jeudi 4 juin 2020

Argenteuil, la municipalité et le vélo. Quand elle pourrait donner l’exemple


Un vélo payé à chaque agent qui le souhaite ! Et pourquoi pas !

 
Le vélo en Hollande. Pour en arriver là, des injonctions totalement inopérantes (Ph. Holland.com)

Nous ne reviendrons pas sur le fiasco de l’aménagement « vélo » de l’avenue Gabriel Péri. Aussitôt installé à grands frais aussitôt disparu. Non, aujourd’hui, nous nous intéresserons au fascicule que la municipalité a fait distribuer aux habitants, et qui s’intitule sans rire « Tous à vélo pour aller au boulot » !
         Nous avons déjà écrit sur ce que nous en pensions. Ce n’est pas dans les conditions du travail d’aujourd’hui, et en décrétant à la hussarde le tout vélo que l’on permettra l’essor de la pratique de ce moyen de transport pour courts trajets.
         Mais cela nous a donné une idée. Pourquoi la municipalité n’a-t-elle pas en guise d’incitation donné l’exemple ? Non, ma foi, je n’ai jamais vu l’un de ces édiles circuler en petite reine alors qu’ils sont tous censés habiter Argenteuil. C’est vrai, facile de descendre des Coteaux, plus dure est la remontée !
         Et puis, qu’ils proposent à chaque employé de la Ville prêt à circuler en vélo de son domicile à son travail l’achat par la collectivité d’une bicyclette, bien évidemment accompagnée du casque recommandé !

mercredi 3 juin 2020

États-Unis: Trump menace d’envoyer l’armée contre les manifestants américains


En finir avec cet ordre social inique et le racisme qu’il alimente

 


Alors que les manifestations continuent pour protester contre le racisme de la police, qui va avec celui qui imprègne l’administration et une fraction de la société américaine, Trump, bible à la main, éructe et menace d’envoyer l’armée dans les villes ou les États qui, selon lui, se refuseraient à prendre des mesures suffisamment fortes contre cette mobilisation qu’il assimile à « des actes de terrorisme intérieur ». Il avait la veille annoncé la dissolution prochaine des groupes « anti-fascistes » rendus par lui responsables de l’agitation. Son adversaire démocrate à la prochaine élection présidentielle de cette fin d’année, tout en tentant de se démarquer de son rival, y va aussi de ses dénonciations du désordre et de l’appel au calme.
Les exploités ne pourront compter que sur leurs propres forces, et elles sont immenses, pour en finir avec cet ordre social inique et le racisme qu’il alimente.

États-Unis, contre le racisme, une explosion salutaire


Un mouvement qui s’étend comme une traînée de poudre

 


Aux États-Unis, le mouvement de protestations contre les violences policières vis-à-vis de la population noire s’étend comme une trainée de poudre. Malgré la répression et les provocations de Trump, l’embrasement continue. Dimanche, plus de 75 villes étaient touchées.
Aux États-Unis, la police pratique en permanence les violences racistes contre la population noire. Cette fois encore, l’assassinat de George Floyd s’inscrit dans la trop longue liste des exactions policières, tolérées et même couvertes par les autorités, y compris au plus haut niveau.
Aujourd’hui, ils reçoivent un début de réponse, qui déjà les affole tous et qu’ils méritent amplement.

Déconfinemnt erratique, des profondeurs de la société la colère monte aux États-Unis après l'assassinat de George Floyd, défense des salaires, répartition du travail entre tous... Nathalie ARTHAUD sur LCI avant-hier soir

Salaires, emplois, pas question de réduire les salaires, répartition du travail entre tous… Jean-Pierre MERCIER sur Cnews : Réaction à la proposition de baisse de 20 % du salaire des actionnaire de Ryan Air pour "maintenir l'emploi"


Salaires, emplois, services publics, des initiatives locales dans le 95 comme ailleurs, mais la priorité est de réfléchir au programme nécessaire


Une idée à faire partager : c’est tous ensemble que l’on pourra gagner !

