lundi 13 août 2018

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise de ce lundi 13 août 2018 : « Guerres commerciales, protectionnisme... Le monde capitaliste s'enfonce dans la crise »


Guerres commerciales, protectionnisme... Le monde capitaliste s'enfonce dans la crise

En plein milieu du mois d’août, va-t-on connaître une nouvelle crise financière ? À la fin de la semaine dernière, les Bourses mondiales ont connu un nouveau soubresaut provoqué par l’aggravation de la situation économique de la Turquie qui a vu sa monnaie plonger de près de 20 % en une seule journée.
À l’origine de cette crise, il y a l’épreuve de force engagée par Trump avec le président turc Erdogan. Avec la brutalité dont il est coutumier, Trump utilise les moyens de pression que lui donne la puissance de l’impérialisme américain. C’est l’annonce du doublement des taxes douanières sur l'aluminium et l'acier turcs qui a accéléré la débâcle de la monnaie turque.
Quelques jours avant, c'était l'entrée en vigueur des sanctions décidées par le même Trump contre l'Iran qui entraînait la chute de la monnaie iranienne, laissant prévoir là aussi une envolée de l'inflation, une aggravation de la crise économique, du chômage et des souffrances que va subir la population du pays.
Dans ces deux pays, les mesures protectionnistes ou de boycott économique se traduisent par une situation de plus en plus dramatique pour les peuples. Mais ils ne sont pas les seuls touchés. Du fait de la crise, les gouvernements américain mais aussi européens se livrent à une guerre économique dont les conséquences sont et seront de plus en plus payées par les populations de leur propre pays. La majoration des taxes douanières entraînera l'augmentation des prix pas seulement en Iran et en Turquie. Mais pire encore, elle entraînera un rétrécissement des marchés et une aggravation de la crise.
C'est cette situation qui crée l'incertitude et provoque régulièrement l'affolement des marchés financiers. Cette dernière secousse est-elle une simple péripétie comme les Bourses en connaissent régulièrement ou est-elle annonciatrice d'un effondrement majeur ? Personne ne peut le dire tant les capitalistes ont transformé l’économie mondiale en un véritable casino planétaire de la finance livré à la merci de spéculateurs imprévisibles.
À bout de souffle, le capitalisme est bien incapable de sortir de la crise. Il engendre des inégalités de plus en plus monstrueuses. Il maintient des régions entières dans le sous-développement, d’autres sont transformées en véritables champs de ruines par les guerres menées pour les intérêts des capitalistes des grandes puissances. Des populations entières sont contraintes de prendre le chemin de l’exil pour assurer leur survie.
Ici, en France, les travailleurs ont vu leurs conditions d’existence s’aggraver au fil des attaques menées contre l’emploi, les salaires, la protection sociale par le patronat et par tous les gouvernements à leur service, quelle que soit leur couleur politique. Des millions de femmes et d’hommes sont condamnées à survivre dans des situations de plus en plus précaires. L’exploitation renforcée et l’appauvrissement des classes populaires permettent à une minorité de grands bourgeois, détenteurs des capitaux et des entreprises, de s’enrichir d’une façon insolente. L’homme le plus riche de France, Bernard Arnault, a vu sa fortune augmenter en une année de 1300 € toutes les deux secondes, une somme que bien des travailleurs ne gagnent pas en un mois ! « Les profits aujourd’hui, et après moi le déluge ! », telle est la morale de cette minorité de privilégiés.
Tant que le grand capital contrôlera l’économie, les attaques antiouvrières se poursuivront : le patronat sera à l’offensive dans les entreprises pour augmenter la charge de travail et supprimer des emplois ; le gouvernement, quel qu’il soit, s’inclinera devant les exigences des capitalistes et des puissances d’argent. Ceux qui prétendent que le sort des travailleurs pourrait s’améliorer dans le cadre du capitalisme mentent et propagent des illusions néfastes.
Pour défendre le droit élémentaire à un emploi et à un salaire permettant de vivre, pour ne pas être menacés de connaître la situation qui est celle aujourd’hui des masses populaires de Turquie plongées dans la tourmente de l’aggravation de la crise, les travailleurs ne pourront compter que sur leurs luttes collectives et déterminées, en étant prêts à aller jusqu’au bout, jusqu’à exproprier la classe capitaliste pour l’empêcher de conduire l’ensemble de la société à la catastrophe.

