jeudi 31 août 2017

12 septembre : contre le grand appétit du patronat, tous ensemble !


Le grand appétit du patronat
Ça se voit qu'il a de l'estomac

A la veille de l’ouverture de l’université d’été du Medef, son dirigeant, Pierre Gattaz, multiplie les déclarations pour appeler le gouvernement à « aller jusqu’au bout de la réforme du Code du travail » et à « ne rien lâcher ».
         Macron et ses ministres n’avaient pas besoin de ces encouragements pour montrer leur zèle à servir les intérêts du grand patronat. Les patrons se lèchent déjà les babines devant le menu concocté par Macron, mais pour ne pas se laisser manger tout cru, les travailleurs devront se montrer plus coriaces que leurs exploiteurs. Et leurs valets politiques s’y attendent. 

 


 

Contre les attaques anti-ouvrières du gouvernement, mobilisons-nous le 12 septembre

Aéroport Roissy : le rêve des patrons, des travailleurs disponibles 24 heures sur 24. Une correspondance de notre hebdomadaire Lutte ouvrière à paraître

Derrière les lumières, des centaines de milliers de travailleurs
Roissy Aéroport : avant même les lois Macron, le travail à la tâche

Dans la zone aéroport de Roissy, le travail est émietté entre des dizaines de sous-traitants, et ceux-ci ont même créé des filiales qui leur fournissent des intérimaires.
C’est ainsi qu’au bout de cette chaîne on trouve Samsic emploi, entreprise d’intérim de Samsic. Celle-ci a sorti une note de service qui rappelle que les salariés doivent « être disponibles de 4 heures du matin jusqu’à minuit, et cela du lundi au dimanche ». Bien sûr, un aéroport travaille tout le temps, mais ce qui est choquant est qu’il est fait mention des « vacations que nous vous donnons au jour le jour ». Le terme « au jour le jour » doit être compris au sens littéral, puisqu’il est dit que « toute indisponibilité doit être rapportée dès le moment où vous en avez connaissance et non lorsque vous recevez une vacation le jour même ». Le salarié est donc prévenu « le jour même »… qu’il doit venir ! Et c’est à lui de prévenir 48 heures à l’avance s’il a un rendez-vous médical, des enfants à aller chercher, des obligations diverses, sachant que « les vacations sont les besoins du client », que c’est à lui de les accepter ou de les refuser. En clair, c’est cela ou la porte.
À l’autre bout de l’aéroport, au Cargo 4, sur la piste, les vacations des intérimaires sont parfois de 4 heures par jour, et les patrons ont inventé les doubles vacations : deux fois 4 heures, avec une coupure de deux heures ou plus au milieu. Ainsi l’entreprise ne paye pas de pause pour le repas et oblige les salariés à venir juste pour le vol à traiter. Tant pis s’il n’y en a qu’un le matin et un l’après-midi et s’ils sont obligés d’attendre (sans être payés) entre-temps.
Il faudrait rappeler à tous ces exploiteurs que la journée de travail, c’est une journée, ce n’est pas le travail à la tâche, même si c’est leur rêve de patrons.

                                 Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2561)

Argenteuil AB-Habitat cité Champagne : "vous avez dit champagne" ?


Des locataires à juste titre très mécontents...

 
Un site magnifique. il suffirait finalement de pas grand-chose...

La cité Champagne sur les hauts d’Argenteuil connaît bien des difficultés depuis des années, alors que ses habitants sont très attachés à une construction dont les balcons dominent à merveille l’ensemble de l’agglomération parisienne. Sur les difficultés subies par les locataires, un militant de défense des locataires vient d’écrire :
« Depuis plusieurs mois déjà les locataires de la cité Champagne subissent les nuisances sonores des marteaux piqueurs chaque jour. Les dirigeants d’AB Habitat eux étaient en vacances mais beaucoup de locataires de notre cité sont restés faute de moyens avec le bruit. Pourtant la direction d’AB Habitat nous avait rassurés sur les horaires des travaux. Encore une fois des promesses en l’air. Ont-ils simplement quelque chose à faire des locataires ? Il n’y a qu’à voir l’état de la cité qui ne cesse de se dégrader. Les murs du parking aérien sont fissurés et manquent à tout moment de s’effondrer ! Les ascenseurs toujours en panne, les épaves de voitures sont devenues partie intégrante du décor de chaos qui est le nôtre. Les rats en toute liberté dans la cité. Les odeurs des vide-ordures qui remontent dans les logements. Nous en avons assez des promesses des dirigeants d’AB- Habitat. Nous voulons des actes. Nous voulons vivre, et nous en avons le droit, d’avoir une cité correcte. »
         Pas la joie donc.
Les responsables ne voient pas trop le problème. Pour eux, on ne peut ni faire d’omelette sans casser des œufs, ni faire des travaux sans qu’il y ait du bruit et des inconvénients. Mais pourquoi faut-il que les locataires soient doublement pénalisés : ne pas partir en vacances, et en plus, que l’été soit gâché par des travaux ! A cela, on peut pour ces locataires ajouter un troisième problème, géographique si l’on peut dire, celle d’être une cité périphérique, ce qui est pour les anciens, nombreux à Champagne, un sacré inconvénient supplémentaire.
         Il y a donc la question des travaux, et il y a le reste, toutes ces nuisances, qui sont évoquées par ce militant à juste titre en colère.
         Régler ces problèmes, voilà la priorité pour la direction d’AB-Habitat.

