dimanche 28 avril 2019
Algérie : dixième vendredi de la colère. Une mobilisation qui ne faiblit pas. Sur la situation, un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de ce 24 avril
Algérie :
face à la mobilisation, le chef de l’armée se pose en sauveur
24 Avril 2019
Mardi 16 avril, le chef
d’état-major de l’armée algérienne Gaïd Salah a accusé l’ex-chef des services
de sécurité d’être à l’origine de la répression contre les manifestations à
Alger et a aussi annoncé l’ouverture d’enquêtes pour corruption.
Gaïd Salah a également fait
procéder au limogeage de généraux, à des mouvements de préfets, à l’arrestation
de patrons accusés de corruption. Parmi eux on trouve Issad Rebrab, l’homme le
plus riche du pays. Gaïd Salah veut ainsi se donner l’image d’un protecteur du
mouvement populaire qui voudrait répondre à ses aspirations.
Vendredi 19 avril, les
manifestants toujours aussi nombreux lui ont répondu aux cris de « Sorry,
Sorry, Gaïd Salah, on n’est pas des cons. Dégagez, ça veut dire
dégagez ! ». Dans la rue principale d’Alger, accrochée à la façade
d’un immeuble, on pouvait lire sur une immense banderole : « Vous
possédez le Parlement, nous, nous avons tout le reste du pays, 2,3 millions de
km2. Partout où vous irez, vous nous trouverez. »
En effet, la mobilisation ne
faiblit pas et les multiples colères non plus. À Alger, l’effondrement d’un
immeuble de la Casbah tombant en ruines a suscité la colère des habitants. En
plus des blessés, deux personnes dont un enfant ont trouvé la mort. Le wali
(préfet) d’Alger, venu sur les lieux, a été chassé par les habitants. Ils lui reprochent
le manque de moyens pour l’entretien de la Casbah, pourtant classée au
patrimoine mondial par l’Unesco.
Après l’annonce à la télévision
que l’ex-Premier ministre Ouyahia était convoqué par la justice, un
rassemblement s’est improvisé devant le tribunal. Les manifestants munis de
pots de yaourt ont attendu celui qui, pour imposer son plan d’austérité, avait
dit : « Le peuple peut se passer de yaourt. »
À Constantine, des travailleurs
de Sonelgaz, la compagnie nationale de l’électricité et du gaz, ont quant à eux
chassé le ministre de l’Énergie Mohamed Arkab, au cri de « Vous avez volé
le pays, voleurs ! » Mais comme le disait un travailleur, « La
mafia ce n’est pas seulement là-haut, c’est aussi ici dans l’usine ». Il
désignait les directeurs, les patrons, et aussi les bureaucrates syndicaux.
De son côté, le dirigeant du
syndicat UGTA Sidi Saïd est accusé d’avoir cautionné la politique antiouvrière
du pouvoir : les plans d’austérité, le blocage des salaires, les attaques
contre les retraites et le Code du travail. Aussi, mercredi 17 avril devant le
siège de l’UGTA, de nombreux travailleurs se sont rassemblés pour exiger son
départ.
Répondant à des appels à la grève
lancés sur les réseaux sociaux, les travailleurs communaux de nombreuses villes
sont en grève. Ceux de la poste et des télécoms, en grève depuis une semaine
dans tout le pays, réclament qu’on leur verse le salaire qui leur est dû.
Le ramadan doit commencer début
mai et Gaïd Salah espère sans doute que cela fera refluer la contestation. Mais
il agite aussi la menace du chaos économique tout en reprenant à son compte le
slogan des manifestants « Armée, peuple Frère Frère. »
La mobilisation en
s’approfondissant peut espérer gagner à elle les soldats du rang, mais
l’état-major de l’armée reste le pilier de cet ordre social injuste. Il sera le
cas échéant prêt à l’écraser. Pour les travailleurs qui sont la base de la
pyramide sociale, le combat ne fait que commencer.
Leïla
Wahda (Lutte ouvrière n°2647)
Libellés :
Algérie 2019
Macron Salvini, même combat
La différence entre l’un et l’autre :
du vent
Macron continue à jouer sans
vergogne la carte du nationalisme, avec son refrain sur « l'art d'être
français ». Il brode sur le thème de l'immigration, promettant pas moins
d'un débat parlementaire par an sur le sujet ! Mais surtout, il propose
une réduction de l'espace Schengen, c'est-à-dire, en clair, un renforcement des
barbelés autour des pays de l'UE, donc plus de répression contre les migrants
qui fuient la misère et la guerre.
La
traversée clandestine de la Méditerranée, le verrouillage des frontières
européennes font déjà des milliers de morts chaque année. Alors quand Macron et
les macronistes se prétendent les remparts contre le RN et l'extrême droite
française et européenne, c'est bidon. En réalité, leur politique n'a pas
grand-chose qui se distingue de celle d'un Salvini en Italie. Sauf des
discours.
Libellés :
migrants
Dassault à Argenteuil, à Cergy, ou nulle part, ce sont les actionnaires qui décident. Un point c’est tout
M. Pipeau et le maire d’Argenteuil
Début
février, à l’occasion du débat macronien, le maire d’Argenteuil a interpellé
Macron sur le départ annoncé de l‘entreprise Dassault d’Argenteuil à Cergy.
L’argumentation de Georges Mothron était la suivante : la municipalité d’Argenteuil
répondant à toutes les demandes de Macron, à ce dernier de renvoyer l’ascenseur
sur une question importante, le départ de l’avionneur Dassault marquant la fin
grosso modo d’un siècle et demi d’histoire industrielle locale. Le maire
d’Argenteuil demandait à pouvoir en discuter directement avec Macron.
Ce
dernier a fait mine devant les caméras de répondre favorablement et d’avoir
compris le problème. Mais, à ce jour, il n’y a jamais eu de suite à ce qui a pu
apparaître comme un engagement du locataire de l’Élysée. Et l’on peut parier
qu’il n’y en aura jamais.
Et même
s’il y en avait une, il n’y aurait strictement rien à en attendre.
On ne
peut reprocher à Georges Mothron de tenter l’impossible. Mais tout comme le
sort de l’industrie à Argenteuil, il ne pèse rien face à Macron, lequel ne pèse
strictement rien devant Dassault, comme devant Pinault, Arnault, Bolloré, bref
devant le capital qui est l’éléphant qui compte, qui porte le président, là où
il veut aller, et qui n’a que faire des mouches de coche qui peuvent animer une
soirée de débat mais dont les moyens de pression sont insignifiants voire nuls.
Libellés :
Nouvelles d'Argenteuil
Inscription à :
Articles (Atom)