samedi 21 avril 2018

Secret des affaires au service du Capital


Secret des Affaires : le Sénat verrouille un peu plus

 


Le 19 avril, le Sénat a renforcé les dispositions d'une loi garantissant le secret des affaires que la majorité macroniste avait concoctée et votée à l'Assemblée. Le Sénat a élargi la définition du secret des affaires et introduit un dispositif pour menacer journalistes et lanceurs d'alerte de procédures judiciaires coûteuses s'ils rendent publiques des pratiques douteuses. Dans les entreprises, les travailleurs seront encore un peu plus sous la menace de poursuites en dénonçant les projets ou les agissements de leur patron.

Des sociétés de journalistes et des associations pour la défense de la liberté et de lutte contre la corruption ont protesté affirmant qu'avec cette loi, des scandales comme le Mediator ou les Panama papers seraient restés dans l'ombre. Avec Macron comme avec ses prédécesseurs, la liberté d'informer l'opinion s'arrête là où commencent les affaires des capitalistes, y compris les plus douteuses.

Argenteuil, fleurs, plates-bandes et gâchis


Ni fait ni à faire !



C’est à un véritable feuilleton que nous offre la municipalité en ce début de printemps à propos des fleurs, des plates-bandes de l’hôtel de ville, et autres végétaux.
         Nous évoquions hier encore le véritable camp retranché que la municipalité avait installé autour du massif sur le boulevard Léon Feix en mettant en place une vraie palissade autour d’un massif de fleurs qui n’avait rien demandé.
         Eh bien, dernier rebondissement en date, les fleurs viennent d’être libérées et l’horrible muraille de bois démontée. Apparemment une autre palissade plus douce devrait être remontée.
         On imagine l’état d’esprit des travailleurs qui ont installé sur ordre cette installation durant deux jours dans la chaleur et qui ont dû la démonter hier.

Valls, Argenteuil, Evry, et peut-être Barcelone ?


Carriériste j’étais, carriériste je serai, là où il y a un poste !

 
Valls de retour à Argenteuil en 2007 venant soutenir une autre comète argenteuillaise

Valls serait, selon la presse, susceptible de briguer le poste de maire de Barcelone lors des élections municipales de 2019.
         On souhaite aux habitants de cette ville que Valls y connaisse le même fiasco qu’il a connu naguère à Argenteuil.
         Jeune loup mis en selle par Rocard, Valls se targua d’y liquider l’influence du PCF, en arrivant à Argenteuil à la fin des années 1980. Malgré ses manœuvres, mettant continuellement des bâtons dans les roues au fonctionnement de la municipalité PCF-PS, il n’y parvint pas. Obtenant un score très faible lors des élections législatives de 1997, il alla vers des cieux plus cléments pour lui, pour connaître l’histoire de ces dernières années que chacun connaît.
         A Barcelone, sa candidature serait portée par un parti anti-indépendantiste de droite.
Mais vaguement de gauche ou de droite, à Argenteuil, Evry, Matignon, et peut-être Barcelone demain, Valls a toujours été un carriériste totalement dévoué au service du patronat.

Mai 68, le PCF, un acteur essentiel mis en porte-à-faux par l'explosion de 68. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine


Le PCF à la veille de Mai 68

Il y a 50 ans, à la veille de l’explosion de Mai 1968, le Parti communiste français était, à gauche, la principale force militante implantée dans la classe ouvrière. Pourtant si un parti fut bien mis en porte-à-faux par l’explosion de 68, ce fut le PC.




Depuis la guerre froide, et bien qu’il ait compté jusqu’à 150 députés, le Parti communiste avait été exclu de toute participation gouvernementale. De Gaulle en arrivant au pouvoir imposa la Constitution de 1958 qui, avec la loi électorale au scrutin majoritaire, complétée en 1962 par l’élection du président au suffrage universel, visait à soustraire le pouvoir exécutif à la pression des partis. Aux élections législatives de novembre 1958, le Parti socialiste SFIO passa de 94 à 40 députés et le PC disparut quasiment. Tout en recueillant encore presque 19 % des voix, le nombre de ses députés tomba de 150 à dix. Mais cela ne réduisit pas son poids dans la société, dû à son influence dans la classe ouvrière et à son implantation locale dans des villes ou des banlieues dites « rouges ».

Un parti implanté et responsable

Le PC devait son poids à ses militants combatifs et dévoués à leur classe. Même s’il faut prendre les chiffres avec prudence, sur ses 300 000 adhérents à la fin des années soixante, ses organisations d’entreprises en regroupaient plus du quart. Sans aller jusqu’à croire les militants de Renault Billancourt qui revendiquaient 50 à 70 cellules dans l’usine, le PC comptait des noyaux militants nombreux et omniprésents dans les grandes entreprises et dans des secteurs importants comme les docks, les mines, la sidérurgie, l’automobile. Son influence passait plus largement encore à travers la CGT dont l’appareil lui était étroitement lié.
Cependant en décrivant un pouvoir gaulliste comme quasi-dictatorial, le PC se donnait un alibi pour son inaction ; la CGT prônait des mouvements limités, par secteur, par catégorie, censés être moins coûteux et exposer moins les travailleurs à la répression d’un pouvoir gaulliste présenté comme tout-puissant.
Cette tactique se poursuivit de la fin de la guerre d’Algérie à la fin des années soixante même lorsque les grèves contre la vie chère, les salaires trop bas et les horaires trop lourds commencèrent à se multiplier. Pour le PC et la CGT, il n’était pas question de pousser la classe ouvrière à se servir de sa force pour changer les choses, mais seulement de lui donner comme perspective un changement politique par la voie électorale, qui aurait pu amener la gauche au pouvoir.
Localement, le PC avait depuis longtemps une forte implantation. Il administrait des municipalités, en particulier la fameuse « ceinture rouge » des banlieues parisiennes. En 1965 plus de 22 % de la population francilienne était administrée par le Parti communiste. C’était le reflet de l’activité et du dévouement de ses militants mais c’était aussi le résultat d’une évolution réformiste déjà ancienne.

