Impôt à
la source : pour les travailleurs, toujours du racket
Comme elle ne devrait être
appliquée qu’en 2018, soit après les élections de l’an prochain, il ne prend
pas beaucoup de risques quant au mécontentement qu’elle pourrait susciter, car
les effets réels du prélèvement à la source n’apparaîtront que plus tard.
Pour répondre à ceux qui disaient
que l’employeur saurait tout des revenus de ses salariés, le gouvernement
prévoit un dispositif permettant de cacher son taux réel d’imposition derrière
un taux standard, quitte à régulariser plus tard avec le fisc. Qu’en sera-t-il
réellement ?
Le patronat râle déjà contre le
travail supplémentaire que, selon lui, cela donnera au service de comptabilité
des entreprises. Il sait se plaindre et obtenir pour le moindre motif une
compensation sonnante et trébuchante. Et il se garde bien de rappeler qu’il
collecte déjà depuis de très nombreuses années les cotisations finançant
différentes branches de la Sécurité sociale, ainsi que l’assurance chômage. Or
la Cour des comptes estime que 25 milliards d’euros par an ne sont pas versés
aux organismes sociaux. Il en va de même pour la TVA. Selon la Commission européenne,
25 autres milliards payés par les consommateurs n’atterrissent jamais dans les
caisses de l’État. Ces impôts indirects, comme la TVA ou les taxes sur les
carburants, rapportent d’ailleurs cinq fois plus que l’impôt sur les bénéfices
des entreprises et 30 fois plus que l’impôt sur la fortune, et personne dans la
population travailleuse ne peut y échapper.
Mais surtout, ce que tout ce
débat sur le prélèvement de l’impôt à la source escamote, c’est que les
travailleurs ne devraient pas avoir à payer d’impôts. Ils sont à l’origine de
toutes les richesses sociales, et leur travail volé finance déjà les profits de
la bourgeoisie.
L’État, qui fonctionne avant tout
au service des plus riches, est ainsi financé par ceux qu’ils exploitent. C’est
là que se situe le vrai scandale.
Lucien
Détroit (Lutte ouvrière n°2505)
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