mercredi 31 janvier 2024

Drogue : l’opération « place nette » à Argenteuil dans la cité Joliot-Curie, une accalmie malheureusement tout à fait circonstancielle

 

Pour inverser une triste réalité, il faut préparer la Révolution

 


Vendredi 19 janvier, le compte X, anciennement Twitter, de la police du Val d'Oise 95 était été très fier d'annoncer la saisie de 88 kg de cannabis à la Cité Joliot-Curie, l'interpellation de cinq personnes et la réquisition d'un appartement servant d'entrepôt pour la drogue, suite à une opération importante qui venait d'être menée. Tout cela s'inscrit dans le cadre plus général d'une opération dite "place nette", censée "insécuriser les délinquants" et soulager les habitants des Cités populaires.

         Certes, ces trafics participent un peu plus à la dégradation de la vie dans la cité Joliot-Curie comme ailleurs. La drogue et les trafics qui lui sont liés prospèrent sur une misère matérielle et morale grandissante, tant sur le plan de la vente que celui de sa consommation. Ils pourrissent la vie dans les quartiers populaires. En retour, ils accélèrent cette misère, et la répression ne permettra pas de mettre un terme à ce fléau social. Il n'y a aucune raison de croire que les trafics cesseront avec ce genre d'opération spectaculaire et très médiatisée.

         En outre, on peut remarquer que l'opération place nette vise spécifiquement les quartiers populaires, et épargne étrangement les lieux huppés et autres, où d'autres drogues sont pourtant notoirement consommées. Comme l'a dit en plaisantant l'un des habitants de la Cité Joliot-Curie interrogé à propos de l'opération : "il ne faudrait pas qu'ils coffrent un fils de ministre !" On se souvient des frasques, entre autres, du fils d'une ministre LR, arrêté pour conduite sous cocaïne...

         Toute proportion gardée, l'opération "place nette" a donc des relents de la célèbre "War on drugs" menée aux Etats-Unis par Nixon en 1971, qui s'en prenait spécialement aux quartiers populaires et aux Afro-américains. Avec le succès que l’on connaît… DM et P.

PSG : une ristourne de 100 millions sur les impôts, un « joli » but

 

Pour l’amour du sport, mais pas que

 


Une enquête policière pour corruption révèle que le député macroniste Hugues Renson serait intervenu auprès de Bercy pour permettre au club de football parisien de ne pas payer les impôts et les cotisations sociales liés au transfert de Neymar en 2017.

         Nasser Al-Khelaïfi, le président du PSG, dont la fortune est estimée à 70 millions de dollars, a ainsi fait économiser environ 100 millions d’euros au fonds souverain qatari qui possède le club. Tandis que le député facilitateur en a retiré des invitations pour les matches.

         La bourgeoisie a toujours une carotte pour ses valets.

mardi 30 janvier 2024

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 29 janvier 2024 : Les agriculteurs défendent leurs intérêts, les travailleurs doivent en faire autant !

 Les agriculteurs défendent leurs intérêts, les travailleurs doivent en faire autant !

29 janvier 2024

Blocages de nationales ou d’autoroutes, siège de préfectures, descentes dans les magasins de la grande distribution et peut-être un blocus de la capitale : les agriculteurs se mobilisent massivement depuis une semaine. Alors qu’en travaillant d’arrache-pied, certains d’entre eux n’arrivent pas à se verser un Smic, on ne peut que partager leur colère !

Les agriculteurs ont déjà contraint Gabriel Attal, le Premier ministre, à des concessions qui sont loin de satisfaire tous ceux qui sont mobilisés. C’est que la colère est profonde. Et la FNSEA, syndicat majoritaire, a pris la tête de la mobilisation et appelle à poursuivre les actions.

Dans l’agriculture comme dans d’autres branches économiques, il y a des gros et des petits. Les gros sont de véritables capitalistes, à l'image d’Arnaud Rousseau, patron de la grande firme d’agroalimentaire Avril (Lesieur, etc.), également président de la FNSEA. Ils participent à la fixation des prix sur le marché et se conduisent comme des financiers. Ils peuvent faire face aux crises, et même en profiter pour écraser les plus petits.

Ces entrepreneurs font leur beurre en exportant dans le monde entier. Ils savent profiter des accords de libre-échange qui font crever bien des petits paysans ici et dans les pays pauvres. On les entend dénoncer la concurrence étrangère et réclamer des taxes aux frontières, mais ils sont les premiers à exporter dans le monde et à défendre la loi du marché. Et ils utilisent le sort des petits pour arracher de nouvelles subventions.

