vendredi 30 juillet 2021

Passe sanitaire : Le chantage patronal a commencé

 Le chantage patronal a commencé

28 Juillet 2021

La loi adoptée le 25 juillet prévoit l’obligation de présenter un passe sanitaire, à partir du 30 août, pour les travailleurs exerçant dans le secteur de la santé et les établissements recevant du public, lieux de loisirs ou de culture, cafés, restaurants, transports en commun, centres commerciaux, etc.

Le gouvernement se défend d’imposer une vaccination obligatoire, puisque la loi prévoit la possibilité de présenter un test PCR ou ­antigénique négatif de moins de 48 heures. Mais qui pourra ainsi se faire tester tous les deux jours pour aller travailler ? A fortiori quand les tests deviendront payants, à l’automne.

Le 15 septembre, la vaccination sera de toute façon rendue obligatoire, « pour l’ensemble des professionnels en contact avec les personnes fragiles », le personnel des hôpitaux, des maisons de retraite, des établissements pour personnes âgées ou handicapées, ou auprès de personnes âgées ou fragiles, y compris à domicile.

Faute de passe sanitaire, les travailleurs seront directement menacés de perdre leur emploi. La version amendée par la droite au Sénat et adoptée le 25 juillet est présentée comme adoucie, puisqu’elle ne prévoit plus le licenciement en cas de refus de présentation du passe sanitaire, comme prévu initialement, sauf pour les salariés en intérim ou en CDD. Mais la loi prévoit qu’en cas de non-présentation du passe sanitaire le travailleur devra utiliser des jours de repos ou de congé. En cas de refus ou d’épuisement de ces jours, le patron suspendra le contrat de travail, et donc la rémunération. Le travailleur non vacciné n’aura d’autre choix que de démissionner et de dire adieu même à toute indemnité de licenciement et allocation chômage.

Concernant le licenciement, Élisabeth Borne, ministre du Travail, a d’ailleurs confirmé que l’amendement voté au Sénat n’empêche absolument pas le patron qui le souhaite de licencier, et même avant les deux mois prévus initialement. « Il ne faut pas laisser croire aux salariés qu’il n’y aura pas de licenciement. (…) On est dans le droit commun du droit du travail, la procédure ne sera pas encadrée et ce sont les Prud’hommes qui trancheront les litiges. » Et en fait, avant même de connaître les modalités précises de la loi et le vote final au Parlement, dès les annonces de Macron, une partie des patrons des secteurs concernés, voire même d’autres non concernés, en ont profité pour exercer une pression sur leurs salariés.

Un certain nombre de lettres et de courriels ont été reçus par des travailleurs, leur annonçant qu’à partir du 30 août ils risquent de voir leur contrat suspendu, ou d’être mis dehors, s’ils ne se plient pas au calendrier indiqué. Celui-ci nécessite en général d’avoir eu une première dose au mois de juillet, ce qui veut donc dire avoir eu accès à un rendez-vous en quelques jours, malgré la saturation d’une partie des centres de vaccination.

À des travailleurs en CDD en contact avec le public, l’employeur a pu simplement annoncer qu’ils ne seraient pas renouvelés s’ils ne se vaccinaient pas dans les délais dictés par Macron. Il y a eu aussi l’exemple d’une cuisinière, embauchée pour une période d’essai, à laquelle le patron va mettre un terme sous prétexte d’un refus de vaccination.

Avant de pouvoir être mise en œuvre, la loi doit être examinée par le Conseil constitutionnel. Mais bien des employeurs ont parfaitement compris qu’elle renforcera leurs pouvoirs, leur donnera des moyens supplémentaires pour faire pression sur les travailleurs. Et ils n’ont pas attendu pour commencer à l’appliquer.

Sous prétexte de lutter contre le virus, le gouvernement fait passer une loi antiouvrière qui renforce l’arbitraire patronal. Il faut la combattre !

Charles Legoda

 

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Nos prochains rendez-vous :

Le 11 et 12 septembre, lors du Forum des associations, nous nous retrouverons sur les stands.

