dimanche 31 mars 2019

Nice, manifestante blessée : elle a bien été bousculée par un policier


Une bavure macronienne difficile à camoufler



Le procureur de Nice a finalement déclaré que la manifestante de 73 ans gravement blessée à Nice au rassemblement des gilets jaunes du samedi précèdent avait bien été bousculée par un policier. Or ce même procureur avait affirmé quelques heures après les faits que cette femme n’avait « pas été touchée par les forces de sécurité ». Et Macron s’était empressé de relayer cette version.
Devant les images télévisées de la scène, le policier a été obligé de se dédire. Une enquête judiciaire est désormais ouverte. Cette fois encore, Macron a poussé le bouchon trop loin.



Ce soir dimanche, à 20 heures sur LCI

Débat avec Nathalie Arthaud


 

Algérie : la contestation populaire met le régime en crise.


Nouvelles manifestations massives en Algérie



Un manifestant : « Toute l’Algérie refuse l’article 102. Les Algériens ne veulent pas être gouvernés par un système pourri. Nous demandons qu’il parte, nous demandons au système de partir. »

Pour le sixième vendredi consécutif, la population algérienne est de nouveau descendue dans les rues à travers tout le pays, Un million de manifestants rien qu'à Alger. Ils rejettent toujours Bouteflika, mais aussi l'ensemble du « système » au pouvoir, ce clan qui s'accapare l'essentiel des richesses du pays. Ils n'acceptent pas non plus les manœuvres du chef de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah qui a proposé d’appliquer l'article 102 de la Constitution qui invoque l’incapacité d’un chef de l’État pour demander, tardivement, que Boutleflika soit mis à l’écart.
      Par ailleurs Haddad, patron des patrons et profiteur notoire, se sachant haï, a démissionné. Les milieux dirigeants reculent petit à petit face à la pression populaire, sans trouver de solution à la crise, mais sans vouloir lâcher leur parcelle de pouvoir.
    Malgré ces manœuvres la mobilisation et la contestation s’élargissent, s’approfondissent.

Sur la situation en Algérie, également l’article de notre hebdomadaire daté de mercredi.