Argenteuil "projet Héloïse" : Leclerc, demain, le retour du déserteur ?


Battons-nous pied à pied contre un projet qui va à l’encontre de l’intérêt des habitants !

 Alors qu’à l’annonce du « projet Héloïse » il n’avait jamais été question de l’installation au cœur de ce projet d’une grande surface alimentaire, l’enquête publique pour la modification du PLU d’Argenteuil qui a été actée fin juin, montre que c’est bien le cas. Au grand dam du Géant Casino de Côté Seine et des salariés qui craignent pour leur emploi, ce serait Leclerc qui serait sur les rangs.
         Leclerc ? Leclerc ?
         Oui Leclerc qui fut naguère fut « l’enseigne » du centre commercial de la « dalle » du Val-nord jusqu’à ce qu’elle décide un beau matin de fermer les portes à l’encontre des habitants.
         Dans ce « projet Héloïse », à son image, Leclerc, pas clair !

Qui préfère Leclerc ?


Révolution russe de 1917 (29) : août 1917 : la classe ouvrière relève la tête


Août 1917 : la classe ouvrière relève la tête

En août 1917, les classes dirigeantes et les principaux chefs militaires, dont le commandant en chef, Kornilov, ne cachent plus leur volonté d’écraser définitivement la révolution. À la tête du gouvernement, Kerenski partage leurs aspirations. Ayant lancé les armées russes dans une nouvelle offensive, rétabli la peine de mort au front et assuré l’impérialisme français et britannique de sa fidélité aux buts de guerre de la Russie tsariste, il tente de se maintenir au pouvoir en prétendant maintenir un équilibre entre les aspirations révolutionnaires des masses ouvrières et des soldats et les objectifs contre-révolutionnaires des généraux sur lesquels il s’appuie. La classe ouvrière, qui ne veut plus entendre parler de guerre et de vaines promesses, a repris espoir. Elle se tourne massivement vers les bolcheviks et continue d’apprendre en agissant. Dans Les dix jours qui ébranlèrent le monde, le socialiste et journaliste américain John Reed, qui découvre alors la Russie, rend compte de cette effervescence.
« Sur le front, les soldats luttaient contre les officiers et apprenaient à se gouverner eux-mêmes, au moyen de leurs comités. Dans les usines, les comités d’usines, ces organisations russes uniques, gagnaient de l’expérience et de la force et réalisaient leur mission historique en luttant avec l’ancien ordre des choses. Toute la Russie apprenait à lire, et elle lisait — l’économie politique, l’histoire — parce que le peuple désirait savoir. Dans toutes les villes, grandes et petites, sur le front, chaque fraction politique avait son journal, quelquefois elle en avait même plusieurs. Des pamphlets, par centaines de mille, étaient distribués par des milliers d’organisations et répandus dans les armées, dans les villages, les usines, les rues. La soif d’instruction, si longtemps réprimée, avec la révolution prit la forme d’un véritable délire.
Du seul Institut Smolny [le quartier général du Parti bolchevik], pendant les six premiers mois, sortaient chaque jour des trains et des voitures chargés de littérature pour saturer le pays. La Russie, insatiable, absorbait toute matière imprimée comme le sable chaud absorbe de l’eau. Et ce n’était point des fables, de l’histoire falsifiée, de la religion diluée et des romans corrupteurs à bon marché, mais les théories sociales et économiques, de la philosophie, les œuvres de Tolstoï, de Gogol et Gorki...
Ensuite vinrent les discours (…). Les conférences, les débats, les discours aux théâtres, aux cirques, dans les écoles, dans les clubs, dans les lieux de réunion des soviets, dans les sièges des syndicats, dans les casernes... Les meetings dans les tranchées, sur les places publiques des villages, dans les usines... Quel spectacle magnifique de voir l’usine Poutilov verser ses quarante mille ouvriers pour entendre les socialistes démocrates, les socialistes-révolutionnaires, les anarchistes ou qui que ce soit, pourvu qu’ils aient quelque chose à dire. Pendant des mois entiers, à Petrograd et dans toute la Russie, chaque coin de rue était devenu une tribune publique. Dans les trains, dans les tramways, partout éclataient des débats improvisés...
Les conférences et les congrès panrusses rassemblaient les hommes de deux continents : les réunions des soviets, des coopératives, des zemstvos, des nationalités, des prêtres, des paysans, des partis politiques ; la Conférence démocratique, la conférence de Moscou, le Conseil de la République russe. Trois ou quatre congrès avaient toujours lieu en même temps à Petrograd. On essayait en vain de limiter le temps accordé aux orateurs, chacun restait libre d’exprimer sa pensée.
Nous avons visité le front de la 12e armée, à l’arrière de Riga, où les hommes, affamés, malades, sans chaussures, languissaient dans la boue horrible des tranchées ; lorsqu’ils nous virent, ils se dressèrent avec leurs maigres figures, leur chair, bleuie par le froid, qu’on apercevait à travers leurs vêtements déchirés, nous demandant avidement : “Nous avez-vous apporté quelque chose à lire ?”»
La contre-révolution allait se briser sur cette force fantastique et cette conscience grandissante dans les semaines suivantes, avant d’être balayée par la classe ouvrière en octobre.