Élément central d’un pourrissement social, désintérêt de l’État
La drogue est un élément central
du pourrissement de la société. Elle est au cœur de la crise des quartiers
populaires.
À
partir des années 1970, son usage s’est banalisé. Nous furent parmi les rares
qui en dénoncèrent la banalisation. L’addiction entrave cette conscience si
nécessaire pour être au mieux le maître de son destin, un enjeu personnel déjà bien compliqué.
La
consommation de drogue, « douce » ou « dure » s’installa
parmi la petite-bourgeoise pour se répandre parmi les plus pauvres. Les drogues
dures firent des ravages mortifères dans certaines cités, à Argenteuil comme
ailleurs.
La
drogue généra une gigantesque économie souterraine avec ses manœuvres, ses gros-bonnets, son blanchiment, les lieux de
vente s’enkystant dans les quartiers populaires et y générant la violence. La
violence du système de trafic sur la population, et celle des réseaux en
concurrence entre eux.
Comment
être attiré par un emploi normal quand ces réseaux offrent tout un panel de
petits boulots très rémunérateurs ?
La
police a un œil sur tout cela, mais l’État n’a pas spécialement intérêt à
lutter pour la réduction drastique de ce fléau qui endort la conscience. Le contrôler est une chose, l’éradiquer
en est une autre.
Ainsi,
l’École aux premières loges du problème ne joue pas un rôle éducateur sur ce plan. Face aux conduites à
risques, sa volonté et les moyens mis en œuvre sont dérisoires. En 37 ans d’enseignement
sur Argenteuil, JAMAIS l’Éducation nationale ne m’a sollicité sur le sujet.
Dans
le développement de la violence qui marque la société, la drogue est un élément
majeur.
Face
au pouvoir que s’arrogeaient des petits trafiquants organisés dans les
quartiers, il est arrivé que des habitants s’organisent pour le combattre. Que
ne pourraient pas faire les réseaux d’information et d’organisation d’un
mouvement ouvrier puissant dans les quartiers.
Un
pouvoir soucieux de la santé et de l’harmonie sociale aurait à cœur de se
pencher sur le problème, en premier lieu en mettant des moyens importants de
prévention. Quand nous évoquions hier la nécessité d’une présence sanitaire,
psychologique et de diagnostic partout dans les établissements scolaires, c’est
à cela que nous pensions aussi. DM
À
suivre. Argenteuil, violence dangereuse des quartiers laborieux (6) : pour
finir, l’échec prévisible des « plans banlieue » et autres plans pour
les « quartiers populaires »