Monsanto : une première victoire


La multinationale assassine

 
S’il n’attaquait que les mauvaises herbes… 

Dewayne Johnson, un jardinier atteint d’un cancer qui attaquait la firme Monsanto en justice vient de remporter une première victoire devant le tribunal qui a condamné la firme fabriquant le Round Up à 290 millions de dollars de dommages. La firme fait appel et défend son produit phare continuant à prétendre que son Round up est inoffensif. Rien ne dit qu’avec les appuis dont il bénéficie jusqu’au sommet de l’État, le groupe agro-alimentaire n’aura pas finalement gain de cause ou qu’il ne verra pas sa sanction allégée. Mais c’est une première victoire et un encouragement pour les dizaines de milliers de victimes de par le monde dont une partie ont aussi déposé plainte, aux États-Unis et ailleurs.

Pollution ; chantier pollué à Saint-Denis, et réaction


L’irresponsabilité capitaliste passée et présente

 
Pollution assurée.

À la Plaine Saint-Denis, quartier autrefois très industriel qui jouxte Paris, le chantier d’un immeuble de bureau a été suspendu par un arrêté municipal. Comme beaucoup d’autres, il est confronté à une pollution datant des occupations précédentes. Une nappe d’eau verdâtre a été atteinte dégageant une forte odeur, les analyses ont révélé de fortes proportions de benzène et de nitrobenzène. Les usines sont parties sans que leurs propriétaires prennent la peine de dépolluer.
Et aujourd’hui le promoteur (BNP Paribas Immobilier) voulait continuer les travaux, jouxtant une école, malgré les fortes chaleurs qui accentuent les dégagements malodorants voire toxiques. Il a fallu que les riverains saisissent les autorités pour imposer le principe de précaution.
         Puisque l’on parle de ce sujet, combien Safran va au final payer pour la dépollution du site Sagem à Argenteuil ?

Argenteuil, Education, vanité, et travaux d’été


Manque de modestie optimale

                                                                     

 
Tous les parents d’élèves des écoles primaires d’Argenteuil dont la responsabilité relève de la municipalité viennent de recevoir d’elle une lettre où celle-ci fait état de la liste des travaux qui ont eu lieu cet été dans le groupe scolaire de leur enfant. Comme quoi, lorsque la municipalité veut informer, elle sait se donner les moyens de le faire.
         Mais pourquoi ce vanter de la sorte en donnant aux parents une liste que l’on qualifie de « à la Prévert » ?
         Que la municipalité joue son rôle, c’est bien la moindre des choses, avec notre argent rappelons-le.
         Mais les énumérations qu’elle transmet aux parents, dans les faits, à quoi correspondent-elles ?
         Nous ne prendrons qu’un exemple : elle dit distribuer des tablettes d’ordinateurs, mais elle ne dit pas combien de salles d’informatique ont été supprimées à cause de besoins de classes supplémentaires ? Mais nous reviendrons sur ce sujet dans les semaines qui viennent.
         Quant à l’expression qu’utilise l’adjoint en charge du secteur, elle ne peut que prêter à sourire, mais de façon grinçante : « Soucieux de leur garantir des conditions d’accueil optimales ».
         Qu’est-ce que des conditions d’accueil optimales ?
         Nous avons sur le sujet notre petite idée. Mais qui ne correspond absolument pas malheureusement à la réalité de l’école publique sur Argenteuil.

Argenteuil, Education, Charlemagne sans limite aux dépens des familles


Charlemagne n’aime pas les familles
 
 
Il n'est tout de même pas là par hasard...

 Depuis un an, rue d’Ascq, au Val Sud, une école privée s’est installée dans un site communal. Si elle n’est même pas « sous contrat » avec l’Etat, elle bénéficie néanmoins du soutien de la municipalité d’Argenteuil, sans que les habitants connaissent l’ampleur de ce dernier.
         En tout cas, elle est en train d’agrandir ses locaux aux dépens de l’ex-espace famille. Hormis la salle de danse et de théâtre, il ne restera plus rien rue d’Ascq de cet espace naguère si vivant pour les familles populaires du Val-sud. Ce qu’il en reste aujourd’hui va intégrer l’espace des groupes scolaires Paul-Langevin 1 et Paul-Langevin 2.