mardi 5 juillet 2016

Rocard : un serviteur de la bourgeoisie



Lui était engagé totalement pour sa classe, la bourgeoisie

« Engagés pour Argenteuil » est un site sérieux de militants d’Argenteuil, mais avec lesquels nous avons des divergences politiques fondamentales. Ses rédacteurs ne sont ni communistes ni révolutionnaires. Et l’enthousiasme qu’ils expriment à l’égard de feu Rocard ne nous surprend pas, à l’égard d’un grand serviteur « moderne » du « sénile » et « vieux » capitalisme. Mais les positions et les engagements des uns et des autres ne nous empêchent pas de discuter.
         Ce qui nous a donné envie d’écrire ce commentaire c’est la photo qui illustre l’article que ce site consacre au décès de Rocard et qui date de 1973.

« Face à la justice de classe solidarité populaire »




         C’est vrai nous étions encore bien près de Mai 68 et le Parti Socialiste Unifié que dirigeait Rocard en 1973 continuait à cette date à en porter la trace.
         Ce parti avait recruté de nombreux jeunes opposés à la guerre d’Algérie après sa fondation en 1960. Mais il regroupait un certain nombre d’anciens SFIO et fut rejoint l’année suivante par l’ex-chef de gouvernement de 1954, Mendès-France. Ces dernières se retrouvèrent au PSU sur la base du refus de l’engagement du Parti socialiste de l’époque à maintenir l’Algérie française.
         Pour ma part, c’est en juin 1967 que j’eu ma première activité politique sous la forme de ma première réunion, avec des militants du… PSU, à Argenteuil.
         Sur la localité, le PSU était animé par des militants catholiques de « gauche » qui avaient bien des qualités mais qui n’étaient ni communistes ni révolutionnaires eux aussi. D’ailleurs, nous nous fâchâmes, alors que j’avais rejoint Lutte ouvrière après 68 au moment du Programme commun et de l’ascension de leur nouveau « Camarade », Mitterrand, qu’ils avaient rejoint en 1973. Mais c’est eux qui m’avaient entraîné et introduit…
         Mai 68 passa effectivement par là. La direction du PSU se gauchisa, parallèlement à celle de la CFDT d’alors. Elle et Rocard se firent les chantre sdu socialisme, de l’autogestion, se référant à « l’exemple yougoslave ».
         Ainsi ce gauchissement, le terme de « classe » n’était pour eux alors ni un archaïsme ni un gros mot. Sans que cela ne corresponde à une conviction profonde, celle de s’opposer à la bourgeoisie, en posant la question du renversement de la société, de la prise du pouvoir, et en visant à « éduquer » le monde du travail à la conscience du rôle qu’il a à jouer.
         Mai 68 s’éloignant, les discours et les engagements politiques se droitisèrent, leur géométrie variable étant là la marque de fabrique de tous les politiciens. Rocard, bien sûr, n’y échappa pas, en confirmant ce qu’il avait toujours fondamentalement été, lui qui devint le premier ministre de Mitterrand. D. Mariette

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