vendredi 27 avril 2018

Chômage : les chiffres et la réalité


Des chiffres médiatisés destinés à camoufler la réalité

  


Les soutiens de la politique du gouvernement se réjouissent que les chiffres du 1er trimestre du chômage semblent montrer une baisse de 1 %.
Mais cette baisse, très modeste, ne concerne que des demandeurs d'emploi classés en catégorie A et uniquement dans les départements métropolitains. Si on considère tous les départements et toutes les catégories de chômeurs, les chiffres ne diminuent pas. Il reste donc officiellement 6 millions de travailleurs au chômage.
         Le chômage de longue durée augmente. Et l'annonce de la baisse de 32 000 chômeurs doit être tempérée par une hausse équivalente de ceux qui ont trouvé un travail à temps partiel non désiré. Les chiffres médiatisés sont destinés à camoufler la réalité.

Géant Casino, minis revenus et mini crédit


Le témoignage d’une précarité croissante

 


Les magasins Casino vont proposer des crédits jusqu'alors réservés aux biens d'équipement c'est-à-dire aux grosses sommes, pour des achats de nourriture donc pour des plus petites sommes. Ayant mesuré à quel point beaucoup de ses clients achetaient surtout en début de mois, l'enseigne espère avec cette mesure aidera à lisser leur consommation sur tout le mois et du coup dopera ses ventes. Mais comme ce crédit, il faudra bien le payer, cela n'allégera pas la facture des clients !
Cela illustre qu'en 2018 dans un pays riche une bonne partie de la population, doit restreindre ses achats alimentaires de première nécessité.

Argenteuil Education, collèges, écoles, les effectifs explosent


Il faut au moins un dixième collège

 


Un « Comité départemental de l’Education nationale » exceptionnel doit se tenir le 14 mai prochain au Conseil départemental du Val d’Oise. Le CDEN est un organisme paritaire présidé par le préfet qui rassemble des élus, des représentants des enseignants, des représentants des parents.
Ce comité « exceptionnel » doit porter sur la question de la sectorisation des collèges pour plusieurs communes du département, dont Argenteuil.
         Nous ne savons pas le travail préparatoire qui a été effectué auprès des personnels et des parents d’élèves des collèges de la Ville, mais nous savons que la « carte scolaire » était au cœur de la mobilisation de ces derniers lors des deux grandes journées de mobilisation des 24 novembre  et 6 février dernier.
         Mais ce n’est pas en déplaçant les problèmes de tel ou tel collège dont les effectifs ont explosé ces dernières années sur tel ou tel autre que l’on réglera le problème de fond. Celui-ci est qu’il manque au moins un collège voire deux sur la commune.
         Mais ce n’est pas de cela qu’il risque d’être question le 14 mai prochain, aux dépens d’un certain nombre de familles dont les enfants devront être scolarisés plus loin qu’actuellement.

Argenteuil Jean-Vilar-structure provisoire, combien de visites ?


Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ?


Les nombreux Argenteuillais participant intéressés au premier chef !
 
Le 2 mai prochain doit avoir lieu de 17 heures 30 à 20 heures 30 la visite de la structure provisoire censée remplacer la salle des fêtes Jean Vilar. En tant que parti utilisant depuis 1992 cette dernière, pour y organiser notre banquet annuel bien connu de nombre d’Argenteuillais. Nous nous sommes étonnés dans le mel suivant de ne pas avoir eu connaissance officiellement de ce rendez-vous : 

 
         Voilà la réponse que nous avons reçue à ce message : 

 
Que devons-nous comprendre ? Que ce rendez-vous du 2 mai est réservé aux associations locales, et qu’il y aura donc un autre rendez-vous pour les autres utilisateurs habituels de la salle Jean Vilar ? 

         Tout cela est bien étrange et pour le moins compliqué ! Non ?

Rwanda, l’Etat, Le Monde, La fin du silence ?.