 


La CGT du Val d’Oise appelle à des rassemblements aujourd’hui devant la préfecture et les sous-préfectures du département dont un à Argenteuil, de 12 heures à 14 heures. Après ces mois de confinement, il est effectivement nécessaire de se retrouver, pour discuter de la situation nouvelle qui s’est ouverte et les menaces contre le pouvoir d’achat, les salaires, les emplois. Même sur la question des services hospitaliers, ne comptons surtout pas sur le gouvernement pour leur  donner les moyens nécessaires pour fonctionner normalement. Une fois l’épidémie passée, il y aura encore des hommages et des médailles mais pas grand-chose sur l’essentiel.
         La hausse drastique du nombre de chômeurs prévue exige le développement de la conscience du monde du travail devant les urgences de l’heure.
         Ce n’est pas un hasard si le grand patronat à travers les dirigeants de Renault a ouvert le feu sur le front de l’emploi. Renault est un symbole. Il considère  que si les milliers de suppressions d’emplois et les fermetures d’usines sont réalisés demain chez Renault, il lui sera plus facile d’opérer ailleurs la même hécatombe d’emplois.
         Pas question d’accepter les liquidations d’emplois en cours ou prévues. Il faut répartir le travail entre tous sans diminution de salaires. La richesse accumulée par les grandes fortunes du pays  depuis des années est gigantesque. Elle peut permettre cette répartition du travail entre tous, à condition que les travailleurs soient convaincus qu’il n’y a pas les problèmes des travailleurs de telle ou telle entreprise, de tel ou tel secteur, mais que les problèmes des uns et des autres sont le problème de tous.
         Il y a vraiment de quoi discuter. Eh bien discutons-en à l’occasion des rassemblements d’aujourd’hui et ceux prévus le 16 juin prochain ! DM

mardi 2 juin 2020

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi er juin 2020



Travailleuses, travailleurs : un pour tous, tous pour un !