Algérie : la contestation populaire met le régime en crise

Vendredi 22 mars, malgré les intempéries qui ont touché de nombreuses régions d’Algérie, des cortèges massifs ont de nouveau parcouru toutes les villes du pays. Démarrée un mois plus tôt, le 22 février, la contestation, le hirak comme l’appellent désormais les Algériens, ne faiblit pas.
Les classes populaires rejettent en bloc le plan B du pouvoir, avec son report des élections, sa conférence nationale et sa réforme de la Constitution. La solution ne peut pas venir de ceux « qui ont volé les richesses du pays ».
Avec les vacances scolaires, les Algériens ont manifesté en famille dans la joie, mais avec toujours la même détermination. Ils exigent avec vigueur que le « système dégage ! ». C’est un préalable, la méfiance envers les politiciens est totale. Le nouveau Premier ministre, Bedoui, et son acolyte Lamamra sont conspués. « Ni Bedoui ! Ni Lamamra ! Système dégage ! » Nommé Premier ministre le 11 mars, Bedoui n’a toujours pas réussi à former un gouvernement. Il aurait contacté près de 450 personnalités, qui auraient toutes décliné la proposition d’un poste ministériel. « Si ton téléphone sonne, ne décroche surtout pas, c’est sûrement Bédoui ! », cette blague qui circule à Alger reflète l’impasse politique dans laquelle se trouve le pouvoir.
Chaque jour apporte son lot de politiciens et dirigeants qui retournent leur veste et soutiennent un mouvement populaire qu’ils condamnaient la veille. Ces ralliements et cet opportunisme sont vécus comme une marque de mépris supplémentaire et ne font qu’accroître la volonté d’en finir avec le système tout entier. Les manifestants crient : « On vous a dit Partez tous, pas Venez tous ! Dégagez ! »
Le ralliement le plus cynique et le plus spectaculaire est sans doute celui de Ouyahia, dirigeant du RND, l’ex-Premier ministre détesté des Algériens, qui agitait début mars la menace de la guerre civile et qui affirme aujourd’hui comprendre et approuver le mouvement populaire. À l’intérieur de son parti, Ouyahia fait face à une contestation de militants qui l’accusent de corruption et veulent son départ.
Au sein du FLN, de plus en plus de responsables lâchent le plan B du clan Bouteflika. Son porte-parole, Khaldoun, s’en est démarqué : « Cette conférence ne va pas régler le problème… Qui va mandater les participants ? La conférence n’est plus valable. » Rappelé à l’ordre par certains responsables, il a été suivi par d’autres, à l’image du maire FLN d’Alger-centre, Bettache, naguère partisan acharné du cinquième mandat. Ce dernier, pour justifier son ralliement, invoque ses origines populaires, affirme vivre dans un quartier populaire et se lever tous les matins pour aller travailler !
Un autre soutien illustre aussi la crise que traverse le régime, celui du PDG de la Sonatrach (Société nationale des hydrocarbures). Alors que le 10 mars la direction de la Sonatrach avait menacé de sanction les travailleurs qui s’étaient mis en grève contre le cinquième mandat, il salue aujourd’hui le mouvement populaire : « La Sonatrach ne peut rester en dehors de ce mouvement, en sa qualité d’entreprise citoyenne et de locomotive de l’économie nationale. »
Face à un puissant mouvement qu’ils sont pour l’instant incapables d’endiguer, les partis de l’Alliance présidentielle, qui ont soutenu la candidature de Bouteflika, se fissurent et s’entre-déchirent. Quant aux partis d’opposition, des islamistes aux libéraux, discrédités eux aussi, ils tentent pour l’instant sans succès de s’unir pour offrir une solution qui préserve les intérêts des classes possédantes.
Quelle sera la personnalité apte à diriger cette transition qu’ils tentent de mettre en place ? Des noms circulent, comme celui de Bouchachi, avocat, ex-porte-parole de la Ligue des droits de l’homme, que l’on voit dans les manifestations d’avocats et de magistrats. La presse évoque comme autre homme possible Liamine Zeroual, ex-officier, qui avait été élu président durant la décennie noire.
L’armée est restée discrète, jusqu’à ce que le général Gaïd Salah, ministre de la Défense, qui avait menacé les manifestants le 7 mars, salue lui aussi le mouvement populaire. Le 26 mars, il a finalement demandé la destitution de Bouteflika, tentant ainsi de mettre fin aux manifestations. Reprenant leurs mots d’ordre, il a déclaré : « Le peuple et l’armée sont frères. »
Le pouvoir n’a pour l’instant pas choisi de recourir à la répression, mais rien n’exclut qu’il puisse le faire dans l’avenir.
Les travailleurs, les classes populaires des villes et des campagnes, orgueilleux de leur mouvement, soucieux de le préserver et de le faire aller de l’avant, expriment de l’hostilité et de la méfiance vis-à-vis de tous ceux qui veulent parler en leur nom. Cette méfiance est plus que légitime. Un véritable changement de système ne pourra venir que d’eux.
Après l’annonce du 26 mars, un nouveau slogan est apparu : « Bouteflika, puisque tu t’en vas, ammène Gaïd Salah avec toi ! »

                                             Leïla Wahda (Lutte ouvrière n°2643)

Pinault, Kering : un « petit » bonus de 21,8 millions


Ça plane pour lui



En 2019, François-Henri Pinault, le PDG du groupe de luxe Kering (Yves Saint-Laurent, Balenciaga, Gucci...) va toucher 21,8 millions d’euros – une somme huit fois supérieure à celle perçue en 2018 (qui correspond à « seulement » 2,7 millions, excusez du peu !). Cette augmentation vertigineuse s’explique par le déblocage de 21 000 « KMU », des « unités monétaires Kering » indexées sur le cours de l’action du groupe : 18,6 millions qui viennent s’ajouter à son salaire fixe, de 1,2 million d’euros annuels. Ce cadeau a été avalisé par le conseil d’administration, les actionnaires remerciant ainsi leur  PDG pour la hausse du chiffre d’affaires, des bénéfices nets, et donc de leurs dividendes.
Sa rémunération approche donc les 2 millions d’euros par mois. Et on ose nous dire qu’il n’y a pas d’argent pour les routes, les écoles, les hôpitaux !

Fête de Lutte ouvrière 2019 : les 8.9 et 10 juin prochains !