Le passage pacifique au socialisme

Ayant depuis longtemps abandonné toute perspective révolutionnaire, la place que visait le PCF était celle d’un grand parti réformiste, voué à participer aux gouvernements du pays. Cependant le « passage pacifique au socialisme » était la formulation officielle de sa ligne politique. Il s’agissait d’assurer aux militants que sa perspective restait bien la lutte contre le système capitaliste. Mais cela permettait aussi d’effacer l’image radicale que le PCF gardait encore. Cela s’accordait à l’époque de la coexistence pacifique, politique affichée par les bureaucrates russes qui posaient aux champions de la paix face à l’impérialisme américain. Le PC tendait la main à toutes les bonnes volontés, chrétiens, « démocrates sincères », socialistes…
Bien des militants voyaient d’un mauvais œil un rapprochement avec les dirigeants socialistes artisans de la guerre d’Algérie. Mais Waldeck Rochet, successeur de Thorez à la tête du parti, leur rappelait que même si le parti revendiquait toujours la prise du pouvoir par la classe ouvrière et la dictature du prolétariat, être marxiste, c’était « adapter ses formes de lutte aux conditions historiques ». En l’occurrence il s’agissait de créer « une alliance de combat entre la classe ouvrière et (...) toutes les couches sociales progressistes » sous la forme d’une « coopération étroite entre tous les partis démocratiques » pour arriver au socialisme.
En même temps le PCF multipliait les calomnies et les coups, à l’intérieur ou à l’extérieur des entreprises, contre les militants qui le critiquaient sur sa gauche, trotskystes de Voix ouvrière ou maoïstes. C’était, selon l’Humanité, en octobre 1965, des « groupuscules et individus plus ou moins tarés (…) soi-disant défenseurs de la “pureté marxiste-léniniste” mais en fait “à la solde du pouvoir gaulliste” ».
Sur le plan électoral, le PCF se releva rapidement du coup dur de 1958. De 10 députés cette année-là, il passa à 41 en 1962 puis à 73 en 1967. En 1965, il soutint la candidature de Mitterrand à la présidentielle. De Gaulle fut mis en ballotage, avant d’être élu avec 54,5 % des voix mais les 45,5 % de Mitterrand donnèrent à celui-ci une stature nationale. Il allait s’attacher à renforcer son organisation, la FGDS (Fédération de la gauche démocratique et socialiste) regroupement de la gauche non communiste. En réponse, le PC appela ses militants au renforcement du parti tout en œuvrant avec la FGDS à une plateforme commune.
Le PCF sortait donc de l’isolement. Le nombre de ses voix et celui de ses adhérents augmentaient. L’année 1967 fut celle du plus grand nombre de grèves de la Ve République. Une grande manifestation unitaire, le 17 mai, réunit les syndicats CGT CFDT, FEN et les représentants des partis de gauche contre la décision du gouvernement de légiférer par ordonnances. Le pouvoir de De Gaulle ne semblait plus aussi fort. Le PC et la FGDS publièrent leur plateforme en février 68 en vue de changements électoraux futurs.
L’explosion de Mai 1968

En mai 1968, l’explosion du mouvement étudiant surprit tous les partis, à commencer par le PCF. Les étudiants communistes eux-mêmes, organisés dans l’Union des étudiants communistes (UEC), s’étaient déjà souvent montrés contestataires. Deux ans auparavant, le PCF avait sanctionné des militants de l’UEC de Caen et de Lyon, hostiles à la candidature Mitterrand. À la Sorbonne, le secteur Lettres fut dissous et ses dirigeants exclus fondèrent la Jeunesse communiste révolutionnaire (JCR). Face aux manifestations étudiantes de mai, le PCF eut le même réflexe, les désavouant et traitant les manifestants de provocateurs. Il se coupa ainsi du mouvement étudiant, avant de chercher vainement à le rattraper. Puis il prit en marche le train de la grève générale, de peur de se voir désavoué dans la classe ouvrière comme il l’avait été chez les étudiants.
Mai 68 allait donc faire éclater au grand jour la contradiction entre les perspectives gouvernementales recherchées par le PC et celles que pouvaient ouvrir les manifestations et les grèves dans le cadre d’une grande mobilisation sociale.
Dans l’immédiat, le résultat des élections de juin 1968 allait éloigner les perspectives gouvernementales de la gauche. Il fallut plusieurs années pour qu’elles se redessinent et que le PCF s’y intègre. Faute d’avoir saisi les possibilités offertes par l’explosion sociale, il lui restait à saisir celles offertes par Mitterrand en lui servant de faire-valoir. Cela aussi allait lui coûter cher.

Sylvie MARÉCHAL (Lutte ouvrière n°2594)

vendredi 20 avril 2018

Grèves, manifestations d'hier, une très belle journée


Une journée qui en appelle d'autres



Avec des dizaines de milliers de manifestants dans plus de 130 villes à travers le pays, la journée de mobilisation interprofessionnelle de ce jeudi 19 avril, à l'appel de la CGT et de Solidaires, a été un succès. Cheminots en grève, étudiants en lutte, salariés de l'énergie, travailleurs du public ou du privé ont défilé tous ensemble pour dénoncer la politique anti ouvrière de Macron.
Si les cheminots, directement et massivement attaqués, sont à la pointe de la contestation, tous les travailleurs sont menacés. C'est tous ensemble que nous avons la force de faire ravaler à Macron son mépris et plus encore sa politique au service des grands patrons de ce pays.