Le samedi 18 septembre, rassemblement pour la défense de l’espace Jean Vilar et contre le projet Cap Héloïse

Le jeudi 23 septembre, à 20 heures, grande salle de l’espace Nelson Mandela, une réunion publique-débat de Lutte ouvrière : crise de la société et perspectives pour le « camp des travailleurs »

 

Attention : mes 5 articles du jour apparaissent parfois sur deux pages voire sur trois pages. Pour lire les 5 articles, cliquez en bas de la première page sur « articles plus anciens). DM

Éducation, Blanquer : baratin sans moyens

 

Son virus : la haine des milieux populaires

 


Le ministre de l’Éducation a expliqué qu’à la rentrée de septembre, les élèves des collèges et des lycées non vaccinés seraient « évincés » si un cas positif était déclaré dans leur classe.

        Dans les quartiers populaires, où le temps d’enseignement perdu affecte le plus les élèves, ce serait une catastrophe de plus. Mais ce n’est pas le problème de Blanquer.

       Après un an et demi où se sont succédé fermetures des établissements et perturbations continuelles, la situation ne change pas pour les élèves et les enseignants : le gouvernement bricole des mesures sans moyens supplémentaires.

Argenteuil, le judo, Clarisse, Ahcène, Nordine, Georges

 

Clarisse

 


Voilà la consécration pour Clarisse Agbegnenou. Quoi que nous pensions de cet olympisme de façade dédié à la publicité et aux rivalités nationales, on imagine la joie de cette athlète parvenue à l’objectif qu’elle s’était fixée. On imagine également toutes les contraintes que cette médaille a exigées. Oui, bravo, même si notre échelle de victoire de vie est ailleurs.

 

Ahcène et Nordine

 La Ville d’Argenteuil y a été de sa satisfaction après la médaille d’or de la judoka Clarisse Agbegnenou. Soit. D’autant plus qu’il y a un lien entre Argenteuil et cette championne. Elle a été licenciée de nombreuses années dans un club local, le Judo Club Escales Argenteuil, des années durant lesquelles elle est devenue une championne de niveau mondial, jusqu’à obtenir la médaille d’argent dans sa catégorie aux jeux olympiques de Rio en 2016.

         Ce parcours est très intéressant pour comprendre les mécanismes qui conduisent des sportifs talentueux au très haut niveau via des clubs qui ont pourtant une vocation première de s’adresser à tous. Sur ce plan, ce club de judo d’Argenteuil en est un bel exemple. Je salue à ce propos les frères Goudjil, Ahcène et Nordine qui le fondèrent et le développèrent à la fin des années 1990 en en faisant un très grand club populaire.

 

Georges

         Quant à la Ville d’Argenteuil et son maire, ils n’ont pas à pavoiser aujourd’hui comme ils le font sur leur site internet. Ceux que cela intéresse liront l’article de presse avec le lien ci-dessous.

         Après 2014, le club connut d’énormes difficultés financières. Nombre d’athlètes de haut niveau le quittèrent pour d’autres clubs, dont Clarisse. L’Escale survécut mais dans la douleur. La municipalité l’avait abandonné.

         Certes cela pose le problème des difficultés à allier le sport de masse et un très haut niveau qui impose de toutes autres contraintes. Mais nous ne discuterons pas cela ici.

         Mais puisque j’ai évoqué Georges Mothron, lisez vraiment l’article en question avec le lien est ci-dessous.

https://actu.fr/ile-de-france/argenteuil_95018/le-club-de-judo-escales-dans-la-tourmente-financiere-voit-partir-ses-champions_12254597.html

Monsanto condamné… à des miettes de miettes

 

Pour combien de victimes au bout ?

 

En pensant très fort à notre ami Jean-Marie victime d’une maladie dégénérative

Le géant de l’agrochimie Monsanto a été condamné par la CNIL à une amende de 400 000 euros pour avoir fiché des personnalités publiques, journalistes et politiques, dans le but de manœuvrer contre l’interdiction du glyphosate, produit par cette firme.

Sur les plus de 40 milliards d’euros de chiffre d’affaires du groupe Bayer Monsanto, cela sera insignifiant. Mais ce qui est reproché à Monsanto, c’est seulement de n’avoir pas prévenu les personnes fichées. Parce que faire du lobbying pour continuer à vendre un produit dangereux pour la santé, c’est le fonctionnement normal du capitalisme.