Le petit avant-goût d'un grand idéal



La fête se déroule dans un grand parc boisé de plusieurs hectares, à Presles, petite ville du Val-d’Oise, à 30 km au nord de Paris, entre L’Isle-Adam et Beaumont.
En 2019, la fête ouvrira ses portes le samedi 8 juin de 11h à 23h, puis sans interruption du dimanche 9 juin à 9h au lundi 10 juin à 20h.
La carte d'entrée est valable pendant les trois jours d'ouverture de la fête. Vous pouvez vous procurer vos entrées pour la Fête auprès des militants. A Argenteuil : Dominique, 0699499864 et MDommarie@aol.com
La carte d'entrée ne vous coûtera que 12€ si vous l'achetez avant le 28 avril. Elle coûtera 15€ du 29 avril au 7 juin. Ensuite il faudra se procurer la carte d'entrée directement à la fête au prix de 20 €. L'entrée est gratuite pour les enfants de moins de 14 ans accompagnés.
À l'intérieur de la fête, tous les spectacles, cinémas, débats, « services », sont gratuits pour tous. Ne sont payants que la nourriture, les objets artisanaux, les livres, les disques, et certaines attractions particulières comme le « parcours dans les arbres ».
Vous pouvez aussi acheter dès maintenant des bons que vous paierez 4 euros alors qu’ils vaudront 5 euros de pouvoir d'achat à la fête. Ces bons représentent donc une réduction de 20 % sur tous vos achats à l’intérieur de la fête.
Nous faisons cette remise pour remercier ceux qui nous aident à préparer la Fête en nous donnant les moyens de faire les avances, ou de verser des arrhes aux fournisseurs ou aux artistes.

Argenteuil, projet Lidl sur la butte d’Orgemont


Opacité, secret et fait accompli




A l’angle de la rue du Clos des Moines et de l’avenue de Stalingrad, une friche existe depuis des lustres à la place d’une usine de traitement du gypse. Elle fait tâche en bordure du parc de la butte d’Orgemont, lequel résulte du comblement des anciennes carrières, et qui est aujourd’hui partiellement aménagé.
         Ce terrain appartient à un propriétaire privé. Il y est question depuis de nombreuses années d’y installer une activité commerciale. Cela se concrétiserait aujourd’hui par la vente du terrain à Lidl qui y installerait une de ses enseignes. Le permis de construire aurait déjà été délivré.
         Des habitants se sont exprimés contre cette perspective et une pétition circule en ce sens.
         Il est vrai que le bon sens serait d’intégrer cette parcelle dans ce futur parc bientôt totalement aménagé de la butte.
         Il est vrai qu’il y a déjà en face le supermarché « Grand frais » mais dont les prix élevés rejettent une partie des habitants du quartier et au-delà, qui ne verraient pas d’un mauvais œil l’installation d’un Lidl.
         Mais il est vrai qu’il en existe déjà un, mais à un kilomètre, après la cité Joliot-Curie, sur la commune d’Épinay-sur-Seine. Mais quelles sont les manœuvres du groupe Lidl ? Quelle localisation veut-il privilégier ? Mystère et boule de gomme.
         Et quelles conséquences sur l’Intermarché du petit centre commercial de cette cité Joliot-Curie, centre laissé à l’abandon ?
         Si le projet aboutissait, il nécessiterait des aménagements routiers, à un endroit où la circulation est largement perturbée par la sortie de l’A15, celle de Grand frais et par la station-service. Par qui seront-ils payés ? La commune ? Le conseil départemental ? C’est-à-dire par nos impôts.
         Bref, si l’affaire n’est pas simple, elle pose surtout de nombreuses interrogations sans réponse, et plus fondamentalement, la question du contrôle de la population sur les affaires de la société.
         Du jour au lendemain, les habitants sont mis au pied du mur. Ils n’ont été ni informés ni consultés au préalable sur des décisions qui ont été prises dans leur dos.
         Sur un problème particulier, cela résume le fonctionnement de toute la société et ce qu’il faudrait changer. C’est vrai pour le fonctionnement de la vie politique et pour celui des entreprises. En l’occurrence, les projets de Lidl devraient être mis sur la place publique. Il faut donc lutter pour imposer la levée du secret qui règne dans les tractations entre les édiles et les promoteurs et investisseurs. Cela concerne les habitants, les employés municipaux, les travailleurs des entreprises concernées.
         En amont, maîtres de l’ensemble des donnés, toutes les personnes concernées pourraient alors décider démocratiquement de ce qu’il convient de faire, ou pas.