« S’ils veulent fermer l’usine, il faudra nous passer dessus », « MCA, c'est 21 ans de ma vie. À 48 ans, je retrouve quoi derrière ? Dans la région, il n'y a plus rien, ils ont déjà tout cassé ». À l’usine Renault de Maubeuge, l’annonce de la fin de l’assemblage des Kangoo, qui menace l’emploi de plus de 2000 ouvriers, a fait l’effet d’un séisme.
Vendredi, toute l’usine était en grève et, samedi, une manifestation regroupait plus de 8000 personnes. Pour une ville comme Maubeuge, c’est un succès et pour les ouvriers, un encouragement. C’est la preuve qu’ils ne sont pas seuls : bien des commerçants, artisans et autres travailleurs de la région se sentent concernés. Et pour cause !
Que l’on soit salarié, ouvrier, employé, ingénieur ou travailleur indépendant, nous sommes tous menacés. Les secteurs qui échappent à la crise économique sont des exceptions. La règle est le ralentissement brutal et la sous-activité, quand ce n’est pas l’arrêt total pour certains commerces et petites entreprises.
Au mois d’avril, Pôle emploi a enregistré 850 000 chômeurs supplémentaires. « Il ne s’agit pas de licenciements mais d’intérimaires et de CDD qui n’ont pas trouvé de nouvelle embauche », relativise le gouvernement. Mais qu’est-ce que cela change ? Pour ces femmes et ces hommes, le résultat est le même : ils ont perdu leur salaire et ont dû se contenter, quand ils en ont eu, de leurs maigres indemnités chômage.
Et il ne s’agit là que de la première vague ! La seconde s’annonce plus dévastatrice encore. Car il ne s’agit pas que de Renault. Les fermetures et les suppressions d’emplois, les faillites mêmes, sont attendues dans l’aéronautique, l’ameublement, le secteur touristique, la restauration, la mode…
Mais ce qui se passe à Renault doit être un signal d’alarme pour tous les travailleurs. Le constructeur est un symbole de l’industrie française. L’État possède 15 % de son capital et son plan de suppressions d’emplois a forcément recueilli la bénédiction du gouvernement, alors même que Renault est riche à milliards et que l’État va lui en donner cinq autres sous forme de prêt !
À travers Renault, le gouvernement donne le feu vert au grand patronat. Pour sortir de la crise, celui-ci veut « dégraisser », « restructurer », « fermer des usines » ? Eh bien, il peut y aller ! Que les travailleurs en soient conscients ou pas, la bourgeoisie et le gouvernement ont lancé le combat. Et nous sommes tous concernés car le patronat exigera des sacrifices de tous, il fera du chantage à l’emploi et se servira de la crise pour baisser les salaires et pressurer encore plus ceux qui resteront au travail.
Avec les plans de relance, des milliards pleuvent sur le grand patronat. Et pour les travailleurs, ce devrait être le chômage, la misère et l’aggravation de l’exploitation ?
Un emploi et un salaire, c’est la seule richesse des exploités dans cette société : personne ne peut accepter de les perdre ! Alors, il faut que les travailleurs se défendent. Il faut nous battre autour d’un objectif simple et efficace : la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire.
L’activité est réduite ? Il y a du chômage partiel ? Eh bien, il faut baisser les cadences et réduire le temps de travail avec les salaires maintenus intégralement ! Il y a peut-être moins de travail, mais l’argent coule à flot pour le grand patronat. Quant aux profits et aux fortunes accumulés ces dernières années, ils ne se sont pas volatilisés ! Cet argent doit servir à garantir l’emploi et le salaire de chaque salarié.
La répartition du travail sans diminution de salaire est un objectif de bon sens, dans lequel tous les travailleurs, qu’ils soient en CDI, en CDD, en intérim ou en sous-traitance peuvent se reconnaître et derrière lequel ils peuvent se souder. Ensemble, unis dans le combat, les travailleurs représentent une force considérable pour l’imposer.
À Renault, la répartition du travail entre tous, sans perte de salaire, peut être un puissant unificateur des salariés des différents sites, qu’ils soient officiellement menacés ou pas. De toute façon, les déclarations officielles du grand patronat et du gouvernement ne valent rien. Ils mentent comme des arracheurs de dents et ils l’ont bien montré ces dernières années ! Leur seule stratégie est d’opposer les sites et les travailleurs les uns aux autres, c’est de diviser pour régner. 
Pour ne pas tomber dans ce piège, il faut se battre pour que chacun garde son emploi et son salaire. La mobilisation a commencé à la Fonderie de Bretagne à Caudan et à l’usine MCA de Maubeuge. Eh bien, cette combativité doit s’élargir à tous les salariés de Renault et, au-delà, à l’ensemble du monde du travail !

Temps de travail : travaillons moins, mais tous et sans perte de salaire !


Le seul mot-d ’ordre face à des chiffres très inquiétants



843 000 travailleurs supplémentaires se sont inscrits à Pôle emploi en avril. L’augmentation est énorme : sur trois mois, on a compté plus d’un million de chômeurs supplémentaires.
         Ces chiffres ne tiennent pas compte des plus de 12 millions de travailleurs en chômage partiel. Ni de tous ceux qui ont perdu leur gagne-pain mais qui, pour une raison ou une autre, n’ont pas droit aux allocations-chômage.
         Pire, les nouvelles annonces de licenciements s’accumulent.
         De Renault à l’aéronautique et à bien d’autres secteurs, le patronat veut maintenir ses profits malgré la crise, et pour cela il mène une véritable guerre à toute la classe ouvrière. Aucun travailleur ne peut se sentir à l’abri de perdre son emploi, qui est sa seule source de revenu.
         Puisqu’il y a moins d’activité, face à la menace du chômage il n’y a qu’une solution : diminution du temps et de la charge de travail, répartition du travail entre tous sans perte de salaire !