Rwanda : l’État français a du sang sur les mains

Vingt-quatre ans après le génocide du Rwanda, et malgré quelques articles parus dans la presse, le voile est encore loin d’être levé sur les responsabilités des autorités françaises dans ce massacre qui fit un million de morts.
Le génocide organisé à partir d’avril 1994 par l’État rwandais contre les Tutsis et les opposants au régime ne fut pas le fruit d’une explosion de haine soudaine. Au contraire, la dictature en place avait préparé ces massacres depuis des mois, voire des années, à travers une propagande raciste systématique et en organisant des milices armées pour tuer.
Mais pour le gouvernement français de l’époque, où Balladur était le Premier ministre de Mitterrand, Juppé le ministre des Affaires étrangères et auquel participaient aussi Villepin et Sarkozy, il fallait soutenir le pouvoir en place.
Depuis 1974, la France avait remplacé la Belgique comme puissance tutélaire du Rwanda. L’armée rwandaise fut alors formée, équipée et soutenue par l’armée française.
À partir de la fin des années 1980, la dictature de Juvénal Habyarimana fut ébranlée par la lutte armée du Front patriotique rwandais (FPR), représentant l’opposition et en particulier les membres de l’ethnie tutsi réfugiés à l’étranger. Pour se maintenir au pouvoir, le régime s’appuyant sur l’ethnie hutu renforça sa démagogie antitutsis, propageant un racisme haineux. La France accompagna cette évolution. Elle ne pouvait pas méconnaître les massacres, qui commencèrent dès 1993, parallèlement à l’avancée du FPR dans le pays.
Le 6 avril 1994, l’attentat contre l’avion d’Habyarimana déclencha le coup d’État des plus extrémistes du régime et le génocide. Les militaires et les conseillers français étaient sur place. C’est même dans les salons de l’ambassade de France que fut formé ce nouveau gouvernement génocidaire. L’armée française laissa faire les massacres, dont ils avaient formé et armé les coupables.
Le pouvoir français tenait à soutenir jusqu’au bout son allié, car il voyait dans une victoire du FPR un succès pour les Anglo-Saxons, selon les termes en usage chez les gouvernants. C’est par souci de défendre son influence et donc les profits de ses capitalistes qu’il se fit le complice de ce génocide.
Quand la victoire du FPR devint évidente, Mitterrand et Balladur décidèrent d’envoyer encore des soldats pour protéger les génocidaires, en leur permettant de fuir vers le Zaïre voisin. Ce fut l’opération Turquoise. Les miliciens, les ministres, bourgmestres et autres bourreaux furent évacués au milieu de foules hutus apeurées par une propagande leur présentant l’arrivée du FPR comme leur mort certaine. Des camps de réfugiés dirigés par des génocidaires armés virent le jour au Kivu. Cela aboutit à une déstabilisation de la région et à une guerre qui dure depuis et qui a fait des millions de morts. Depuis toutes ces années, les gouvernements successifs en France n’ont eu de cesse de nier leur rôle et leurs responsabilités.
Dans le livre La fin du silence, écrit récemment par un ancien officier français sur sa participation à l’opération Turquoise, celui-ci raconte comment l’armée a continué à armer les génocidaires en les protégeant. Il évoque aussi comment des officiers ont empêché des soldats de venir au secours de réfugiés tutsis pourchassés. Mais il ne fait là que revenir sur des épisodes qui ont été largement connus, certes pas grâce aux autorités françaises.
Un journal comme Le Monde s’est servi de ce livre pour feindre de vouloir faire la lumière sur la politique menée à l’époque. En 1994, ce même journal niait l’existence d’un génocide et reprenait toute la propagande du gouvernement français, y compris dans sa version raciste, consistant à assimiler le génocide à une guerre entre ethnies rivales. Tout comme il est vrai la majorité de la presse française d’alors, Le Monde justifiait l’opération Turquoise, renvoyant dos à dos les génocidaires et le FPR, comparé au régime khmer rouge, alors que pas un mot n’était écrit contre la dictature extrémiste de Kigali. Quand ce journal feint de découvrir, au bout de vingt-quatre ans, que « le rôle de la France, (…) est loin d’avoir été clair pendant les massacres », il est bien représentatif de la façon dont les hommes de la bourgeoisie française voudraient continuer à cacher leurs responsabilités.

                                                                                 Marion AJAR (Lutte ouvrière n°2595)