mardi 19 mars 2019

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 18 mars 2019


Le peuple algérien ne lâche rien face aux manœuvres du pouvoir



La dernière manœuvre du clan Bouteflika a consisté à renoncer au cinquième mandat d’un président impotent… pour mieux prolonger le quatrième. Elle n’a en rien entamé la détermination des contestataires. Vendredi 15 mars, les manifestants étaient plus nombreux que jamais, peut-être 15 millions dans tout le pays. « Système dégage », scandent-ils : la colère contre les affairistes qui accaparent les ressources du pays est générale. Elle touche toutes les régions de ce pays immense, et jusqu’aux Algériens en France. Elle mobilise les femmes, que les islamistes avaient voulu cloîtrer à la maison. De nombreuses couches sociales, y compris des catégories privilégiées comme les juges, sont mobilisées. La jeunesse scolarisée est en pointe dans la mobilisation.
Les Algériens ont de quoi être révoltés par ce système qui les condamne à la précarité, au dénuement, pendant que les privilégiés liés au pouvoir se gavent, tout en affichant leur mépris pour les classes populaires. En Algérie, le salaire minimum ne dépasse pas 130 euros mensuels. Quand on sait qu’Issad Redrab, le patron du conglomérat de l’agroalimentaire, de la distribution et de l’industrie Cevital, a accumulé une fortune de 3,7 milliards de dollars, on mesure l’exploitation féroce réalisée par les capitalistes.
Quelles sont aujourd'hui les perspectives pour le peuple algérien ? Pour l’instant, l’armée se tient en retrait. Mais le passé a montré que ses dirigeants n’hésitaient pas à tirer sur la population. En 1988, l’armée a tué des centaines de jeunes manifestants. Durant les années 1990, elle répondit aux massacres des islamistes par d’autres massacres. En 2001 encore, elle a réprimé en Kabylie en faisant 125 morts au bas mot. Les islamistes sont eux aussi en embuscade, même si certains se sont discrédités en participant au pouvoir. Enfin, il est possible que les dignitaires du régime finissent par accéder à la demande d’élections sans Bouteflika et se reportent sur un autre homme qui garantirait leurs privilèges.
Si les médias français ne rapportent que les manifestations du vendredi, toute une agitation traverse en permanence l’Algérie. Des grèves éclatent dans de nombreuses entreprises publiques ou privées : dans les chemins de fer, les hydrocarbures, les chantiers, l’industrie, etc. Les travailleurs réclament le départ de Bouteflika et parfois aussi des augmentations de salaires. Il est à espérer que ces grèves se multiplient et que les travailleurs réalisent ainsi le rôle qu’ils jouent dans la société. Produisant toutes les richesses accaparées par les privilégiés, ils détiennent un levier incomparable. S’organiser dans leurs entreprises peut leur permettre de se constituer en une force sociale et collective qui compte.
Les travailleurs rejettent le système en place. Mais ils ont intérêt à imposer que le changement ne soit pas seulement un ravalement de façade. S’il se réduit au remplacement de Bouteflika par un autre dignitaire, en quoi la vie des jeunes chômeurs si nombreux, des travailleurs si précaires et si mal payés, en serait-elle transformée ? Il faut espérer que ces derniers exercent leur contrôle sur les événements. Ils ne doivent pas accepter un changement qui se réduirait à changer les têtes sans remettre en cause l’accaparement des richesses tant dénoncé.
Les manifestants ciblent également Macron, qui soutient la clique en place. Pendant 132 ans, la France a pillé l’Algérie après l’avoir colonisée dans des violences atroces. Aujourd'hui, les capitalistes français liés au régime de Bouteflika continuent de piller les ressources et le travail des Algériens. Alors que de plus en plus de jeunes risquent leur vie pour franchir la Méditerranée, le gouvernement français réduit le nombre de visas accordés aux Algériens. Le Pen, elle, voudrait carrément les supprimer ! Elle est la digne héritière de son père, ancien de l’Algérie française et officier tortionnaire pendant la guerre d’Algérie.
Ces politiciens français défendent les intérêts des possédants des deux pays. Les travailleurs de France ont, eux, toutes les raisons d’être solidaires de la lutte des travailleurs d’Algérie. Les capitalistes qui les exploitent sont parfois les mêmes : Renault, Total, Lafarge, Sanofi et consorts. Leurs intérêts de travailleurs sont les mêmes aussi.
Alors, tous nos espoirs se portent vers les femmes et les hommes qui, de l’autre côté de la Méditerranée, se battent pour avoir un travail et pouvoir en vivre correctement, pour la liberté et pour la dignité. Vive la lutte des travailleuses et des travailleurs d’Algérie !

