mardi 9 juin 2020

Dassault-Argenteuil : Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 8 juin 2020 et les échos du bulletins Lutte ouvrière de chez Dassault-Argenteuil


Des États-Unis au monde entier : à bas le racisme et les violences policières !




L’onde de choc créée par le meurtre de George Floyd, il y a deux semaines à Minneapolis, continue de se propager au monde entier. Aux États-Unis, ces derniers jours, des centaines de milliers de personnes ont encore manifesté pour crier leur colère. Leur colère contre le meurtre raciste, de sang-froid, d’un homme à terre et menotté, qui dit qu’il ne peut plus respirer et va mourir. Leur colère contre ce sinistre écho de l’époque des lynchages et de la ségrégation, cette barbarie avec laquelle le capitalisme américain s’est construit. Comme cela a été dit lors d’un hommage, ce genou sur le cou de George Floyd, c’est celui qui écrase depuis longtemps les Noirs américains, aujourd'hui discriminés au travail, pour le logement, dans l’éducation et la santé, ainsi que l’a montré le lourd tribut qu’ils ont payé au coronavirus.
Quand Obama fut élu, certains ont dit que c’était la preuve que le pays avait soldé l’héritage de l’esclavage et de la ségrégation. On voit aujourd'hui que ce racisme gangrène toujours l’appareil d’État américain, de la base au sommet. À la base, avec ces flics racistes, chargés de défendre la loi et la propriété bourgeoise, et pour laquelle la vie des pauvres, des Noirs en particulier, ne vaut pas cher. Avec ces juges, qui les emprisonnent massivement. Au sommet, avec des hommes comme Trump, qui a fait sa carrière politique en stigmatisant les Noirs.
L’explosion de colère de ces derniers jours est sans doute aussi alimentée par la crise terrible que traverse la classe ouvrière américaine, avec ses 41 millions de travailleurs licenciés, avec ces dizaines de millions de personnes qui font la queue à l’aide alimentaire, tandis que Wall Street a retrouvé sa santé d’avant l’épidémie.
L’extension des manifestations au monde entier, de Buenos Aires à Sydney, de Jérusalem à Montréal, de Nairobi à Tokyo, résulte du fait que, partout, le racisme est présent. Partout, les violences s’abattent sur ceux qui, aux yeux des policiers, n’ont pas la bonne couleur de peau, la bonne nationalité et qui ont en outre, comme George Floyd, le tort d’être pauvre.
En France, des dizaines de milliers de personnes, des jeunes notamment, ont manifesté, malgré les interdictions. Le ministre Castaner s’en est offusqué, expliquant que la France est différente des États-Unis, et qu’ici la police n’est pas raciste. « Des violences policières en France, cela n'existe pas, c'est un mensonge », a renchéri le président du parti Les Républicains, tandis que le Rassem-blement national appelait à la répression des manifestations par la police. Quel touchant consensus contre ces jeunes qui crient leur rejet du racisme !
La réalité, c’est que la police tue ici aussi, comme le sait la famille d’Adama Traoré, qui se bat depuis des années pour faire la vérité sur son décès aux mains des gendarmes. La réalité, c’est que la police est gangrénée par le racisme ici aussi, comme l’illustrent de nombreux épisodes récents. Il y a un mois, deux policiers marseillais ont été condamnés à des peines de prison pour avoir passé à tabac un jeune Afghan sur un parking ; après s’être défoulé, un des deux policiers avait dit à l’autre : « Ça fait du bien ! ». À L’Ile-Saint-Denis, fin avril, des policiers ont tabassé un Égyptien qu’ils avaient sorti de la Seine. « Un bicot comme ça, ça nage pas », avait glissé l’un. Il y a quelques jours, un groupe Facebook de milliers de policiers débordait de propos orduriers.
Oui, la police est tout à la fois traversée par le racisme et violente, en particulier contre les immigrés et les plus pauvres. La classe capitaliste et son État s’appuient sur elle. Partout, police et État défendent des systèmes fondés sur l’exploitation et sur les inégalités sociales. Partout, cela repose sur l’usage de la force et de la violence. Partout, la police et l’armée veillent à ce que les opprimés subissent l’oppression sans se révolter. Partout, elles défendent la propriété privée de l’économie et le sacro-saint profit.
Et, partout, le capitalisme charrie avec lui tous ces préjugés qui opposent les prolétaires à d’autres prolétaires : le racisme, le nationalisme, la xénophobie et le sexisme. Partout, le capitalisme divise pour mieux régner, il dresse les pauvres contre d’autres pauvres. Et partout, à Minneapolis comme ailleurs, les États capitalistes reposent sur des hommes de main qui entretiennent ces divisions.
Alors, il faut espérer que le combat engagé ces jours derniers contre le racisme et les violences de la police se poursuive, qu’il s’amplifie et qu’il s’attaque à la racine du mal, au capitalisme lui-même.




