samedi 22 février 2020

Pesticides dangereux vendus dans les pays pauvres, mais que vivent les profits…


Capitalisme empoisonneur



Une enquête de plusieurs ONG révèle que les cinq principales multinationales de l’agrochimie, réalisent plus du tiers de leur chiffre d’affaire mondial avec la vente de pesticides considérés comme les plus dangereux pour l’homme par l’Organisation mondiale de la santé.
Certains de ces produits, pas tous, sont interdits dans l’Union Européenne ou aux Etats-Unis. Cela ne dérange aucunement ces groupes agro-chimiques qui réalisent 60 % de leurs ventes dans les pays pauvres où les réglementations sont quasi inexistantes.
Les dirigeants de ces groupes font de grands discours sur la sauvegarde nécessaire de la planète. En réalité, ils sont prêts à empoisonner l’humanité entière pour augmenter leurs profits. Et ils ont, de fait, les mains libres pour le faire.

De l’ENA à l’EAP : presqu’un anagramme pour la bourgeoisie


La bourgeoisie aura toujours son école



Au plus fort de la crise des gilets jaunes, Macron avait promis que la société allait changer. On allait voir ce qu'on allait voir. Et dans la foulée, il avait annoncé la fin de l'ENA (Ecole nationale d’administration), qui prépare les très hauts fonctionnaires au service de l'État bourgeois, dont il est lui-même issu. L'ENA sera donc remplacée par l'EAP, l'École d'Administration Publique. Hormis ce changement de nom, il y aurait dans les quartiers populaires des classes préparatoires à cette école, baptisées « égalité des chances ». Rappelons que de telles classes existent déjà aujourd’hui…
En fait, la bourgeoisie pourra continuer à recruter ses hauts serviteurs pour gérer ses affaires, et cela toujours en grande partie parmi les siens.

Élections municipales : les communes et la création ou le maintien d’emplois, le pouvoir dans les mains du grand patronat. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière


Les maires et l’emploi : des pouvoirs réduits

19 Février 2020

Bien des candidats à la mairie des grandes villes promettent d’être les champions de l’emploi dans leur commune. Mais ils ne peuvent y croire eux-mêmes.

Le pouvoir des maires en matière d’emploi n’a jamais été très grand. Si des exonérations d’impôts locaux pendant une période plus ou moins longue, la viabilisation ou la dépollution d’un terrain aux frais de la commune ont parfois été un argument pour attirer telle ou telle entreprise dans une zone industrielle, les patrons ont toujours fait ce qu’ils voulaient. Habitués à être servis, liés par mille liens aux élus des grandes villes, les patrons, surtout les gros, ont toujours pris les aides sans se sentir engagés par les promesses de création d’emplois.

Mais, au fil des réformes administratives, les maires ont perdu le peu de pouvoir qu’ils détenaient en la matière. Ainsi la loi dite NOTRe, votée en 2015, a transféré aux régions le schéma de développement économique, autrement dit les dispositifs d’aides aux entreprises, les plans d’investissement ou d’innovations. Dans le même temps, la gestion des déchets ou de l’eau, mais aussi, depuis 2014, les plans locaux d’urbanisme ou la gestion des zones d’activité ont été transférés aux communautés de communes.

Du point de vue de la bourgeoisie, petite ou grande, et des notables locaux qui défendent ses intérêts, ces changements dans la loi ont leur importance. Les budgets, les marchés et les liens à établir pour les emporter se décident et s’établissent à un niveau supérieur. Les grandes entreprises écartent les petites, et les politiciens élus à la région ou à l’intercommunalité écrasent les maires. C’est pourquoi un Gérard Collomb, actuel maire de Lyon, préfère concourir pour présider la métropole plutôt que la mairie.

Du point de vue des classes populaires, ces transferts de compétences ne changent pas grand-chose. Un maire ou un député n’ont jamais eu le pouvoir d’empêcher un patron de fermer ou de délocaliser son entreprise. Au mieux, quand il est proche des travailleurs, socialement et politiquement, un maire peut aider les salariés d’une entreprise à se mobiliser, à s’organiser en mettant les moyens municipaux, y compris juridiques, à leur disposition.

La seule façon d’empêcher les fermetures d’entreprises, d’imposer les créations d’emplois nécessaires, la construction de logements, d’infrastructures ou d’hôpitaux indispensables, sera que les travailleurs et la population se mobilisent, instaurent leur propre pouvoir et imposent leur contrôle sur la marche de l’État, de l’échelon local à l’échelon national.

                                           Xavier LACHAU (Lutte ouvrière n°2690)