vendredi 2 juillet 2021

CAC 40 : overdose de profits

 

Le parasitisme total de la bourgeoisie


 

La bourse de Paris, et tout particulièrement les plus grandes sociétés cotées dans le CAC 40, n’en finit plus de battre des records. Avec + 17 % en six mois, les capitalistes peuvent fêter la plus forte hausse sur un semestre depuis 1998. La crise du Covid a été une véritable aubaine pour les spéculateurs et les gros actionnaires. Ainsi Saint-Gobain affiche + 48 % ; la Société Générale + 46 %, Hermès + 40 % et LVMH + 29 %.

Le parasitisme et l’enrichissement de la bourgeoisie n’a d’autres limites que celles que les travailleurs lui imposeront en s’emparant des leviers de commande de cette économie qui va de crises en catastrophes.

Chine: du parti des révolutionnaires à celui des milliardaires. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière

 Chine: du parti des révolutionnaires à celui des milliardaires

30 Juin 2021

Depuis le 28 juin, le régime chinois fête le centenaire du parti au pouvoir, le Parti Communiste Chinois (PCC). Comment une dictature de milliardaires exploitant férocement la plus nombreuse classe ouvrière du monde peut-elle s’intituler communiste ?

Le PCC fut fondé en 1920 par une poignée d’intellectuels gagnés aux idéaux de la Révolution russe, c’est-à-dire à l’idée que le système capitaliste avait fait son temps et que la classe ouvrière devait se battre pour le pouvoir, y compris dans un pays économiquement arriéré comme la Russie ou la Chine de l’époque.

Cette première période du PCC s’acheva en 1927 par une terrible défaite. Des milliers d’ouvriers révolutionnaires et de militants communistes furent massacrés par les nationalistes de Chiang Kai-Shek, alors même que la direction du parti, obéissant aux consignes de l’Internationale stalinienne, leur avait demandé de soutenir ce général nationaliste. Le parti, ou plutôt les survivants, se coupa alors en deux. Une minorité suivit le dirigeant historique Chen Duxiu, rallié aux thèses de Trotsky, et tenta de continuer à militer coûte que coûte dans la classe ouvrière et donc dans les villes. Beaucoup périrent sous les coups de la répression nationaliste. Une autre partie, d’où émergea bientôt un certain Mao Zedong, se replia dans les campagnes pour tenter de constituer une armée révolutionnaire de paysans.

Il fallut 22 ans à Mao pour prendre les villes et donc le pouvoir. Pour mouvementées que furent ces 22 années, pleines de péripéties et de retournements politiques, il y eut tout de même une constante : jamais la classe ouvrière n’intervint, jamais plus le PCC dirigé par Mao ne tenta de l’organiser, de prises, entre autres pour s’appuyer sur elle pour aller vers la révolution sociale. C’est-à-dire que sous Mao, le PCC ne se comporta jamais en parti communiste. En allant à la campagne, en rompant avec les villes et donc avec la classe ouvrière, le PCC se transforma en parti nationaliste. Concurrent de celui de Chiang, offrant un visage d’honnêteté face à un pouvoir corrompu et vermoulu, au fond il n’en défendait pas moins le même ordre social bourgeois.

En 1949, Mao entra dans les villes à la tête d’armées venues des campagnes, sans qu’il y ait une quelconque mobilisation prolétarienne. Le fait que le nouveau régime se tourna provisoirement vers l’URSS dut beaucoup plus à l’attitude des États-Unis qu’à la volonté  des nouveaux dirigeants. En 1972, Mao se réconcilia officiellement avec Nixon, le président américain. Dès lors, la Chine s’ouvrit prudemment, puis rapidement, aux capitaux des pays impérialistes et finit par détenir une part considérable de la production et des marchés mondiaux, permettant la naissance d’une pléiade de milliardaires et d’une multitude d’exploiteurs.

Les circonstances historiques, principalement le retard de la révolution mondiale dû à la contre-révolution stalinienne, firent que la bourgeoisie chinoise a grandi sous l’aile d’un État estampillé communiste et pas sous celle d’un Louis XIV ou d’un Cromwell. L’immensité du pays et de ses ressources, une fois débarrassé de ses structures médiévales, les énormes moyens de l’État né de la révolution paysanne, le jeu de balance entre l’URSS des bureaucrates et l’impérialisme, lui donnèrent la possibilité de s’affirmer. Elle partage toutefois avec ses devancières occidentales l’honneur d’avoir elle-même donné naissance à ses fossoyeurs, les centaines de millions de prolétaires chinois, la plus grande armée de la classe ouvrière mondiale.