 
Voir Éditorial ci-dessus

On est lucides
Pour protéger notre santé, en mars, il avait fallu contraindre la direction à arrêter la production. On se souvient que la direction avait alors plutôt minoré le danger. Depuis hier, elle a décidé de convoquer tout le monde. Elle n’a pas changé, nous non plus. Nous n’avons pas intérêt à relâcher notre méfiance et devons rester vigilants.

Nouvelle organisation du travail
Pour reprendre, nous sommes nombreux à avoir été prévenus par téléphone seulement quelques jours avant. Nous n’étions pas en vacances, à attendre un appel, on y a même perdu de l’argent.
Revenir au travail, c’est jongler avec les contraintes multipliées d’une nouvelle organisation ; ne pas revenir c’est jongler avec les justificatifs pour garde d’enfant ou santé à risque, les pertes de salaire et peut-être même des dépenses en plus pour certains.
Nos problèmes n’intéressent pas la direction pour qui il n’y a que les dividendes. Alors nos affaires, il faut s’en occuper collectivement.

Radins
Avec la reprise des horaires habituels, la journée de travail s’allonge par rapport aux semaines précédentes. La direction en est restée aux deux masques par jour qu’elle distribuait précédemment. Et non ! Maintenant c’est trois qu’il nous faut. Là ça fait vraiment rapia.

Ils ont fait leur preuve
Face à la crise sanitaire, la société n’a pas manqué de Rafale ou de Falcon mais de masques. Pour coudre trois bouts de tissu et 2 élastiques ce n’est pas la technique qui a manqué mais la volonté des industriels et cela dans un des pays les plus développé.
Cette économie ne fonctionne que pour une poignée d’actionnaires qui décident de tout dès lors que cela leur rapporte mais sont aux abonnés absents quand il s’agit de produire pour le bien être de tous.

C’est quoi leur boulot ?
Piétinant d’impatience pour faire redémarrer la production pendant la crise sanitaire, la direction avait réussi à organiser les équipes avec des journées de 6h. On ne peut s’en porter que mieux. La productivité du travail a fait de tels progrès qu’il n’y a aucune raison de travailler trop longtemps alors que d’autres sont au chômage.
Et d’ailleurs moins on travaillera et plus on aura de temps pour organiser l’économie et la société. Les capitalistes le font actuellement pour leur pomme et à plein temps : on voit le résultat. On ne pourra pas faire pire.

Cellules d’isolement ?
Au restaurant d’entreprise, les séparations réglementaires ont été effectuées à l’aide de panneaux de bois. Dans n’importe quel supermarché, les caissières sont isolées avec du plexiglass, et on peut communiquer sans se postillonner dessus. D’accord on est revenu à l’usine mais on n’est pas rentré dans les ordres chez les moines.

Et ce n’est que le début…
Le gouvernement va annoncer aujourd’hui un plan d’aide massif de quelques dix milliards d’euros au secteur aéronautique. Eric Trappier président du GIFAS et PDG de Dassault, spécialiste du siphonnage des fonds publics est à la manœuvre pour récupérer l’argent du contribuable. Pendant ce temps là la trésorerie de Dassault Aviation forte de près de 5 milliards d’euros, fruit de notre travail reste à la disposition exclusive des actionnaires. Pour la famille Dassault, c’est jamais la crise. Elle veut continuer de nous la faire payer.

16 juin, les travailleurs de la santé dans la rue

Comme il fallait s’y attendre, la négociation sur l’hôpital, le « Ségur de la santé », tourne en rond. Tout comme avant la crise sanitaire, aucun des problèmes n’est réglé, ni celui du manque de personnel et de moyens, ni celui des salaires.
Que les travailleurs de la santé aient payé un lourd tribut à l’épidémie – près de 12 000 personnes contaminées –, ce gouvernement s’en moque et maintient, de fait, ses objectifs d’économie et de réduction de l’offre de soins. Et ce ne sont pas une médaille et une petite prime qui vont calmer la colère. Tout au contraire.
Les travailleurs de la santé vont faire grève et manifester le 16 juin pour défendre leurs droits. Pendant des semaines, ils ont été applaudis chaque soir. C’est le moment de leur montrer une solidarité active : descendre dans la rue avec eux pour leurs revendications et la santé de tous.

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