En revanche, les petits paysans sont des travailleurs de la terre écrasés par les intermédiaires, l’agro-industrie, la grande distribution, et les banques auprès desquelles ils sont souvent surendettés. Ils sont asphyxiés par les plus gros. Lactalis achète ainsi aux producteurs le litre de lait à 40 centimes, litre que le consommateur paie 1 ou 1,20 euro en grande surface – on comprend que les Besnier, actionnaires de Lactalis, soient parmi les plus riches de France, avec 40 milliards d’euros de fortune. À cela, s’ajoutent pour les paysans les aléas climatiques, les épizooties et mille et une contraintes. 

Travailler du matin au soir sans arriver à payer les factures et dépendre des plus gros, cela leur fait un point commun avec tous les travailleurs. Car vivre sans avoir la maîtrise de son salaire et de ses conditions de travail est le lot de presque tous les salariés, ouvriers, employés et techniciens. Voir son pouvoir d’achat dégringoler, risquer de se retrouver sans travail ni logement est le sort de millions de travailleuses et de travailleurs. Eh bien, ce que les agriculteurs mobilisés n’acceptent pas, nous n’avons aucune raison de l’accepter pour nous-mêmes !

Ces petits agriculteurs sont, comme nous, travailleurs à la base de la société. Ils nourrissent la population, disent-ils fièrement et avec raison. Mais sans les travailleurs qui transportent, transforment et conditionnent les produits agricoles… ils ne nourriraient personne d’autre qu’eux-mêmes. Et sans les ouvriers, les hospitaliers, les maçons ou les agents du nettoyage, la société s’arrêterait brutalement.

Ouvriers et paysans sont à la base de toutes les richesses. Mais ce sont les capitalistes, les parasites et les financiers qui profitent de ce travail. Nous n’avons pas à l’accepter !

Nous vivons dans une économie injuste où les capitalistes riches à milliards broient l’ensemble des classes travailleuses. Alors oui, la classe ouvrière et les petits paysans, artisans et commerçants peuvent se retrouver dans le combat contre le grand capital et les banques !

L’ironie de la situation veut que les petits agriculteurs, victimes de la loi du plus fort qui est au cœur du capitalisme, en sont les défenseurs, car ils aspirent à conforter leur propriété. Même si, pour nombre d’entre eux, celle-ci se transforme en endettement à vie et fait planer la menace de la faillite et de l'expropriation. Même si leur libre entreprise les transforme en quasi-salariés des grands groupes de l’agroalimentaire.

Comme tous les exploités, les petits agriculteurs n’auront pas de répit tant que le capitalisme n’aura pas été renversé. Mais ce combat-là repose d’abord et avant tout sur la classe ouvrière. La solidarité, la compassion ou l’admiration vis-à-vis de la lutte des agriculteurs ne suffisent pas : leur mobilisation doit être une source de combativité pour tous les travailleurs que nous sommes. Pour être écoutés et respectés, il n’y a pas le choix, il faut nous battre pour nos intérêts de classe et la perspective d’une toute autre société, collective et planifiée.

                                                                               Nathalie Arthaud

 

Les prochaines permanences prévues à Argenteuil :

-Aujourd’hui lundi 29 janvier : de 18 à 19 heures, centre cl des Raguenets à Saint-Gratien ;

-Mercredi 31 janvier : de 11 h.30 à midi, marché des Champioux.

 

Toutes les semaines, l’hebdomadaire Lutte ouvrière est aussi en vente à la librairie Le Presse-papier et au Tabac-Presse du mail de la Terrasse du quartier du Val-Nord que nous remercions.

 

N’oubliez pas maintenant de réserver votre billet d’entrée pour notre banquet local qui aura lieu en journée le dimanche 24 mars prochain. Parlez-en autour de vous. Le prix du repas est désormais fixé. Comme l’an dernier, 17 euros pour les adultes, 8 pour les enfants jusqu’à 14 ans.

Péages d’autoroutes : de sacrés profits depuis leur privatisation

 

Pas de quoi se vanter

 

 

Le groupe Vinci se vante de n’avoir augmenté les péages de ses autoroutes « que » de 2,7 %. « La plus faible augmentation du secteur » ose -t’il affirmer.

         Depuis la privatisation des autoroutes en 2006, Vinci, Eiffage et Abertis, les trois sociétés qui exploitent une grande partie des autoroutes françaises, ont engrangé près de 20 milliards d’euros de bénéfices grâce au racket des automobilistes, avec le soutien de l’État.

         Alors, non seulement les autoroutes devraient devenir gratuites, mais il faudrait obliger ces voleurs à rendre l’argent !