Aujourd’hui mardi 19 mars
Manifestons !
À 13h00 à Paris
Lutte ouvrière appelle à participer à la journée de mobilisation et de grève du 19 mars. A Paris, le rendez-vous de la manifestation est à 13h au RER Luxembourg.
Lire l'article du journal Lutte ouvrière sur l'appel à la manifestation

Nathalie ARTHAUD sur Le Live de BFMTV hier matin à 11 heures

Champs-Elysées : petits casseurs et grands casseurs


Un gouvernement et un patronat de « casseurs »

Depuis samedi dernier, le pouvoir et ses relais dans les médias se déchainent contre le saccage de boutiques des Champs-Élysées.
Pointant les méfaits de bandes de pilleurs, de groupes d'extrême droite et de Black Blocs n'ayant rien à voir avec le mouvement des gilets jaunes, ils en profitent pour attaquer ce dernier.
Ils étaient 1 500, selon la police, à commettre ces dégâts. Mais on ne parle que de ça. Comme s'il n'y avait pas eu des dizaines de milliers de gilets jaunes à manifester ce jour-là, en dénonçant l'insuffisance des revenus, des salaires et des retraites.
Le patronat et les gouvernants sont de bien pires « casseurs », eux qui saccagent la vie de millions de travailleurs, de retraités, de chômeurs, de jeunes...


Comment faire pour les discréditer ?... tente le gouvernement


Argenteuil : crèches et délégation de service public


Rien de doit être fait au détriment de toutes !

 
Le délégataire veut de la galette, les travailleurs veulent être titulaires !

Lors du dernier conseil municipal, sur la question de la mise en « délégation de service public » de deux crèches, l’une ancienne, municipale, et une nouvelle, la municipalité a semblé indiquer que rien ne se ferait au détriment des agents actuellement dans la crèche municipale « Le blé en herbe ». Les agents titulaires seront reclassés dans les crèches municipales restantes, et les agents contractuels seront repris par le délégataire.
         Soit, mais nous venons d’apprendre qu’une travailleuse du Blé en herbe, toujours contractuelle au bout de neuf ans se verrait certes maintenue en poste par ce délégataire, mais sans que l’on prenne en compte son ancienneté de neuf années.
         Notre lecteur très attentif sur ce genre de sujet saura nous donner des informations sur le sujet, et intervenir pour que ce cas soit réglé dans le sens qui doit être : celui non seulement d’un CDI mais également de la reconnaissance de l'ancienneté complète. Et si la municipalité décide de titulariser cet agent qui pour le moins le mérite bien au bout de neuf ans, cela sera encore mieux, cet agent pouvant alors, comme les autres titulaires, être reclassé dans les autres crèches s'il le désire. D MARIETTE

Argenteuil. Défense de Jean Vilar,Communiqué de presse du Comité Jean Vilar :






La duplicité du maire entre destruction des paysages impressionnistes en bord de Seine et en même temps valorisation de ce même patrimoine !

Georges MOTHRON, maire d’Argenteuil, natif de cette ville, voudrait défigurer de façon outrancière et définitive le paysage si cher à Monet et aux Impressionnistes dont Argenteuil fût un des berceaux. Alors que des centaines de tableaux illustrent cette époque de notre ville, de la Seine et de ses berges, « l’Ile » Héloïse est, si nous le laissions faire, condamnée à être irrémédiablement défigurée par une masse de béton de 45 mètres de haut et des parkings inondables. Cette « île » qui fût une source d’inspiration pour Monet et ses amis artistes. Nous serions alors définitivement condamnés à avoir un véritable mur de béton entre notre ville et la Seine, notre fleuve.
Dans ce même temps, Georges Mothron sera mardi 19 Mars 2019 avec le Ministre de l’Europe et des affaires étrangère Jean Yves Le Drian , en compagnie du Ministre de la culture Franck Riester au collège des bernardins à Paris dans le cadre de la « route des Impressionnismes. Il obtiendra le certificat délivré à Argenteuil comme ville référente de la route Monet. G. MOTHRON est aujourd’hui président-fondateur honoraire de l’association eaux & lumière qui avait demandé le classement de l’Impressionnisme sur la liste du patrimoine Culturel Mondial de l’UNESCO. Le but de l’association est je cite « de mettre en valeur les paysages ayant été représentés par des œuvres artistiques réalisées au cours des 19eme et 20ème siècles et mettre en valeur les pratiques sociales s’y inscrivant ».
Comment peut-on se trouver face à une telle duplicité, celle d’un maire qui voudrait détruire ce qui reste des paysages impressionnistes tout en se faisant reconnaitre comme valorisant les mêmes Impressionnistes ?
Le réaménagement envisagé de la maison de Claude Monet, pour l’ouvrir au public essentiellement en numérique et virtuel alors que celui-ci a peint à Argenteuil 259 tableaux, ne suffira pas pour faire d‘Argenteuil une ville des Impressionnistes. Nous confirmons une fois de plus que l’Ile Héloïse non défigurée doit s’intégrer dans un projet de reconquête des berges et d’un parcours de l’Impressionnisme à Argenteuil.
Voilà Argenteuil au carrefour : son identité impressionniste, mondialement connue, sera-t-elle confinée aux livres d’art ? Où va-t-elle mettre en valeur un site majeur au plan écologique, social, culturel, point de rencontre entre ville et fleuve, entre banlieue et route de Paris, entre nature et urbanisme ? Nous appelons Argenteuillais et Valdoisiens à participer nombreux à ces enquêtes publiques.
                                                           Argenteuil, le 18 mars 2019