la vie des pauvres, des Noirs en particulier, ne
vaut pas cher. Avec ces juges, qui les emprisonnent massivement. Au sommet,
avec des hommes comme Trump, qui a fait sa carrière politique en stigmatisant les
Noirs.
L’explosion
de colère de ces derniers jours est sans doute aussi alimentée par la crise
terrible que traverse la classe ouvrière américaine, avec ses 41 millions de
travailleurs licenciés, avec ces dizaines de millions de personnes qui font la
queue à l’aide alimentaire, tandis que Wall Street a retrouvé sa santé d’avant
l’épidémie.
L’extension
des manifestations au monde entier, de Buenos Aires à Sydney, de Jérusalem à
Montréal, de Nairobi à Tokyo, résulte du fait que, partout, le racisme est
présent. Partout, les violences s’abattent sur ceux qui, aux yeux des
policiers, n’ont pas la bonne couleur de peau, la bonne nationalité et qui ont
en outre, comme George Floyd, le tort d’être pauvre.
En
France, des dizaines de milliers de personnes, des jeunes notamment, ont
manifesté, malgré les interdictions. Le ministre Castaner s’en est offusqué,
expliquant que la France est différente des États-Unis, et qu’ici la police
n’est pas raciste. « Des violences policières en France, cela n'existe
pas, c'est un mensonge », a renchéri le président du parti Les
Républicains, tandis que le Rassem-blement national appelait à la répression
des manifestations par la police. Quel touchant consensus contre ces jeunes qui
crient leur rejet du racisme !
La
réalité, c’est que la police tue ici aussi, comme le sait la famille d’Adama
Traoré, qui se bat depuis des années pour faire la vérité sur son décès aux
mains des gendarmes. La réalité, c’est que la police est gangrénée par le
racisme ici aussi, comme l’illustrent de nombreux épisodes récents. Il y a un
mois, deux policiers marseillais ont été condamnés à des peines de prison pour
avoir passé à tabac un jeune Afghan sur un parking ; après s’être défoulé,
un des deux policiers avait dit à l’autre : « Ça fait du
bien ! ». À L’Ile-Saint-Denis, fin avril, des policiers ont
tabassé un Égyptien qu’ils avaient sorti de la Seine. « Un bicot comme
ça, ça nage pas », avait glissé l’un. Il y a quelques jours, un groupe
Facebook de milliers de policiers débordait de propos orduriers.
Oui, la
police est tout à la fois traversée par le racisme et violente, en particulier
contre les immigrés et les plus pauvres. La classe capitaliste et son État
s’appuient sur elle. Partout, police et État défendent des systèmes fondés sur
l’exploitation et sur les inégalités sociales. Partout, cela repose sur l’usage
de la force et de la violence. Partout, la police et l’armée veillent à ce que
les opprimés subissent l’oppression sans se révolter. Partout, elles défendent
la propriété privée de l’économie et le sacro-saint profit.
Et,
partout, le capitalisme charrie avec lui tous ces préjugés qui opposent les
prolétaires à d’autres prolétaires : le racisme, le nationalisme, la
xénophobie et le sexisme. Partout, le capitalisme divise pour mieux régner, il
dresse les pauvres contre d’autres pauvres. Et partout, à Minneapolis comme
ailleurs, les États capitalistes reposent sur des hommes de main qui
entretiennent ces divisions.
Alors, il
faut espérer que le combat engagé ces jours derniers contre le racisme et les
violences de la police se poursuive, qu’il s’amplifie et qu’il s’attaque à la
racine du mal, au capitalisme lui-même.
Voir
Éditorial ci-dessus
On
est lucides
Pour protéger notre santé, en
mars, il avait fallu contraindre la direction à arrêter la production. On se
souvient que la direction avait alors plutôt minoré le danger. Depuis hier,
elle a décidé de convoquer tout le monde. Elle n’a pas changé, nous non plus.
Nous n’avons pas intérêt à relâcher notre méfiance et devons rester vigilants.