Paul GALOIS (Lutte ouvrière n°2761)

 


 

jeudi 1 juillet 2021

Abstention : larmes de crocodile et marchands d’illusions. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière n°2761 à paraître

Abstention : larmes de crocodile et marchands d’illusions

30 Juin 2021

Au premier comme au second tour des élections régionales, deux personnes inscrites sur les listes électorales sur trois ne sont pas allées voter. En réaction au raz-de-marée de l’abstention, une vague de commentaires, parfois méprisants, a inondé les médias.

On a entendu toutes les recettes censées attirer l’électeur : vote sur plusieurs jours, par correspondance, par Internet ou, pourquoi pas, par pigeon voyageur. D’autres, moins imaginatifs, ont proposé de régler le problème en menaçant les abstentionnistes d’amendes ou bien, persuadés de leur mission civilisatrice, ils ont appelé à des campagnes de moralisation sur le « devoir de citoyen » et les différences d’attributions entre les exécutifs régionaux et départementaux.

Tous les hochets agités ces derniers jours et les larmes de crocodile versées au chevet d’une démocratie présentée comme modèle ne parviendront pas à restaurer son image, et pour cause. Si le système politique est de plus en plus discrédité, c’est parce qu’il apparaît pour ce qu’il est : une simple façade. Les élections peuvent se multiplier, les élus se succéder, sans que rien ne change pour les classes populaires. Derrière la façade, le vrai pouvoir appartient de toute façon aux riches et aux capitalistes. Une démocratie qui consiste à accorder aux travailleurs d’en choisir la peinture, et le droit d’en changer tous les cinq ans la couleur, crée de moins en moins d’illusions.

                                                                 Sacha Kami (Lutte ouvrière n°2761)

 

Achetez dès demain notre hebdomadaire Lutte ouvrière (1,2 euro) n°2761, et Lutte de classe (2,5 euros) n°217 :

         Lors de nos permanences de la semaine à venir :

-ce jeudi 1er juillet de 18h à 19h , centre commercial de la cité Joliot-Curie ;

-vendredi 2 juillet, de 11h. à 11 h40 devant l’Intermarché du centre, rue du 8 mai ;

-de 11 h.45 à midi 30 marché Héloïse ;

-de 16 h. à 17 h. marché du Val-Nord côté avenue ;

Et de 17 h 15 à 18 h.15 carrefour Babou ;

-samedi 3 juillet : de 10 h. à 10h.30 au marché des Coteaux

Et de 11 heures à midi au marché de la Colonie ;

         Chez les marchands de la presse :

                   -au Val d’Argenteuil-nord, bureau de tabac de la « dalle » ;

                   -librairie « Le presse papier », avenue Gabriel Péri.

 

Attention : mes 5 articles du jour apparaissent parfois sur deux pages voire sur trois pages. Pour lire les 5 articles, cliquez en bas de la première page sur « articles plus anciens). DM

 

Argenteuil, établissements du Secondaire, écoles de l’échec ?

 

Éducation prioritaire ? Gâchis prioritaire plutôt


 

Turn-over accéléré

Au lycée Jean-Jaurès, la communauté éducative aura vu défiler cinq chefs d’établissement en quatre ans, puisque la proviseure actuelle est sur le départ.

         Bravo pour la continuité pédagogique et de fonctionnement de l’établissement !

         Le prochain prendra combien de temps pour connaître le lycée, ses personnels, ses formations, les élèves ? Puis il devra partir lui aussi ?

         Voilà une situation qui conduit inexorablement aux problèmes.

         Mais de cela, le rectorat s’en soucie-t-il ?

 

Dans ce lycée, certes, les enfants de la bourgeoisie ne sont pas scolarisés

Dans un autre lycée de la Ville, le lycée Georges Braque, il y aura pour le moins 35 élèves par classe à la rentrée prochaine.

         Le lycée n’a pourtant pas changé ni la composition sociale de ses effectifs, un établissement qui demeure à tous points de vue un lycée au recrutement populaire, et qui aurait besoin de conditions particulières de soutien.

         L’ « aide » du gouvernement pour cet établissement est un coup pied de l’âne à tous ceux qui sont concernés, et en premier lieu les élèves.

         Il y a dix ans, 30 élèves par classe étaient dans ce lycée une limite intangible à ne pas dépasser.

         Mais comme la volonté d’économie financière sur les effectifs est, elle, sans limite, la catastrophe est annoncée dans ce lycée… DM