Nouvelle
organisation du travail
Pour reprendre, nous sommes
nombreux à avoir été prévenus par téléphone seulement quelques jours avant.
Nous n’étions pas en vacances, à attendre un appel, on y a même perdu de
l’argent.
Revenir au travail, c’est jongler
avec les contraintes multipliées d’une nouvelle organisation ; ne pas
revenir c’est jongler avec les justificatifs pour garde d’enfant ou santé à
risque, les pertes de salaire et peut-être même des dépenses en plus pour
certains.
Nos problèmes n’intéressent pas
la direction pour qui il n’y a que les dividendes. Alors nos affaires, il faut
s’en occuper collectivement.
Radins
Avec la reprise des horaires
habituels, la journée de travail s’allonge par rapport aux semaines
précédentes. La direction en est restée aux deux masques par jour qu’elle
distribuait précédemment. Et non ! Maintenant c’est trois qu’il nous faut.
Là ça fait vraiment rapia.
Ils
ont fait leur preuve
Face à la crise sanitaire, la
société n’a pas manqué de Rafale ou de Falcon mais de masques. Pour coudre
trois bouts de tissu et 2 élastiques ce n’est pas la technique qui a manqué
mais la volonté des industriels et cela dans un des pays les plus développé.
Cette économie ne fonctionne que
pour une poignée d’actionnaires qui décident de tout dès lors que cela leur
rapporte mais sont aux abonnés absents quand il s’agit de produire pour le bien
être de tous.
C’est
quoi leur boulot ?
Piétinant d’impatience pour faire
redémarrer la production pendant la crise sanitaire, la direction avait réussi
à organiser les équipes avec des journées de 6h. On ne peut s’en porter que
mieux. La productivité du travail a fait de tels progrès qu’il n’y a aucune
raison de travailler trop longtemps alors que d’autres sont au chômage.
Et d’ailleurs moins on
travaillera et plus on aura de temps pour organiser l’économie et la société.
Les capitalistes le font actuellement pour leur pomme et à plein temps :
on voit le résultat. On ne pourra pas faire pire.
Cellules
d’isolement ?
Au restaurant d’entreprise, les
séparations réglementaires ont été effectuées à l’aide de panneaux de bois.
Dans n’importe quel supermarché, les caissières sont isolées avec du
plexiglass, et on peut communiquer sans se postillonner dessus. D’accord on est
revenu à l’usine mais on n’est pas rentré dans les ordres chez les moines.
Et
ce n’est que le début…
Le gouvernement va annoncer
aujourd’hui un plan d’aide massif de quelques dix milliards d’euros au secteur
aéronautique. Eric Trappier président du GIFAS et PDG de Dassault, spécialiste
du siphonnage des fonds publics est à la manœuvre pour récupérer l’argent du
contribuable. Pendant ce temps là la trésorerie de Dassault Aviation forte de
près de 5 milliards d’euros, fruit de notre travail reste à la disposition
exclusive des actionnaires. Pour la famille Dassault, c’est jamais la crise.
Elle veut continuer de nous la faire payer.
16
juin, les travailleurs de la santé dans la rue
Comme il fallait s’y attendre, la
négociation sur l’hôpital, le « Ségur de la santé », tourne en rond. Tout comme
avant la crise sanitaire, aucun des problèmes n’est réglé, ni celui du manque
de personnel et de moyens, ni celui des salaires.
Que les travailleurs de la santé
aient payé un lourd tribut à l’épidémie – près de 12 000 personnes contaminées
–, ce gouvernement s’en moque et maintient, de fait, ses objectifs d’économie
et de réduction de l’offre de soins. Et ce ne sont pas une médaille et une
petite prime qui vont calmer la colère. Tout au contraire.
Les travailleurs de la santé vont
faire grève et manifester le 16 juin pour défendre leurs droits. Pendant des
semaines, ils ont été applaudis chaque soir. C’est le moment de leur montrer
une solidarité active : descendre dans la rue avec eux pour leurs
revendications et la santé de tous.
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